lundi 31 mai 2010

magie

Monsieur R est magicien.

Il tombe et se fait des micro-égratignures sur le genou. Grands cris. L'appel du goûter effacera toute trace de douleur.
Il boit un grand verre de jus de fruits rouges et s'interrompt brusquement et dit "Je ne dois pas trop boire, sinon je vais couler du genou"
Eclats de rire général au Château, Monsieur R est prestidigitateur : il transforme le jus de fruits en sang en moins d'une seconde: il boit et le genou saigne. C'est magique

mercredi 26 mai 2010

Séance avec Mademoiselle O

Elle a eu récemment le droit tant convoité de faire des activités avec son frère lors d'un vrai atelier matinal. La mistinguette s'est donc régalée, même si évidemment, à 2 pois chiches et demi, elle veut tout faire, sans trop ranger et surtout en passant juste 30 secondes à chaque activité.


Mais les boutons lui ont plu, elle a même tenu patiemment le long de la présentation. La Châtelaine a simplement dû lui rappeler que c'était chacun son tour, et que pour le moment, c'était au tour de maman. Mademoiselle O étant assez débrouillarde question habillement, elle s'en est bien sortie. La concentration intense n'a duré que le temps de l'écrire, mais c'est un début...

Le verser de grosses graines s'est bien déroulé, même le rangement après un renversement involontaire.

Vous avez vu son petit air de "Madame"?

A recommencer, donc... Et en plus, cela permet à Monsieur R d'être obligé de travailler seul, sans le regard de sa mère qu'il réclame mais qui n'est pas bénéfique, puisqu'avant chaque action de sa part, il demande une approbation du regard. Approbation que lui donne la Châtelaine malgré sa volonté de cesser ce petit manège.

jeudi 20 mai 2010

Contrastes de géographie au soleil

Il y a quelques jours, profitant d'une déambulation imprévue dans une grande surface de jardinage (décoration, animalerie, loisirs créatifs, bibliothèque, restauration et sûrement bientôt repassage ou boucherie), la Châtelaine a acheté 5kg d'argile couleur terre de sienne, avec l'objectif de proposer à Monsieur R les contrastes de géographie.
Restait à trouver les contenants. Ne pas dépenser une fortune était le but de la Châtelaine, qui bien qu'elle porte un noble titre, sa bourse n'est pas noble et les activités Montessori ne constituent pas un poste budgétaire en tant que tel. Sur le marché, des boites en plastique auraient fait l'affaire, mais impossible de négocier, 1 euro la boîte, 12 euros les 12 boîtes. La Châtelaine est partie. Le plaisir de la négociation fait partie de l'acte d'achat. Et pour elle, comparer les prix, retarder les achats (pour souvent ne jamais les faire) est presque une philosophie de vie (et souvent une perte de temps incroyable).
Ce matin, grande décision : il allait y avoir une expédition dans un magasin de type "Bazar". Et voilà, 10 barquettes en aluminium (pour la congélation) pour 6 euros 80. Encore un peu cher à son goût, mais enfin, la fameuse activité allait pouvoir se faire.

Alors hop, c'est parti, Mademoiselle O couchée, la Châtelaine a commencé la préparation de l'activité. Monsieur R sentant toujours les choses, a réclamé un petit DVD le temps que tout soit installé (Petit pied le petit dinosaure).
Dehors, la Châtelaine a donc installé les deux petites tables, l'argile, les plats en alu, un couteau pour pâte à modeler, le globe terre/mer, des étiquettes autocollantes, un stylo, des noix et un casse-noix, des cure-dents, du papier de couleur, des figurines, et sa bonne humeur du jour, le soleil et les températures enfin agréables aidant.

Petite introduction à l'activité en faisant toucher le globe, en insistant sur les formes des côtes, positionnement des deux grands océans.

Monsieur R a découpé l'argile et la Châtelaine l'a aidé à en garnir un plat. Il a voulu faire une falaise (un rappel à l'histoire du Roi Lion sans doute). Une forme arrondie y a été découpée et posée dans une autre barquette en alu.


"Tu vois, là tu as fait un trou dans la terre, si on y met de l'eau, cela devient un lac. Un lac est une étendue d'eau fermée. Fais le tour du lac avec ton doigt. C'est fermé?"
"oui"
"C'est donc un lac. On ne va pas mettre de l'eau tout de suite, on attendra que cela sèche. Par contre, pour mieux se rendre compte que cela représente une étendue d'eau, on va y mettre un bateau... tu vas fabriquer des bateaux avec ces noix..."

Emerveillé, Monsieur R a regardé sa maman transformer une noix en un joli petit bateau (merci à Eve et ses magnifiques photos qui ont largement inspiré la Châtelaine). Il a ensuite créé ses propres navires.

- Regardons maintenant l'autre barquette. Un bout de terre, tout seul, entouré d'eau, tu sais ce que c'est?
-- une île
- oui, une île. Tu peux y mettre un arbre si tu veux.
Création de nouveaux bâteaux, contemplation des oeuvres réalisées.

- Alors, on a dit que çà, c'était un...
-- Lac
- oui, un lac. Et çà?
-- Une île.
- oui, une île. Une îleuu (préparation de l'étape suivante)
La Châtelaine sort l'alphabet mobile et propose alors à Monsieur R d'écrire ces deux mots tout simples et faciles. Il s'est exécuté de bonne grâce. (quel plaisir de faire travailler l'écriture tout en faisant de la géographie)

 Contrôle :
- Je lis "lac", c'est bien ce que tu as voulu écrire ?
-- oui
- Je lis "île", c'est bien ce que tu as voulu écrire?
-- oui
- Très bien, alors je peux les recopier en petit.
Confection d'un petit drapeau. En recopiant le mot île, la Châtelaine a demandé :
- Qu'ai-je oublié de recopier ?
Monsieur R a désigné un point fictif au-dessus de sa tête (moment assez marrant, la Châtelaine se demande ce que penserait un psy en voyant son fils se prendre pour la lettre i de façon si naturelle)
-- et oui, c'est parce pour ce mot, on ne met pas un point, mais un petit chapeau. Tu verras, il y a quelques mots comme ça.


Puis, elle a recopié le mot lac (elle a dit qu'elle recopiait à son fils, mais évidemment, on peut penser qu'elle aurait su l'écrire sans modèle) sur une voile de bateau.


Ils ont ensuite repris le globe terre/mer pour trouver des îles et des lacs (pour le lac, il a repéré la Mer Caspienne). Ce retour vers le globe a été très important, cela lui a permis de remettre ce qu'il venait d'apprendre dans un contexte déjà bien connu et intégré. Cela le remet dans une réalité qu'il avait peut être perdue de vue devant l'aspect ludique de l'argile et de la mise en scène des barquettes.

Monsieur R était véritablement enchanté de cette présentation/activité si belle, si "tactile" et propice à rêveries. Il a donc opiné du chef pour la création de deux nouvelles formes.

Le cap et la baie ont donc été modelées. Monsieur R voulant à nouveau un peu de fantaisie, a demandé un volcan. Ce qui allait très bien avec les dinosaures qu'il a disposés à côté. Il a aussi fait des empreintes de pattes de dinosaures dans l'argile.
Le mot baie présentant trop de difficultés a été écrit par la Châtelaine.

Après cette bonne séance ("Maman, j'adore les activités comme çà!"), il y a eu autorisation de rajouter de l'eau à un morceau d'argile. Ce fut un long moment de patouille délicieuse, à laquelle s'est vite jointe la Châtelaine. Une expérience dont elle ne se souvient pas avoir goûté précédemment. Ahhhh les délices sensoriels de la poterie. L'argile lisse et douce... La patouille dans le gadouillis ou bouillasse à quatre mains c'est nettement plus rigolo. La séance de nettoyage aussi!

dimanche 16 mai 2010

Su' te'ain

On va su' te'ain? (on va sur le terrain?)
C'est la même question de la part de Mademoiselle O dès que les Châtelains prennent la voiture en famille. C'est dire si la construction doit marquer son petit cerveau.

Hier dans la voiture, à l'aller, comme au retour (la destination n'était pas le terrain), et à son Papy, elle a expliqué qu'il y avait un gros trou sur le terrain, qu'ils avaient cassés des cailloux
"Su te'ain, g'o t'ou, c'eusé la terre, cassé ca'ou, bôcoup. Allé dans t'ou moi."

Et aussi, elle raconte que (dans un autre registre) :
"Papa Simba tombé du t'ottoi'. G'osses pattes Papa Simba. Akuna Matata, C'est Simba dit çà. Akuna Matata. Bébé Simba. Après, il g'andit. Papa Simba est tombé du t'ottoi'. Est 'oi 'ion (il est le roi lion)"
intervention de la Châtelaine et aussi de Monsieur R :
Mais le papa de Simba n'est pas tombé d'un trottoir, c'est d'une falaise qu'il tombe.

"Connais pas "falaise" moi, dis t'ottoi' moi. Papa Simba est tombé du t'ottoi'."

