mercredi 19 janvier 2011

les aventures d'une Châtelaine enceinte : une matinée bien longue

Ce matin, La Châtelaine avait décidé à aller à l'hôpital où elle désire accoucher (site pilote pour l'accouchement sur le côté : le CHI Villeneuve Saint Georges) pour s'inscrire puisque les joindre par téléphone ou email semble impossible au vu des centaines de tentatives ratées.

Donc la voici partie en voiture. C'est un hôpital perché sur une colline abrupte, un très gros hosto. Avec 15 parkings qui s'échelonnent tout au long de la côte. Elle en a essayé au moins les deux tiers, en ne se garant pas à la première place que trouvée car "ah non, ca a l'air trop loin de l'entrée de l'hôpital". Remarque complètement débile puisque l'hôpital étant en travaux, on ne distingue pas vraiment où est l'entrée principale. Elle aurait dû garder cette place...
(la Châtelaine est vraiment diminuée physiquement et tente d'économiser chacun de ses pas)
5 ou 6 parkings suivants, elle finit tout en haut de la côte (au-dessus de l'hôpital), et tout au bout du parking.

Elle descend, croise quelqu'un qui lui indique l'entrée, et là, évidemment, elle se rend compte de sa bêtise d'il y a 20 min de ne pas s'être garée vraiment à PROXIMITE de cette fichue entrée.

Il faut monter  50 marches, mais avant les marches, il y a un petit module en préfabriqué où est placardé "accueil patients - contentieux". Là, elle sait qu'elle ne se trouve pas au bon endroit, mais sait-on jamais, si elle monte les  50 marches et qu'après on lui dit qu'elle les a montées pour rien...
Elle rentre, prend un ticket. Il fait chaud, elle est assise, il n'y a pas la queue, tout est parfait. Au pire, ce sera une petite pause avant la montée des marches.

En effet, le type du guichet lui annonce qu'elle n'est pas au bon endroit pour s'inscrire à la maternité, et indique gentiment le labyrinthe à suivre pour y arriver. En effet, il faut monter ces 50 marches. La pause valait donc le coup.

La Châtelaine entreprend donc la montée, puis se pète le ventre en tirant deux énormes portes bien lourdes pour pénétrer enfin dans l'hôpital. Elles doivent être en verre blindé.

Elle va, comme indiqué par le gentil monsieur qu'elle n'était pas censée rencontrer car n'étant en contentieux avec personne (encore), au fond de l'allée principale et trouve les ascenseurs. Qu'elle est longue cette allée...

On attend les ascenseurs debout, car pas de siège, alors qu'il a beaucoup de place devant ces ascenseurs. Mais pourquoi donc ne peut-on pas s'asseoir???

Elle se demande si elle va pouvoir arriver entière au 5ème étage. Mais si, elle y arrive.

Ahhhhhhhhh la couleur rose des couloirs de maternité, dans tous les hôpitaux c'est pareil ou quoi? Ici, les gens ont l'air beaucoup moins triste. Il y a des gros ventres qui se promènent (bien plus gros que le sien d'ailleurs) sans avoir de difficultés semble-t'il. Alors que la Châtelaine se traîne plus qu'elle ne marche, un peu de jalousie pointe son nez...

Elle finit par trouver un mini guichet d'accueil de 60 cm de large, après avoir lu les inscriptions diverses et variées sur les 15 portes qui l'ont précédé. Pourquoi n'y a t'il pas une grande pancarte "Inscription / accueil" évitant toute cette lecture fastidieuse ?
Pas de queue, c'est une chance. Des affiches collées tout autour du mini comptoir conseillent aux gens d'avoir de la patience et d'être poli avec le personnel de l'hôpital... aie aie aie...
La Châtelaine prend son plus beau sourire (il en restait un dans son sac après toute cette fatigue physique) et demande si elle peut s'inscrire à la maternité.
"Ah non, vous n'êtes pas dans le secteur... "
En gardant le sourire, la Châtelaine persiste en argumentant,
"L'Hôpital de J..... a fermé, et maintenant vous êtes la maternité la plus proche de mon domicile. "

La dame se renseigne dans le bureau occulte caché derrière elle, encore un cagibi rose habité par des dames en blouse rayée rose et blanche, et revient avec une réponse POSITIVE.
 "Mais oui, c'est vrai, maintenant on accepte les personnes de votre commune"... Ah et bien grand soulagement, au moins, tous ces pénibles déplacements n'auront pas été faits pour rien.

Bon, après, évidemment, la Châtelaine n'avait pas tous les papiers requis, elle ne pouvait pas revenir le lendemain (pas question de recommencer la visite touristique des parkings ni la montée des marches sans tapis rouge), oui, elle va les scanner et les envoyer à leur adresse email de laquelle on obtient jamais de réponse mais sait-on jamais, faire confiance...

Un rendez-vous? Oui, bien sûr, mais pas avant le septième mois. OK, donc il va falloir se trouver en plus un autre gynéco plus accessible que celui qu'on avait trouvé fort pratique en face du bureau à juste 10 min de marche. Sauf qu'on n'avait pas pensé que la durée de marche augmente exponentiellement avec l'avancement de la grossesse, et que désormais, le temps de marche triple. Aller chez ce gynéco devient donc impossible.

Bref, la Châtelaine est tout de même satisfaite mais crevée. Elle reprend le couloir en sens inverse, attend un ascenseur qui s'arrête à tous les étages avant d'arriver au rez-de-chaussée. ET là, elle se dit, non, elle ne pourra JAMAIS atteindre la sortie.

La tête lui tourne, elle se dit, bon, si elle tombe, au moins, elle sera déjà au bon endroit, y aura bien quelqu'un pour la ramasser. Alors elle décide d'y aller par étape. Tous les 10 mètres, la Châtelaine pose ses fesses (si si, même la divine Châtelaine dispose d'un arrière-train) sur un siège pendant trois minutes. Heureusement l'allée est pleine de sièges non occupés !!!!
Du coup elle patiente tour à tour devant les guichets de caisse, de chirurgie orthopédique, de chirurgie viscérale (là, elle se demande si toutes les bonnes femmes assises attendent pour se faire "remonter les organes"), de consultation diététique. elle teste aussi les sièges de la mini cafétéria qui se trouve juste avant les portes de sortie blindées.

Elle est en plein désespoir, comment va-t'elle atteindre la voiture??? Elle sort en se débrouillant pour profiter des portes déjà ouvertes par les personnes entrant dans l'édifice (et oui, on apprend grâce à ses expériences...). Et là, Ô miracle, encore des sièges, oui, juste avant les 50 marches à descendre cette fois-ci. Ils sont sans doute prévus pour les malades désirant s'aérer cinq minutes, observant les travaux  et la vue splendide... Elle s'assied, sort son téléphone, appelle le Châtelain, lui dit qu'elle se trouve à l'Hôpital. Grave erreur, il panique et pense qu'il est arrivé quelque chose à sa dulcinée. Elle le rassure de suite, mais fond en larmes en lui expliquant qu'elle est tellement fatiguée qu'elle est bloquée là, qu'elle ne peut pas descendre ces 50 p..... de marches puis remonter une côte de 17% puis aller jusqu'au bout du parking pour enfin trouver la voiture....
Elle pleure de fatigue et d'épuisement.
Il lui conseille de rentrer dans l'hôpital (il n'a pas essayé de pousser ces portes, lui) et de dire à la première personne de l'hôpital qu'elle voit qu'elle n'est pas bien du tout et qu'il faut l'aider à rentrer à la voiture. Ou alors qu'elle se repose à l'intérieur de l'hôpital, et que si ca continue d'aller mal, elle le dise... bref... le discours qu'elle avait envie d'entendre.

La Châtelaine reste dehors, finit par se calmer et se reposer un peu. De toute façon, il allait bien falloir y arriver à cette voiture, car perchée là en haut de cette colline, personne ne pourra jamais venir chercher la Châtelaine et les solutions proposées par le Châtelain ne sont pas applicables. Elle se voit mal retourner à la salle d'attente des consultations diététique, passer devant les 10 personnes qui attendent et dire "ouh la la , je me sens mal, pitié aidez moi".
Bref, elle prend son ventre à deux mains (et son courage à deux pieds, car plus de mains dispo), et elle commence la lente descente des marches, puis la très très lente montée de la côte. Au bout de 12 ou 15 minutes de marche où un escargot l'aurait klaxonnée, elle aperçoit enfin, Ô miracle (c'est le second de la journée si vous êtes attentifs), sa voiture. Mais qu'est-ce qu'elle est loin...
Elle finit par y arriver.
Elle se repose.
Elle allume le contact et rentre chez elle tout doucement, ayant bien conscience que c'est totalement inconscient de prendre la voiture dans cet état-là.

De retour saine et sauve chez elle, la Châtelaine s'allonge sur son lit et se dit, "mon dieu, en plus la journée n'est pas finie, il faut que pour 15h30 la maison soit rutilante pour accueillir une visite d'un potentiel acheteur..." L'appart sera nickel et à l'heure de la visite, elle apprendra que celle-ci est annulée!!!  Envie de meurtre, désespoir, et finalement, le positivisme reprends le dessus. Au moins l'appart est propre et rangé, c'est agréable, et toujours ça de gagné!


L'aventure du jour était un peu longue, mais la Châtelaine espère qu'elle vous aura au moins fait sourire un peu de ses déboires...

10 commentaires:

  1. Oh oh félicitations ! J'avais loupé un épisode sûrement. J'ai bien souri et surtout, je suis vraiment soulagée de voir que je ne suis pas la seule à ne plus pouvoir me mouvoir et à qui les montées posent problème. Et que quand j'ai du appeler 80 fois avant de réussir à joindre le standard pour pouvoir m'inscrire à la maternité et obtenir mes rdv j'aurais du me réjouir de ne pas avoir à me déplacer !

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  2. Je compatis, ma pauvre !!! Et en passant, félicitations : je ne savais pas pour la grossesse !!!
    Tu en es à quel stade ? Moi, j'entame le 7ème mois et ça tire dur aussi avec les deux aînés (qui en plus ne vont pas à l'école et sont surexcités toute la journée en ce moment...).
    BON COURAGE !!!