Ok, alors va pour le trottoir haut de 50 mètres. Dangereuse ta ville petite poulette!!!

vendredi 14 mai 2010

le plaisir de la cuisine retrouvé

Depuis quelques années, la Châtelaine cuisinait beaucoup moins : les enfants lui prenaient du temps.

Mais depuis quelques mois, c'est la révolution, la Châtelaine cuisine presque autant qu'elle aimerait le faire. Il est pourtant encore loin le temps où la Châtelaine pourra rester dans sa cuisine 6 heures par jour. Pour cela, il faut attendre l'âge de la retraite certainement.

Elle a toujours cuisiné et aimé cuisiner du plus loin qu'elle se souvienne. Toutes les femmes de sa famille (et il faut aussi rendre grâce à son grand-père maternel ainsi qu'à son père, deux très bons cuisiniers, et il ne faut pas oublier non plus son oncle, çà, y est, le compte est bon dans les sources d'inspiration) cuisinent fort bien. La Châtelaine a donc souvent traîné ses basques et léché les casseroles tout en notant dans sa petite tête les différents tours de main, trucs et principes essentiels.

Au Château, il y avait donc régulièrement cakes, plats mijotés en sauce et poêlées miracles.

Mais....

Un livre de pâtisserie alsacienne (sur les fameux Bredele, petits gâteaux traditionnels offerts à Noël) acheté il y a belle lurette s'est fâché en décembre dernier, et a réclamé être ouvert de temps en temps. La fâcherie a bien fonctionné, et depuis, c'est presque tous les 15 jours que la Châtelaine non seulement l'ouvre, mais s'en inspire! Et cela donne des centaines de petits gâteaux secs nature, aux amandes, aux noisettes, au chocolat, aux fruits confits... La Châtelaine utilise les moules de pâte à modeler des enfants, et les gâteaux ont ainsi des formes rigolotes de lapin, hippopotame, cheval, canard, nounours, éléphant, chien... ou géométriques rond carrés, triangles, étoiles...

Elle s'est aperçue que la forme des gâteaux est très importante et rend les biscuits plus appétissants et aussi "identifiables". En effet, faire toujours ses gâteaux à l'aide de tous les moules rend ses gâteaux toujours semblables (dans leur diversité). Cela peut paraître paradoxal, mais c'est vrai. Par exemple, les gâteaux au chocolat sont épais en forme d'anneau (un rond avec un trou au milieu pour ceux qui n'arrivent pas à visualiser). Ceux aux noisettes sont en forme de losange. Et bien on éprouve un plaisir certain de retrouver ces mêmes formes à chaque fois. C'est assez difficile à exprimer, mais la Châtelaine le ressent comme tel. Peut-être est-elle happée par des milliers d'années de pratique culinaire enfouie dans ses gènes? Les formes élaborées par ses aïeules devaient avoir leur raison d'être... Ne pas lutter...

Les petits gâteaux, c'est bien bon, mais le reste, le salé, n'est pas en reste. La Châtelaine a essayé pour la première fois il y a trois mois de faire une purée maison. Si si, c'est vrai, elle n'en avait jamais fait auparavant... Cette fois-ci, elle a décidé d'utiliser un accessoire de son robot Marie âgé de 10 ans qu'elle n'avait encore jamais sorti : le PRESSE PURÉE ! ! ! (quel billet fort intéressant, en même temps, on ne peut pas se triturer tous les jours les méninges pour pondre un article de fond sur l'utilisation des Cuisenaire...)
Et ce fut une réussite magistrale avec un hâchis parmentier digne de Belle-Maman (attesté par le Châtelain en personne, c'est dire...). Depuis, le Château mange régulièrement purée de pomme de terre, purée bi-légumes et hâchis.
La mousse au chocolat n'a pas été une grande réussite même si elle a eu un grand succès. On fera mieux la prochaine fois.
Par contre les cannellonis, là ce fut du grand art culinaire. Et un tel plaisir gustatif...

Voilà pour les nouveautés du moment. Ce soir, les enfants se sont occupé des escalopes de poulet qu'il fallait paner. Monsieur R a cassé l'oeuf et l'a battu. Evidemment, Mademoiselle O a battu aussi ("à mon tou'") à son tour. Puis ce fut le travail à la chaîne : Mademoiselle O au trempage dans l'oeuf et Monsieur R à l'enrobage de chapelure (faite maison avec du vieux pain, car les pudding n'ont aucun succès). Beau résultat et bon dîner.

Voilà, il fallait bien que la Châtelaine parle un petit peu de ses passions, car Montessori, Montessori, Montessori,... (il y a aussi le bricolage Montessori, la pédagogie Montessori, les stages Montessori...) :o)

charmant petit garçon

Quel joli moment Monsieur R a-t-il offert hier soir à ses parents.

22H, affalés sur leur inconfortable canapé, les Châtelains visionnent un bon film gentiment téléchargé (moyennant finance). L'ambiance est sombre, chaleureuse grâce à quelques belles bougies allumées *.
La porte des appartements de Monsieur R s'ouvre et se referme doucement. Apparaît alors un petit monsieur aux jambes flageolantes, la tête embrumée de sommeil et de rêves...
S'engage alors une discussion irréelle entre la Châtelaine et son fils:
"- Que fais-tu là mon cœur?
-- Le gant est derrière mon lit...
- Écoute, on verra cela demain matin. Retourne te coucher, c'est l'heure de dormir.
-- C'était pour te dire que le gant est sous la lumière
- Mais de quoi parles-tu ?
-- Le gant, on cherchait un gant. Je l'ai trouvé, c'est vrai, il est sous mon lit à côté de la lumière.
- D'accord, tu me montreras demain matin. Allez-viens, je te recouche"

Et effectivement, derrière le lit de Monsieur R, à côté de la veilleuse se trouvait le fichu gant de jardinier taille enfant que la Châtelaine cherchait partout il y a trois semaines lorsqu'elle avait proposé à son fils de l'aider à arracher les mauvaises herbes...

Il est vrai que cette information nécessitait une information immédiate des hautes autorités du Château.

Le charmant petit bonhomme s'est rendormi dans la seconde, l'esprit tranquillisé.

Et les Châtelains ont alors pu exprimer leur grosse envie de rire. L'innocence et la sincérité des enfants est vraiment plus que touchante.


* si par hasard certains d'entre vous sont intéressés par des bougies et objets déco PartyLite, contactez la Châtelaine. Des réunions sont régulièrement organisées au Château et des commandes sans rendez-vous sont aussi possibles. (c'était la petite minute consommation (entorse à la ligne de conduite du Château, mais nul n'est parfait) et plaisirs de ce billet)

mercredi 12 mai 2010

Une Mademoiselle O antillaise

Le Château a une fille antillaise.., c'est sûrement l'influence de sa chère et tendre Tina Tata...

Voilà un petit florilège de ce que peuvent entendre les Châtelains de la bouche de Mademoiselle O :

coupé en deux moi
Des verbes très précis : coincé pied moi. C'est b'oqué (bloqué). C'est déboité.

t'aider maman s'i pait? (vient m'aider Maman s'il te plait, en fait, elle conjugue le verbe taider!!!)
Papa, aime bien bisou O'ivia, bisou su nez, gentil papa!
tiens moi es pieds. A'ête, aime pas gui'i moi. (Tiens moi les pieds, arrête, je n'aime pas les guilis. Le rituel de massage des pieds pendant les repas commence à être légèrement pénible pour les Châtelains...)

Versé pipi aux t'alettes moi. Mademoiselle O, en fillette très autonome va sur le pot et verse elle-même dans la cuvette. Elle tient à fermer la porte, ce qui fait que les Châtelains ne font qu'entendre de gros bruits de déménagement lorsqu'elle est aux toilettes. Une fois fini, une petite de moins d'un mètre sort, toute bien rhabillée, l'air content d'elle : une bonne chose est faite. (rires intérieurs garantis)
La nuit :
Fafael? Fafael? Dors ? (en tout cas, s'il voulait dormir, c'est fichu...)
La journée :
Fafael, ti es où?
Fafael, t'aider moi?
Fafael au coin!
Fafael, suis moi...

aider papa moi
ti ous bun, où bainoire? Hey touvé moi! ai 'etouvé moi (Petit Ours Brun, elle est où sa baignoire? Je l'ai trouvée moi, je l'ai retrouvée!!!)
Bot puie moi et manteau puie(je mets mes bottes de pluies et mon manteau de pluie) a'ec capusse (avec la capuche)
veut Da-nette moi. Pas pa'tager a'ec Fafael. Cette dernière, aucun besoin de traduire, c'est l'estomac qui parle...

mardi 11 mai 2010

Cuisenaire et Montessori ou le serpent de bois

Alors, l'article de fond se faisait attendre, et la Châtelaine croit bien que c'est pour aujourd'hui. Il faut se concentrer, élaborer le plan du message, préparer les photos, rédiger et ensuite appliquer la "Châtelaine's touch", c'est-à-dire la petite touche de la Châtelaine : la déco du texte.

Trève de plaisanterie. Sujet du jour : comment adapter le matériel Cuisenaire à une utilisation version Montessori. Le matériel Cuisenaire est très attractif, mais les fichiers que l'on peut trouver ici où là qui compilent des séries de recouvrements et d'exercices divers ne sont pas accompagnés (au moins en ce qui concerne ceux dont elle dispose) de "livre du maître", et s'il y en a ils sont très très succints.

La Châtelaine a besoin d'un contenu pédagogique pour éducateur, expliquant les notions en jeu dans telle ou telle manipulation, ainsi que d'un guide pour une progression des apprentissages. Bref, une FORMATION est nécessaire, mais elle ne l'a pas!

Par contre, ce qu'elle a dans sa valise, ce sont les 3 premiers niveaux de formation à la pédagogie Montessori. Et c'est après beaucoup de tâtonnements, de réflexion et d'essai que la Châtelaine s'est convaincue elle-même. Oui, l'adaptation est possible. (et oui, la Châtelaine a aussi un cerveau dont elle sait se servir, plutôt chouette, non?)

Le matériel des perles est fabuleux, mais trop cher ou trop long à fabriquer et surtout trop encombrant.

Le système décimal : Il n'y a aucun problème à l'adapter avec le matériel de Lubienska, ce sont les perles version cubes unitaires, barrettes, cubes striés, il y a peu de différences, même si c'est déjà un cran plus conceptuel et théorique que le cube de 1000 perles identifiables.


matériel de Lubienska

L'enfant peu donc s'exercer au 1, 10, 100 et 1000 avec, puis faire le travail de décomposition.

Monsieur R a même été de sa petite touche d'originalité (on peut se demander d'où tient-il cette propension...) lors de la décomposition d'une barrette de 10 en unités:


Instinctivement, sans remarque de la Châtelaine il a utilisé le cube blanc Cuisenaire comme un cube Lubienska en bois, en disant "un". Lorsqu'il a recompté le nombre d'unités nécessaires, il a bien dit "un, deux, trois..." ce qui prouve qu'il avait intégré que ce même volume de un cm cube était une unité, peu importe qu'elle soit en bois ou peinte en blanc.
Et de même pour la plaque de 100:


symboles/quantités : pas de pbm, la banque est faite avec le matériel de Lubienska que la Châtelaine va essayer d'enrichir en faisant fabriquer le nombre de cubes, plaques et barrettes nécessaire à la constitution de la banque : 9 cubes de 1000, 45 plaques de 100 et 45 barrettes de 10. Le Tonton de la Châtelaine lui a été de grand secours, il paraît qu'un gentil monsieur de leur voisinage serait d'accord pour fabriquer tout cela...

En fait le truc, c'est çà : le matériel couleur bois de Lubienska joue le rôle du matériel des perles dorées ; les réglettes cuisenaires jouent celui des perles de couleur de la pédagogie Montessori. Au départ, la Châtelaine pensait utiliser les réglettes Cuisenaire de 10 qui sont oranges. Cela rappelait tout à fait la couleur dorée des perles, mais après quelques essais de serpents, elle a vite vu qu'il y avait un problème net de confusion.

Et c'est de cette constation que découle naturellement l'adaptation des serpents. Le serpent coloré va se transformer en serpent de bois (et non pas en serpent doré, c'est peut être un peu moins bling bling, mais c'est plus, euh... éco-attitude?) (pas mal non, d'être arrivée à caser ces deux termes dans un billet sur la pédagogie Montessori?)

La difficulté principale réside dans le fait que les réglettes Cuisenaire sont lisses, il n'y a pas de marque de séparation des unités dans une même barre (la réglette orange de 10 ne comporte pas neuf stries réparties sur sa surface permettant de compter). L'enfant ne peut donc pas compter sur les réglettes comme il le fait sur un serpent de perles. On pourrait strier à la main les réglettes Cuisenaire, ou alors acheter un matériel spécifique qui semble exister. Mais la Châtelaine, têtue comme une mule a décidé de faire autrement.

De par les mesures des différentes réglettes, il est possible d'avoir une vérification visuelle et tactile, renforcée par la parole.

Déroulement de la présentation :

L'éducateur prépare un serpent pour l'enfant en combinant dans un premier temps les réglettes pour que deux réglettes qui se suivent fassent 10. Il demande ensuite à l'enfant de choisir la couleur de la tête. Monsieur R qui veut toujours personnaliser les activités a évidemment réclamé une tête bicolore, ce que sa maman lui a gentiment refusé.


L'éducateur commence, il prend une barre de 10 en bois la pose contre la queue du serpent,

constate que rouge plus marron égale 10, alors on peut échanger. Bon, çà, ce n'est pas au point au Château, car la Châtelaine s'est aperçue de ce détail le jour de la présentation... Monsieur R n'avait encore jamais eu de présentation des Cuisenaire autrement que par leur code couleur. Leur code numérique n'est donc pas encore totalement maîtrisé, même s'il a constaté que le petit c'est 1, le rouge, c'est 2 ....

Dépose des réglettes de couleur sur le côté et remplacement par la barrette de bois.
Il continue, prend une autre barrette de 10... jusqu'à la fin (la tête du serpent) tout en faisant remarquer au fur et à mesure de la transformation que le serpent devient de bois.

Oh, c'est moins que 10, il faut donc des unités. L'éducateur prend alors autant d'unités que nécessaire pour échanger avec la réglette de couleur qui reste.


Il fait alors remarquer que çà y est, la mission est accomplie, le serpent coloré s'est métamorphosé en serpent de bois!

Le contrôle se déroule de la même façon qu'avec les perles : il faut verticaliser les barrettes de bois
et y accoler les réglettes de couleur que l'on avait pris soin de mettre de côté (et pas dans la boîte des cuisenaire, sinon, c'est fichu, tout est mélangé, on ne peut plus vérifier).

On vérifie ainsi l'équivalence des barrettes de bois et des réglettes de couleur.

Si un problème de taille de réglette arrive, il faut de façon identique au serpent en perles, faire de la monnaie à la banque, qui n'est autre que la boîte de Cuisenaire, pour échanger un vert foncé contre un blanc et un jaune par exemple.

ET VOILA ! OUF, quel effort... ;o) à vos réglettes maintenant !

jeudi 6 mai 2010

Le cadeau de Noël de la Châtelaine

Le cadeau de Noël de la Châtelaine, après avoir été déballé le jour J, était resté sagement dans son carton, prenant une place folle dans le cellier, attendant désespérément le bon moment pour être sorti.
Et voilà! (faites signe à la Châtelaine si vous trouvez qu'elle fait un usage désagréablement fréquent des points d'exclamations et des parenthèses) Ce moment a fini par se présenter...

Le 2 mai 2010 fut le grand jour du PUZZLE.

ouais bof, la Châtelaine entend déjà les pensées des lecteurs... "elle est vraiment à la ramasse celle-ci, elle croit qu'elle nous fait saliver pour un puzzle ???"

Et bien oui oui OUI! Car les puzzles signés "Montessori" sont vraiment des bijoux.

Avant de sortir son trésor, la Châtelaine a voulu introduire un peu le contexte. Elle a donc mis dans les mains de Monsieur R le globe des continents, et lui a demandé
-Dis moi un peu ce que tu connais à propos de ce globe
(moue de l'intéressé)
-- Bon, je dis que ce que je sais, hein ?
-D'accord, tu n'es pas obligé de tout connaître de toute façon. Alors vas-y, montre-moi...
Monsieur R se met donc à tourner le globe et de pointer du doigt au fur et à mesure
- Là, c'est l'Europe, Australie, Amérique du Nord et Amérique du Sud (dit sur le ton négligent de celui qui énonce des évidences, fou rire intérieur des Châtelains). Voilà
-- Ah, et ici, c'est quoi ?
- C'est là où vit le panda. C'est l'Asie.
-- Et là?
- C'est la tête de rhinocéros, là où vivent les lions. Afrique
-- Et tout en bas ?
-Bah, c'est l'Antarctique
-- Tu vois, tu connais les noms de toutes les parties terrestres. Tu connais aussi des noms pour les mers ?
- Je connais des noms, mais je ne sais pas où ils se trouvent. Il y a l'océan Pacifique et l'océan Atlantique.
-- Et bien, l'océan Pacifique, c'est le plus grand océan de la planète. Tu le vois ? Oui, et l'océan Atlantique touche la France, l'Amérique du Nord, et il descend jusqu'en bas.
- Il traverse l'équateur ?
-- Oui oui, tout à fait. (et hop, au passage, on note que la notion de l'équateur est en place)

Les Châtelains ont donc noté que leur fiston avait déjà de solides bases en géographie. Vraiment, ces globes simples d'accès car débarrassés de toute fioriture sont un excellent support pour la conversation et par là-même pour l'apprentissage.

"Maintenant, tu peux me remontrer l'Europe? On va s'approcher un peu plus de ce continent, regarde..." La Châtelaine a sorti son puzzle du carton. Beaucoup de pièces étaient sorties.
Elle a fait remarquer à Monsieur R que chaque pièce correspondait à un pays. Ils ont commencé par étaler tous les pays. Puis elle lui a présenté la carte vide, en montrant les mers et océans qui bordaient le continent pour bien ancrer en lui la correspondance avec le globe qu'il tenait entre ses mains.
Ensuite, ils ont observé les pays : des petits, des grands, des biscornus, des côtes douces ou pointues.
"Oh Maman, regarde, on dirait une chaussure!"
"Oui, c'est un pays qu'on surnomme la botte. C'est l'Italie. Italie (toujours répéter le mot sans article pour ne pas créer une confusion dans l'esprit de l'enfant)".
Monsieur R a de suite vu où se situait cette pièce dans le puzzle. La Châtelaine a aussi précisé que c'était de ce pays d'où venaient les Romains (il a quelques livres sur le temps des Romains).


Lorsqu'il s'est agit de poser la France, la Châtelaine a demandé à Monsieur R de regarder un peu la jolie forme de notre pays.

Le puzzle s'est rempli progressivement, assez rapidement compte tenu du temps qu'avait mis la Châtelaine et sa famille (adulte) le soir de Noël... Les enfants ont un bon sens de l'observation.
De temps en temps, la Châtelaine a glissé quelques noms de pays, ou d'habitants de ces pays, sans insister.

Quel contentement quand le puzzle fut terminé! Une petite pose pour la photo:

Ensuite, une petite blague à faire absolument étant donné l'effet que cela a procuré. Par contre, c'est une blague possible uniquement pour les petits Franciliens (tant pis pour les bretons, les nantais, les alsaciens, les québecois et tous les autres qui viennent rendre visite virtuelle au Château).
"Tu vois, les petites poignées des pièces de puzzle?"
-Oui...
-- Elles sont posées là où se situe la capitale de chaque pays. Tu te souviens où est la France?
-Là.
-- C'est quoi la capitale de la France?
-Je ne sais pas.
-- La Tour Eiffel est dans cette capitale. Elle est où la Tour Eiffel?
- A Paris.
-- Et nous, nous habitons tout près de Paris, sur la carte, on peut dire qu'on habite au même endroit que la poignée.

Tu peux me montrer cette poignée? (Attention, la blague arrive)

Et au moment même où Monsieur R a touché le bouton de préhension, la Châtelaine a appuyé sur sa tête en disant "Mais arrête! Arrête d'appuyer sur nous!!!"
Cela lui a beaucoup plu, il a recommencé et de nouveau il devait baisser la tête...
Cela lui a tellement plu, qu'il a demandé au Châtelain de venir "Papa, tu peux me montrer où on habite ?" Et Monsieur R a appuyé sur la tête de son père en riant !

La Châtelaine pense que ce petit cinéma aura marqué l'esprit de Monsieur R suffisamment pour qu'il s'en souvienne longtemps!

mercredi 5 mai 2010

Mathématiques suite du système décimal

Il faut battre le fer tant qu'il est chaud! (la Châtelaine aime bien commencer ses billets par une petite expression, cela donne le ton)
4 jours après la séance précédente, la Châtelaine a ressorti les grands nombres. Monsieur R a cette fois-ci eu la patience et le courage d'aligner unités, dizaines et centaines en lisant les nombres au fur et à mesure. Pour les milliers, il a fallu insister un peu, et cela a donné ce joli tableau :


Attention ! Cette photo ne représente pas l'utilisation correcte du matériel. Une charmante intervention a permis de remettre la pendule de la Châtelaine à l'heure. Les unités doivent se mettre tout à droite et les milliers à gauche.
Quel esthétisme ce matériel Montessori! Cela se vérifie à chaque fois... La Châtelaine est accro à cette beauté autant qu'à la pédagogie.

mardi 4 mai 2010

ahhh quand il faisait beau...

... on pouvait faire des activités dehors, à l'ombre de notre petit arbre... Ce temps est révolu semble-t-il, du moins pour les prochaines semaines...

Il ne faut pas être déçu, le principal était d'en avoir profité, et c'est bien ce qu'il s'est passé dans le parc du Château. Quoi! La Châtelaine n'avait jamais dit que son Château était entouré d'un vaste parc arboré, fleuri et riviéré? Ce devait être une erreur...

L'autre jour, donc, la Châtelaine a installé deux tapis dehors (grave erreur étant donné le temps qu'elle a ensuite passé à enlever chaque petit brin de mousse agrippé aux fibres des tapis). Pendant que Monsieur R faisait des Sudokus pour enfant, elle coupait ses petits bouts de papier cartonné pour faire ses livrets de conjugaison (ceux qui sont terminés si vous suivez un peu ce qu'il se passe ici, parce que, dans ce blog, non seulement on lit en remontant le temps (comme dans la plupart des blogs) mais aussi dans l'autre sens selon l'humeur de la Châtelaine ou plutôt selon le temps dont elle dispose pour écrire, si elle a les photos sous la main... et là, il se trouve que le billet de ce soir concerne des événements antérieurs au billet précédent). Si vous arrivez à suivre, vous êtes un champion, la Châtelaine vous remercie pour votre obstination à venir si régulièrement lire des phrases impossibles.

Bref, après les Sudokus, la Châtelaine s'est assurée que Monsieur R connaissait bien les symboles 1, 10, 100 et 1000. Il les associe bien aux quantités, donc c'est parti pour l'étape suivante qu'elle n'avait pas vraiment préparé, donc cela s'est un petit peu fait au jugé. Comme quoi, c'est vraiment nécessaire de faire des formations pour se sentir un peu rassurée dans la manière de procéder. Ce n'est peut être pas académique, mais l'esprit y est.

La Châtelaine a donc repris le papier avec les 1, 10, 100 et les 1000. Elle lui a fait compter le nombre de zéros. Pas de zéro, ce sont les unités. 1 zéro, les dizaines, etc...
Et ensuite est venu un grand moment de plaisir*.
Elle a continué d'écrire la suite de nombres verticalement: 1, 2, 3, 4, 5, 6... Monsieur R lisant au fur et à mesure.
Elle est passé à la colonne suivante : 10, 20, 30, 40,... En disant "tu vois, là, j'ai 1 dizaine, dix, là, j'ai 2 dizaines, deux-dix, 3 dizaines, trois-dix... tu continues?". Et Monsieur R de continuer " quatre-dix, cinq-dix..."
Elle a procédé de même pour les centaines et pour les milliers. Monsieur R voulant montrer qu'il avait compris a récité la suite des milliers avant qu'elle ne soit écrite, alors, pour le garder attentif, la Châtelaine a écrit les nombres dans le désordre (tout en les laissant à leur bonne place dans la suite de nombre pour bien faire apparaître les lignes avec les 2, les 3 (3, 30, 300, 3000)...).
Sentant son fiston réceptif encore, elle a découpé son papier pour qu'il puisse prendre les nombres individuellement. Elle a ensuite sorti les grandes cartes des nombres (heureusement plastifiées et collées il y a bien longtemps) et les lui a présentées. Il les a triées et a ordonné les unités et les dizaines.

La photo est surexposée, mais cela justifie le titre du billet!!!

Fin de la séance au soleil. Cela s'est terminé par la jolie photo au chapeau présentée quelques billets plus bas.

* faire découvrir à l'enfant qu'il peut reconnaître des chiffres très grands pour lui est vraiment un grand moment pour un parent éducateur

Finito !

Ça y est! La Châtelaine l'avait dit, et pour une fois elle s'est tenue à ses objectifs : les livrets rouges de conjugaison sont terminés! YOUPI ! Bon, ce n'est pas le matériel le plus compliqué ni le plus long à fabriquer, mais tout de même, tout écrit à la main, c'est respectable, non?

Jugez plutôt :


En tout cas, la Châtelaine est fière d'elle. Et pour l'instant, ces livrets resteront dans une boîte de chocolats MonChéri (désolée pour les gourmands, mais il n'y a plus de chocolats)

lundi 3 mai 2010

livrets rouges de conjugaison

Fabrication, fabrication, quand tu nous tiens...

La Châtelaine
avait déjà dit qu'il ne lui restait plus que 3 livrets à faire. Dorénavant, c'est la moitié d'un !!! Ce qui veut dire c'est qu'à l'issue de cette journée, ils seront terminés. Va-t-elle construire une boîte en carton pour les contenir? C'est possible, car pour le moment elle n'a pas trouvé de boîte adéquate.

Toujours est-il qu'elle a préparé pour ses éventuels lecteurs désireux de se mettre au coupe/écrit/plie/élastique les mesures et quantités de chaque petit morceau de connaissance conjuquesque contenue dans ces si jolis petits livres.

En voilà un aperçu :

La version utilisable se trouve dans la section "Pour vous".

lundi 31 mai 2010

magie

Monsieur R est magicien.

Il tombe et se fait des micro-égratignures sur le genou. Grands cris. L'appel du goûter effacera toute trace de douleur.
Il boit un grand verre de jus de fruits rouges et s'interrompt brusquement et dit "Je ne dois pas trop boire, sinon je vais couler du genou"
Eclats de rire général au Château, Monsieur R est prestidigitateur : il transforme le jus de fruits en sang en moins d'une seconde: il boit et le genou saigne. C'est magique

mercredi 26 mai 2010

Séance avec Mademoiselle O

Elle a eu récemment le droit tant convoité de faire des activités avec son frère lors d'un vrai atelier matinal. La mistinguette s'est donc régalée, même si évidemment, à 2 pois chiches et demi, elle veut tout faire, sans trop ranger et surtout en passant juste 30 secondes à chaque activité.


Mais les boutons lui ont plu, elle a même tenu patiemment le long de la présentation. La Châtelaine a simplement dû lui rappeler que c'était chacun son tour, et que pour le moment, c'était au tour de maman. Mademoiselle O étant assez débrouillarde question habillement, elle s'en est bien sortie. La concentration intense n'a duré que le temps de l'écrire, mais c'est un début...

Le verser de grosses graines s'est bien déroulé, même le rangement après un renversement involontaire.

Vous avez vu son petit air de "Madame"?

A recommencer, donc... Et en plus, cela permet à Monsieur R d'être obligé de travailler seul, sans le regard de sa mère qu'il réclame mais qui n'est pas bénéfique, puisqu'avant chaque action de sa part, il demande une approbation du regard. Approbation que lui donne la Châtelaine malgré sa volonté de cesser ce petit manège.

jeudi 20 mai 2010

Contrastes de géographie au soleil

Il y a quelques jours, profitant d'une déambulation imprévue dans une grande surface de jardinage (décoration, animalerie, loisirs créatifs, bibliothèque, restauration et sûrement bientôt repassage ou boucherie), la Châtelaine a acheté 5kg d'argile couleur terre de sienne, avec l'objectif de proposer à Monsieur R les contrastes de géographie.
Restait à trouver les contenants. Ne pas dépenser une fortune était le but de la Châtelaine, qui bien qu'elle porte un noble titre, sa bourse n'est pas noble et les activités Montessori ne constituent pas un poste budgétaire en tant que tel. Sur le marché, des boites en plastique auraient fait l'affaire, mais impossible de négocier, 1 euro la boîte, 12 euros les 12 boîtes. La Châtelaine est partie. Le plaisir de la négociation fait partie de l'acte d'achat. Et pour elle, comparer les prix, retarder les achats (pour souvent ne jamais les faire) est presque une philosophie de vie (et souvent une perte de temps incroyable).
Ce matin, grande décision : il allait y avoir une expédition dans un magasin de type "Bazar". Et voilà, 10 barquettes en aluminium (pour la congélation) pour 6 euros 80. Encore un peu cher à son goût, mais enfin, la fameuse activité allait pouvoir se faire.

Alors hop, c'est parti, Mademoiselle O couchée, la Châtelaine a commencé la préparation de l'activité. Monsieur R sentant toujours les choses, a réclamé un petit DVD le temps que tout soit installé (Petit pied le petit dinosaure).
Dehors, la Châtelaine a donc installé les deux petites tables, l'argile, les plats en alu, un couteau pour pâte à modeler, le globe terre/mer, des étiquettes autocollantes, un stylo, des noix et un casse-noix, des cure-dents, du papier de couleur, des figurines, et sa bonne humeur du jour, le soleil et les températures enfin agréables aidant.

Petite introduction à l'activité en faisant toucher le globe, en insistant sur les formes des côtes, positionnement des deux grands océans.

Monsieur R a découpé l'argile et la Châtelaine l'a aidé à en garnir un plat. Il a voulu faire une falaise (un rappel à l'histoire du Roi Lion sans doute). Une forme arrondie y a été découpée et posée dans une autre barquette en alu.


"Tu vois, là tu as fait un trou dans la terre, si on y met de l'eau, cela devient un lac. Un lac est une étendue d'eau fermée. Fais le tour du lac avec ton doigt. C'est fermé?"
"oui"
"C'est donc un lac. On ne va pas mettre de l'eau tout de suite, on attendra que cela sèche. Par contre, pour mieux se rendre compte que cela représente une étendue d'eau, on va y mettre un bateau... tu vas fabriquer des bateaux avec ces noix..."

Emerveillé, Monsieur R a regardé sa maman transformer une noix en un joli petit bateau (merci à Eve et ses magnifiques photos qui ont largement inspiré la Châtelaine). Il a ensuite créé ses propres navires.

- Regardons maintenant l'autre barquette. Un bout de terre, tout seul, entouré d'eau, tu sais ce que c'est?
-- une île
- oui, une île. Tu peux y mettre un arbre si tu veux.
Création de nouveaux bâteaux, contemplation des oeuvres réalisées.

- Alors, on a dit que çà, c'était un...
-- Lac
- oui, un lac. Et çà?
-- Une île.
- oui, une île. Une îleuu (préparation de l'étape suivante)
La Châtelaine sort l'alphabet mobile et propose alors à Monsieur R d'écrire ces deux mots tout simples et faciles. Il s'est exécuté de bonne grâce. (quel plaisir de faire travailler l'écriture tout en faisant de la géographie)

 Contrôle :
- Je lis "lac", c'est bien ce que tu as voulu écrire ?
-- oui
- Je lis "île", c'est bien ce que tu as voulu écrire?
-- oui
- Très bien, alors je peux les recopier en petit.
Confection d'un petit drapeau. En recopiant le mot île, la Châtelaine a demandé :
- Qu'ai-je oublié de recopier ?
Monsieur R a désigné un point fictif au-dessus de sa tête (moment assez marrant, la Châtelaine se demande ce que penserait un psy en voyant son fils se prendre pour la lettre i de façon si naturelle)
-- et oui, c'est parce pour ce mot, on ne met pas un point, mais un petit chapeau. Tu verras, il y a quelques mots comme ça.


Puis, elle a recopié le mot lac (elle a dit qu'elle recopiait à son fils, mais évidemment, on peut penser qu'elle aurait su l'écrire sans modèle) sur une voile de bateau.


Ils ont ensuite repris le globe terre/mer pour trouver des îles et des lacs (pour le lac, il a repéré la Mer Caspienne). Ce retour vers le globe a été très important, cela lui a permis de remettre ce qu'il venait d'apprendre dans un contexte déjà bien connu et intégré. Cela le remet dans une réalité qu'il avait peut être perdue de vue devant l'aspect ludique de l'argile et de la mise en scène des barquettes.

Monsieur R était véritablement enchanté de cette présentation/activité si belle, si "tactile" et propice à rêveries. Il a donc opiné du chef pour la création de deux nouvelles formes.

Le cap et la baie ont donc été modelées. Monsieur R voulant à nouveau un peu de fantaisie, a demandé un volcan. Ce qui allait très bien avec les dinosaures qu'il a disposés à côté. Il a aussi fait des empreintes de pattes de dinosaures dans l'argile.
Le mot baie présentant trop de difficultés a été écrit par la Châtelaine.

Après cette bonne séance ("Maman, j'adore les activités comme çà!"), il y a eu autorisation de rajouter de l'eau à un morceau d'argile. Ce fut un long moment de patouille délicieuse, à laquelle s'est vite jointe la Châtelaine. Une expérience dont elle ne se souvient pas avoir goûté précédemment. Ahhhh les délices sensoriels de la poterie. L'argile lisse et douce... La patouille dans le gadouillis ou bouillasse à quatre mains c'est nettement plus rigolo. La séance de nettoyage aussi!

dimanche 16 mai 2010

Su' te'ain

On va su' te'ain? (on va sur le terrain?)
C'est la même question de la part de Mademoiselle O dès que les Châtelains prennent la voiture en famille. C'est dire si la construction doit marquer son petit cerveau.

Hier dans la voiture, à l'aller, comme au retour (la destination n'était pas le terrain), et à son Papy, elle a expliqué qu'il y avait un gros trou sur le terrain, qu'ils avaient cassés des cailloux
"Su te'ain, g'o t'ou, c'eusé la terre, cassé ca'ou, bôcoup. Allé dans t'ou moi."

Et aussi, elle raconte que (dans un autre registre) :
"Papa Simba tombé du t'ottoi'. G'osses pattes Papa Simba. Akuna Matata, C'est Simba dit çà. Akuna Matata. Bébé Simba. Après, il g'andit. Papa Simba est tombé du t'ottoi'. Est 'oi 'ion (il est le roi lion)"
intervention de la Châtelaine et aussi de Monsieur R :
Mais le papa de Simba n'est pas tombé d'un trottoir, c'est d'une falaise qu'il tombe.

"Connais pas "falaise" moi, dis t'ottoi' moi. Papa Simba est tombé du t'ottoi'."

Ok, alors va pour le trottoir haut de 50 mètres. Dangereuse ta ville petite poulette!!!

vendredi 14 mai 2010

le plaisir de la cuisine retrouvé

Depuis quelques années, la Châtelaine cuisinait beaucoup moins : les enfants lui prenaient du temps.

Mais depuis quelques mois, c'est la révolution, la Châtelaine cuisine presque autant qu'elle aimerait le faire. Il est pourtant encore loin le temps où la Châtelaine pourra rester dans sa cuisine 6 heures par jour. Pour cela, il faut attendre l'âge de la retraite certainement.

Elle a toujours cuisiné et aimé cuisiner du plus loin qu'elle se souvienne. Toutes les femmes de sa famille (et il faut aussi rendre grâce à son grand-père maternel ainsi qu'à son père, deux très bons cuisiniers, et il ne faut pas oublier non plus son oncle, çà, y est, le compte est bon dans les sources d'inspiration) cuisinent fort bien. La Châtelaine a donc souvent traîné ses basques et léché les casseroles tout en notant dans sa petite tête les différents tours de main, trucs et principes essentiels.

Au Château, il y avait donc régulièrement cakes, plats mijotés en sauce et poêlées miracles.

Mais....

Un livre de pâtisserie alsacienne (sur les fameux Bredele, petits gâteaux traditionnels offerts à Noël) acheté il y a belle lurette s'est fâché en décembre dernier, et a réclamé être ouvert de temps en temps. La fâcherie a bien fonctionné, et depuis, c'est presque tous les 15 jours que la Châtelaine non seulement l'ouvre, mais s'en inspire! Et cela donne des centaines de petits gâteaux secs nature, aux amandes, aux noisettes, au chocolat, aux fruits confits... La Châtelaine utilise les moules de pâte à modeler des enfants, et les gâteaux ont ainsi des formes rigolotes de lapin, hippopotame, cheval, canard, nounours, éléphant, chien... ou géométriques rond carrés, triangles, étoiles...

Elle s'est aperçue que la forme des gâteaux est très importante et rend les biscuits plus appétissants et aussi "identifiables". En effet, faire toujours ses gâteaux à l'aide de tous les moules rend ses gâteaux toujours semblables (dans leur diversité). Cela peut paraître paradoxal, mais c'est vrai. Par exemple, les gâteaux au chocolat sont épais en forme d'anneau (un rond avec un trou au milieu pour ceux qui n'arrivent pas à visualiser). Ceux aux noisettes sont en forme de losange. Et bien on éprouve un plaisir certain de retrouver ces mêmes formes à chaque fois. C'est assez difficile à exprimer, mais la Châtelaine le ressent comme tel. Peut-être est-elle happée par des milliers d'années de pratique culinaire enfouie dans ses gènes? Les formes élaborées par ses aïeules devaient avoir leur raison d'être... Ne pas lutter...

Les petits gâteaux, c'est bien bon, mais le reste, le salé, n'est pas en reste. La Châtelaine a essayé pour la première fois il y a trois mois de faire une purée maison. Si si, c'est vrai, elle n'en avait jamais fait auparavant... Cette fois-ci, elle a décidé d'utiliser un accessoire de son robot Marie âgé de 10 ans qu'elle n'avait encore jamais sorti : le PRESSE PURÉE ! ! ! (quel billet fort intéressant, en même temps, on ne peut pas se triturer tous les jours les méninges pour pondre un article de fond sur l'utilisation des Cuisenaire...)
Et ce fut une réussite magistrale avec un hâchis parmentier digne de Belle-Maman (attesté par le Châtelain en personne, c'est dire...). Depuis, le Château mange régulièrement purée de pomme de terre, purée bi-légumes et hâchis.
La mousse au chocolat n'a pas été une grande réussite même si elle a eu un grand succès. On fera mieux la prochaine fois.
Par contre les cannellonis, là ce fut du grand art culinaire. Et un tel plaisir gustatif...

Voilà pour les nouveautés du moment. Ce soir, les enfants se sont occupé des escalopes de poulet qu'il fallait paner. Monsieur R a cassé l'oeuf et l'a battu. Evidemment, Mademoiselle O a battu aussi ("à mon tou'") à son tour. Puis ce fut le travail à la chaîne : Mademoiselle O au trempage dans l'oeuf et Monsieur R à l'enrobage de chapelure (faite maison avec du vieux pain, car les pudding n'ont aucun succès). Beau résultat et bon dîner.

Voilà, il fallait bien que la Châtelaine parle un petit peu de ses passions, car Montessori, Montessori, Montessori,... (il y a aussi le bricolage Montessori, la pédagogie Montessori, les stages Montessori...) :o)

charmant petit garçon

Quel joli moment Monsieur R a-t-il offert hier soir à ses parents.

22H, affalés sur leur inconfortable canapé, les Châtelains visionnent un bon film gentiment téléchargé (moyennant finance). L'ambiance est sombre, chaleureuse grâce à quelques belles bougies allumées *.
La porte des appartements de Monsieur R s'ouvre et se referme doucement. Apparaît alors un petit monsieur aux jambes flageolantes, la tête embrumée de sommeil et de rêves...
S'engage alors une discussion irréelle entre la Châtelaine et son fils:
"- Que fais-tu là mon cœur?
-- Le gant est derrière mon lit...
- Écoute, on verra cela demain matin. Retourne te coucher, c'est l'heure de dormir.
-- C'était pour te dire que le gant est sous la lumière
- Mais de quoi parles-tu ?
-- Le gant, on cherchait un gant. Je l'ai trouvé, c'est vrai, il est sous mon lit à côté de la lumière.
- D'accord, tu me montreras demain matin. Allez-viens, je te recouche"

Et effectivement, derrière le lit de Monsieur R, à côté de la veilleuse se trouvait le fichu gant de jardinier taille enfant que la Châtelaine cherchait partout il y a trois semaines lorsqu'elle avait proposé à son fils de l'aider à arracher les mauvaises herbes...

Il est vrai que cette information nécessitait une information immédiate des hautes autorités du Château.

Le charmant petit bonhomme s'est rendormi dans la seconde, l'esprit tranquillisé.

Et les Châtelains ont alors pu exprimer leur grosse envie de rire. L'innocence et la sincérité des enfants est vraiment plus que touchante.


* si par hasard certains d'entre vous sont intéressés par des bougies et objets déco PartyLite, contactez la Châtelaine. Des réunions sont régulièrement organisées au Château et des commandes sans rendez-vous sont aussi possibles. (c'était la petite minute consommation (entorse à la ligne de conduite du Château, mais nul n'est parfait) et plaisirs de ce billet)

mercredi 12 mai 2010

Une Mademoiselle O antillaise

Le Château a une fille antillaise.., c'est sûrement l'influence de sa chère et tendre Tina Tata...

Voilà un petit florilège de ce que peuvent entendre les Châtelains de la bouche de Mademoiselle O :

coupé en deux moi
Des verbes très précis : coincé pied moi. C'est b'oqué (bloqué). C'est déboité.

t'aider maman s'i pait? (vient m'aider Maman s'il te plait, en fait, elle conjugue le verbe taider!!!)
Papa, aime bien bisou O'ivia, bisou su nez, gentil papa!
tiens moi es pieds. A'ête, aime pas gui'i moi. (Tiens moi les pieds, arrête, je n'aime pas les guilis. Le rituel de massage des pieds pendant les repas commence à être légèrement pénible pour les Châtelains...)

Versé pipi aux t'alettes moi. Mademoiselle O, en fillette très autonome va sur le pot et verse elle-même dans la cuvette. Elle tient à fermer la porte, ce qui fait que les Châtelains ne font qu'entendre de gros bruits de déménagement lorsqu'elle est aux toilettes. Une fois fini, une petite de moins d'un mètre sort, toute bien rhabillée, l'air content d'elle : une bonne chose est faite. (rires intérieurs garantis)
La nuit :
Fafael? Fafael? Dors ? (en tout cas, s'il voulait dormir, c'est fichu...)
La journée :
Fafael, ti es où?
Fafael, t'aider moi?
Fafael au coin!
Fafael, suis moi...

aider papa moi
ti ous bun, où bainoire? Hey touvé moi! ai 'etouvé moi (Petit Ours Brun, elle est où sa baignoire? Je l'ai trouvée moi, je l'ai retrouvée!!!)
Bot puie moi et manteau puie(je mets mes bottes de pluies et mon manteau de pluie) a'ec capusse (avec la capuche)
veut Da-nette moi. Pas pa'tager a'ec Fafael. Cette dernière, aucun besoin de traduire, c'est l'estomac qui parle...

mardi 11 mai 2010

Cuisenaire et Montessori ou le serpent de bois

Alors, l'article de fond se faisait attendre, et la Châtelaine croit bien que c'est pour aujourd'hui. Il faut se concentrer, élaborer le plan du message, préparer les photos, rédiger et ensuite appliquer la "Châtelaine's touch", c'est-à-dire la petite touche de la Châtelaine : la déco du texte.

Trève de plaisanterie. Sujet du jour : comment adapter le matériel Cuisenaire à une utilisation version Montessori. Le matériel Cuisenaire est très attractif, mais les fichiers que l'on peut trouver ici où là qui compilent des séries de recouvrements et d'exercices divers ne sont pas accompagnés (au moins en ce qui concerne ceux dont elle dispose) de "livre du maître", et s'il y en a ils sont très très succints.

La Châtelaine a besoin d'un contenu pédagogique pour éducateur, expliquant les notions en jeu dans telle ou telle manipulation, ainsi que d'un guide pour une progression des apprentissages. Bref, une FORMATION est nécessaire, mais elle ne l'a pas!

Par contre, ce qu'elle a dans sa valise, ce sont les 3 premiers niveaux de formation à la pédagogie Montessori. Et c'est après beaucoup de tâtonnements, de réflexion et d'essai que la Châtelaine s'est convaincue elle-même. Oui, l'adaptation est possible. (et oui, la Châtelaine a aussi un cerveau dont elle sait se servir, plutôt chouette, non?)

Le matériel des perles est fabuleux, mais trop cher ou trop long à fabriquer et surtout trop encombrant.

Le système décimal : Il n'y a aucun problème à l'adapter avec le matériel de Lubienska, ce sont les perles version cubes unitaires, barrettes, cubes striés, il y a peu de différences, même si c'est déjà un cran plus conceptuel et théorique que le cube de 1000 perles identifiables.


matériel de Lubienska

L'enfant peu donc s'exercer au 1, 10, 100 et 1000 avec, puis faire le travail de décomposition.

Monsieur R a même été de sa petite touche d'originalité (on peut se demander d'où tient-il cette propension...) lors de la décomposition d'une barrette de 10 en unités:


Instinctivement, sans remarque de la Châtelaine il a utilisé le cube blanc Cuisenaire comme un cube Lubienska en bois, en disant "un". Lorsqu'il a recompté le nombre d'unités nécessaires, il a bien dit "un, deux, trois..." ce qui prouve qu'il avait intégré que ce même volume de un cm cube était une unité, peu importe qu'elle soit en bois ou peinte en blanc.
Et de même pour la plaque de 100:


symboles/quantités : pas de pbm, la banque est faite avec le matériel de Lubienska que la Châtelaine va essayer d'enrichir en faisant fabriquer le nombre de cubes, plaques et barrettes nécessaire à la constitution de la banque : 9 cubes de 1000, 45 plaques de 100 et 45 barrettes de 10. Le Tonton de la Châtelaine lui a été de grand secours, il paraît qu'un gentil monsieur de leur voisinage serait d'accord pour fabriquer tout cela...

En fait le truc, c'est çà : le matériel couleur bois de Lubienska joue le rôle du matériel des perles dorées ; les réglettes cuisenaires jouent celui des perles de couleur de la pédagogie Montessori. Au départ, la Châtelaine pensait utiliser les réglettes Cuisenaire de 10 qui sont oranges. Cela rappelait tout à fait la couleur dorée des perles, mais après quelques essais de serpents, elle a vite vu qu'il y avait un problème net de confusion.

Et c'est de cette constation que découle naturellement l'adaptation des serpents. Le serpent coloré va se transformer en serpent de bois (et non pas en serpent doré, c'est peut être un peu moins bling bling, mais c'est plus, euh... éco-attitude?) (pas mal non, d'être arrivée à caser ces deux termes dans un billet sur la pédagogie Montessori?)

La difficulté principale réside dans le fait que les réglettes Cuisenaire sont lisses, il n'y a pas de marque de séparation des unités dans une même barre (la réglette orange de 10 ne comporte pas neuf stries réparties sur sa surface permettant de compter). L'enfant ne peut donc pas compter sur les réglettes comme il le fait sur un serpent de perles. On pourrait strier à la main les réglettes Cuisenaire, ou alors acheter un matériel spécifique qui semble exister. Mais la Châtelaine, têtue comme une mule a décidé de faire autrement.

De par les mesures des différentes réglettes, il est possible d'avoir une vérification visuelle et tactile, renforcée par la parole.

Déroulement de la présentation :

L'éducateur prépare un serpent pour l'enfant en combinant dans un premier temps les réglettes pour que deux réglettes qui se suivent fassent 10. Il demande ensuite à l'enfant de choisir la couleur de la tête. Monsieur R qui veut toujours personnaliser les activités a évidemment réclamé une tête bicolore, ce que sa maman lui a gentiment refusé.


L'éducateur commence, il prend une barre de 10 en bois la pose contre la queue du serpent,

constate que rouge plus marron égale 10, alors on peut échanger. Bon, çà, ce n'est pas au point au Château, car la Châtelaine s'est aperçue de ce détail le jour de la présentation... Monsieur R n'avait encore jamais eu de présentation des Cuisenaire autrement que par leur code couleur. Leur code numérique n'est donc pas encore totalement maîtrisé, même s'il a constaté que le petit c'est 1, le rouge, c'est 2 ....

Dépose des réglettes de couleur sur le côté et remplacement par la barrette de bois.
Il continue, prend une autre barrette de 10... jusqu'à la fin (la tête du serpent) tout en faisant remarquer au fur et à mesure de la transformation que le serpent devient de bois.

Oh, c'est moins que 10, il faut donc des unités. L'éducateur prend alors autant d'unités que nécessaire pour échanger avec la réglette de couleur qui reste.


Il fait alors remarquer que çà y est, la mission est accomplie, le serpent coloré s'est métamorphosé en serpent de bois!

Le contrôle se déroule de la même façon qu'avec les perles : il faut verticaliser les barrettes de bois
et y accoler les réglettes de couleur que l'on avait pris soin de mettre de côté (et pas dans la boîte des cuisenaire, sinon, c'est fichu, tout est mélangé, on ne peut plus vérifier).

On vérifie ainsi l'équivalence des barrettes de bois et des réglettes de couleur.

Si un problème de taille de réglette arrive, il faut de façon identique au serpent en perles, faire de la monnaie à la banque, qui n'est autre que la boîte de Cuisenaire, pour échanger un vert foncé contre un blanc et un jaune par exemple.

ET VOILA ! OUF, quel effort... ;o) à vos réglettes maintenant !

jeudi 6 mai 2010

Le cadeau de Noël de la Châtelaine

Le cadeau de Noël de la Châtelaine, après avoir été déballé le jour J, était resté sagement dans son carton, prenant une place folle dans le cellier, attendant désespérément le bon moment pour être sorti.
Et voilà! (faites signe à la Châtelaine si vous trouvez qu'elle fait un usage désagréablement fréquent des points d'exclamations et des parenthèses) Ce moment a fini par se présenter...

Le 2 mai 2010 fut le grand jour du PUZZLE.

ouais bof, la Châtelaine entend déjà les pensées des lecteurs... "elle est vraiment à la ramasse celle-ci, elle croit qu'elle nous fait saliver pour un puzzle ???"

Et bien oui oui OUI! Car les puzzles signés "Montessori" sont vraiment des bijoux.

Avant de sortir son trésor, la Châtelaine a voulu introduire un peu le contexte. Elle a donc mis dans les mains de Monsieur R le globe des continents, et lui a demandé
-Dis moi un peu ce que tu connais à propos de ce globe
(moue de l'intéressé)
-- Bon, je dis que ce que je sais, hein ?
-D'accord, tu n'es pas obligé de tout connaître de toute façon. Alors vas-y, montre-moi...
Monsieur R se met donc à tourner le globe et de pointer du doigt au fur et à mesure
- Là, c'est l'Europe, Australie, Amérique du Nord et Amérique du Sud (dit sur le ton négligent de celui qui énonce des évidences, fou rire intérieur des Châtelains). Voilà
-- Ah, et ici, c'est quoi ?
- C'est là où vit le panda. C'est l'Asie.
-- Et là?
- C'est la tête de rhinocéros, là où vivent les lions. Afrique
-- Et tout en bas ?
-Bah, c'est l'Antarctique
-- Tu vois, tu connais les noms de toutes les parties terrestres. Tu connais aussi des noms pour les mers ?
- Je connais des noms, mais je ne sais pas où ils se trouvent. Il y a l'océan Pacifique et l'océan Atlantique.
-- Et bien, l'océan Pacifique, c'est le plus grand océan de la planète. Tu le vois ? Oui, et l'océan Atlantique touche la France, l'Amérique du Nord, et il descend jusqu'en bas.
- Il traverse l'équateur ?
-- Oui oui, tout à fait. (et hop, au passage, on note que la notion de l'équateur est en place)

Les Châtelains ont donc noté que leur fiston avait déjà de solides bases en géographie. Vraiment, ces globes simples d'accès car débarrassés de toute fioriture sont un excellent support pour la conversation et par là-même pour l'apprentissage.

"Maintenant, tu peux me remontrer l'Europe? On va s'approcher un peu plus de ce continent, regarde..." La Châtelaine a sorti son puzzle du carton. Beaucoup de pièces étaient sorties.
Elle a fait remarquer à Monsieur R que chaque pièce correspondait à un pays. Ils ont commencé par étaler tous les pays. Puis elle lui a présenté la carte vide, en montrant les mers et océans qui bordaient le continent pour bien ancrer en lui la correspondance avec le globe qu'il tenait entre ses mains.
Ensuite, ils ont observé les pays : des petits, des grands, des biscornus, des côtes douces ou pointues.
"Oh Maman, regarde, on dirait une chaussure!"
"Oui, c'est un pays qu'on surnomme la botte. C'est l'Italie. Italie (toujours répéter le mot sans article pour ne pas créer une confusion dans l'esprit de l'enfant)".
Monsieur R a de suite vu où se situait cette pièce dans le puzzle. La Châtelaine a aussi précisé que c'était de ce pays d'où venaient les Romains (il a quelques livres sur le temps des Romains).


Lorsqu'il s'est agit de poser la France, la Châtelaine a demandé à Monsieur R de regarder un peu la jolie forme de notre pays.

Le puzzle s'est rempli progressivement, assez rapidement compte tenu du temps qu'avait mis la Châtelaine et sa famille (adulte) le soir de Noël... Les enfants ont un bon sens de l'observation.
De temps en temps, la Châtelaine a glissé quelques noms de pays, ou d'habitants de ces pays, sans insister.

Quel contentement quand le puzzle fut terminé! Une petite pose pour la photo:

Ensuite, une petite blague à faire absolument étant donné l'effet que cela a procuré. Par contre, c'est une blague possible uniquement pour les petits Franciliens (tant pis pour les bretons, les nantais, les alsaciens, les québecois et tous les autres qui viennent rendre visite virtuelle au Château).
"Tu vois, les petites poignées des pièces de puzzle?"
-Oui...
-- Elles sont posées là où se situe la capitale de chaque pays. Tu te souviens où est la France?
-Là.
-- C'est quoi la capitale de la France?
-Je ne sais pas.
-- La Tour Eiffel est dans cette capitale. Elle est où la Tour Eiffel?
- A Paris.
-- Et nous, nous habitons tout près de Paris, sur la carte, on peut dire qu'on habite au même endroit que la poignée.

Tu peux me montrer cette poignée? (Attention, la blague arrive)

Et au moment même où Monsieur R a touché le bouton de préhension, la Châtelaine a appuyé sur sa tête en disant "Mais arrête! Arrête d'appuyer sur nous!!!"
Cela lui a beaucoup plu, il a recommencé et de nouveau il devait baisser la tête...
Cela lui a tellement plu, qu'il a demandé au Châtelain de venir "Papa, tu peux me montrer où on habite ?" Et Monsieur R a appuyé sur la tête de son père en riant !

La Châtelaine pense que ce petit cinéma aura marqué l'esprit de Monsieur R suffisamment pour qu'il s'en souvienne longtemps!

mercredi 5 mai 2010

Mathématiques suite du système décimal

Il faut battre le fer tant qu'il est chaud! (la Châtelaine aime bien commencer ses billets par une petite expression, cela donne le ton)
4 jours après la séance précédente, la Châtelaine a ressorti les grands nombres. Monsieur R a cette fois-ci eu la patience et le courage d'aligner unités, dizaines et centaines en lisant les nombres au fur et à mesure. Pour les milliers, il a fallu insister un peu, et cela a donné ce joli tableau :


Attention ! Cette photo ne représente pas l'utilisation correcte du matériel. Une charmante intervention a permis de remettre la pendule de la Châtelaine à l'heure. Les unités doivent se mettre tout à droite et les milliers à gauche.
Quel esthétisme ce matériel Montessori! Cela se vérifie à chaque fois... La Châtelaine est accro à cette beauté autant qu'à la pédagogie.

mardi 4 mai 2010

ahhh quand il faisait beau...

... on pouvait faire des activités dehors, à l'ombre de notre petit arbre... Ce temps est révolu semble-t-il, du moins pour les prochaines semaines...

Il ne faut pas être déçu, le principal était d'en avoir profité, et c'est bien ce qu'il s'est passé dans le parc du Château. Quoi! La Châtelaine n'avait jamais dit que son Château était entouré d'un vaste parc arboré, fleuri et riviéré? Ce devait être une erreur...

L'autre jour, donc, la Châtelaine a installé deux tapis dehors (grave erreur étant donné le temps qu'elle a ensuite passé à enlever chaque petit brin de mousse agrippé aux fibres des tapis). Pendant que Monsieur R faisait des Sudokus pour enfant, elle coupait ses petits bouts de papier cartonné pour faire ses livrets de conjugaison (ceux qui sont terminés si vous suivez un peu ce qu'il se passe ici, parce que, dans ce blog, non seulement on lit en remontant le temps (comme dans la plupart des blogs) mais aussi dans l'autre sens selon l'humeur de la Châtelaine ou plutôt selon le temps dont elle dispose pour écrire, si elle a les photos sous la main... et là, il se trouve que le billet de ce soir concerne des événements antérieurs au billet précédent). Si vous arrivez à suivre, vous êtes un champion, la Châtelaine vous remercie pour votre obstination à venir si régulièrement lire des phrases impossibles.

Bref, après les Sudokus, la Châtelaine s'est assurée que Monsieur R connaissait bien les symboles 1, 10, 100 et 1000. Il les associe bien aux quantités, donc c'est parti pour l'étape suivante qu'elle n'avait pas vraiment préparé, donc cela s'est un petit peu fait au jugé. Comme quoi, c'est vraiment nécessaire de faire des formations pour se sentir un peu rassurée dans la manière de procéder. Ce n'est peut être pas académique, mais l'esprit y est.

La Châtelaine a donc repris le papier avec les 1, 10, 100 et les 1000. Elle lui a fait compter le nombre de zéros. Pas de zéro, ce sont les unités. 1 zéro, les dizaines, etc...
Et ensuite est venu un grand moment de plaisir*.
Elle a continué d'écrire la suite de nombres verticalement: 1, 2, 3, 4, 5, 6... Monsieur R lisant au fur et à mesure.
Elle est passé à la colonne suivante : 10, 20, 30, 40,... En disant "tu vois, là, j'ai 1 dizaine, dix, là, j'ai 2 dizaines, deux-dix, 3 dizaines, trois-dix... tu continues?". Et Monsieur R de continuer " quatre-dix, cinq-dix..."
Elle a procédé de même pour les centaines et pour les milliers. Monsieur R voulant montrer qu'il avait compris a récité la suite des milliers avant qu'elle ne soit écrite, alors, pour le garder attentif, la Châtelaine a écrit les nombres dans le désordre (tout en les laissant à leur bonne place dans la suite de nombre pour bien faire apparaître les lignes avec les 2, les 3 (3, 30, 300, 3000)...).
Sentant son fiston réceptif encore, elle a découpé son papier pour qu'il puisse prendre les nombres individuellement. Elle a ensuite sorti les grandes cartes des nombres (heureusement plastifiées et collées il y a bien longtemps) et les lui a présentées. Il les a triées et a ordonné les unités et les dizaines.

La photo est surexposée, mais cela justifie le titre du billet!!!

Fin de la séance au soleil. Cela s'est terminé par la jolie photo au chapeau présentée quelques billets plus bas.

* faire découvrir à l'enfant qu'il peut reconnaître des chiffres très grands pour lui est vraiment un grand moment pour un parent éducateur

Finito !

Ça y est! La Châtelaine l'avait dit, et pour une fois elle s'est tenue à ses objectifs : les livrets rouges de conjugaison sont terminés! YOUPI ! Bon, ce n'est pas le matériel le plus compliqué ni le plus long à fabriquer, mais tout de même, tout écrit à la main, c'est respectable, non?

Jugez plutôt :


En tout cas, la Châtelaine est fière d'elle. Et pour l'instant, ces livrets resteront dans une boîte de chocolats MonChéri (désolée pour les gourmands, mais il n'y a plus de chocolats)

lundi 3 mai 2010

livrets rouges de conjugaison

Fabrication, fabrication, quand tu nous tiens...

La Châtelaine
avait déjà dit qu'il ne lui restait plus que 3 livrets à faire. Dorénavant, c'est la moitié d'un !!! Ce qui veut dire c'est qu'à l'issue de cette journée, ils seront terminés. Va-t-elle construire une boîte en carton pour les contenir? C'est possible, car pour le moment elle n'a pas trouvé de boîte adéquate.

Toujours est-il qu'elle a préparé pour ses éventuels lecteurs désireux de se mettre au coupe/écrit/plie/élastique les mesures et quantités de chaque petit morceau de connaissance conjuquesque contenue dans ces si jolis petits livres.

En voilà un aperçu :

La version utilisable se trouve dans la section "Pour vous".