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  3. Merci de ce texte qui m'a fait rire et pleurer (juste un peu). Parce que je me souviens que marcher doucement jusqu'au fond du jardin pour cueillir trois framboises avec les enfants, c'était trop dur, sans parler de soulever le panier de linge mouillé qui sort de la machine.
    Bon courage, car jusqu'à la naissance, ça ne va ps s'arranger... Un peu de compréhension, ça aide cependant.
    Verveine

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  4. gagné , moi j'ai bien souri ! surtout en imaginant les prochaines visites ... et le jour J !!! c'est pour quand ?ils ont prévu un télésiège dans les travaux ?

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  5. Ton histoire me fend le coeur...mais c'est tellement bien raconté!
    Comme tu as de la patience, je pense qu'à ta place j'aurais un peu gueulé...
    C'est pas un monde pour femmes enceintes, bonne fin de grossesse!
    T'as toujours envie d'accoucher là-bas!!!!!????

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  6. Oh, que je compatis... allez, maintenant, du repos !

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  7. Merci à toutes pour vos témoignages et votre sympathie!
    Mamancouleur : je n'ai pas râlé, car tous ceux que j'ai rencontrés étaient gentils, c'est moi qui n'en pouvais plus... Oui, je veux accoucher là-bas, car ils accouchent sur le côté, ou à 4 pattes, ou comme on veut!

    JulieJulien : si la prochaine visite est épique, je raconterai aussi. Le jour J est prévu pour mi-juin ... encore loin, hein? Et le télésiège... pourquoi pas :) la prochaine fois, je prendrai deux minutes pour chercher l'ascenseur.

    Ségolène : je ne suis pas allée jusqu'à les appeler 80 fois, peut être aurai-je dû???
    Charlie : Tu es sur la fin, bon courage, il me reste quelques mois de plus...

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  8. euh , y a encore des mater où on peut pas accoucher sur le côté ? (c'est une vraie question , parce que encore je peux comprendre que accroupie au sol ça puisse gêner l'équipe mais allongée sur la table ??? enfin moi ça n'a pas posé de problème les 2 fois )
    à bientôt pour la suite des aventures !!!

    RépondreSupprimer
  9. Ah ca oui, en tout cas, il y a 3 ans, je suis passée ici pour une fofolle en demandant comment on accouchait. A la clinique du coin, on m'a dit "vous savez, ca dépendra surtout de la sage-femme", avec une logique commerciale qui m'a refroidie.
    Donc choix reporté sur l'hôpital le plus proche (10 min de chez nous), où le personnel était attachant et l'accouchement, ma foi, se ferait allongée, mais je serai libre de mes mouvements et qui sait, si ca me fait plaisir, accoucher sur le côté.
    La question ne s'est finalement pas posée, car je n'ai passé que 45 minutes à l'hôpital avant la naissance, tout s'est tellement emballé, qu'on n'a pas eu le temps de se dire "et si sur le côté s'était mieux?". Non, elle est arrivée, les sages femmes n'étaient pas prêtes (pas de gants), et moi je leur ai crié pas grave, elle arrive (fallait pas la laisser tomber non plus!!!).
    Super accouchement flippant pour moi, mais suites de couches sans problèmes. et... superbe petite fille en cadeau...

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  10. ça c'est du rapide , je te conseille d'appeler les pompiers cette fois histoire de pas accoucher sur les marches ou le parking (et de voir s'ils klaxonnent eux aussi les femmes enceintes qui trainent sur les passages piétons)
    moi les sages femmes avaient les gants tout le temps (et j'étais reliée à une perf , un monito et un tensiomètre donc pas tout à fait libre de mes mouvements ...)

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mercredi 19 janvier 2011

les aventures d'une Châtelaine enceinte : une matinée bien longue

Ce matin, La Châtelaine avait décidé à aller à l'hôpital où elle désire accoucher (site pilote pour l'accouchement sur le côté : le CHI Villeneuve Saint Georges) pour s'inscrire puisque les joindre par téléphone ou email semble impossible au vu des centaines de tentatives ratées.

Donc la voici partie en voiture. C'est un hôpital perché sur une colline abrupte, un très gros hosto. Avec 15 parkings qui s'échelonnent tout au long de la côte. Elle en a essayé au moins les deux tiers, en ne se garant pas à la première place que trouvée car "ah non, ca a l'air trop loin de l'entrée de l'hôpital". Remarque complètement débile puisque l'hôpital étant en travaux, on ne distingue pas vraiment où est l'entrée principale. Elle aurait dû garder cette place...
(la Châtelaine est vraiment diminuée physiquement et tente d'économiser chacun de ses pas)
5 ou 6 parkings suivants, elle finit tout en haut de la côte (au-dessus de l'hôpital), et tout au bout du parking.

Elle descend, croise quelqu'un qui lui indique l'entrée, et là, évidemment, elle se rend compte de sa bêtise d'il y a 20 min de ne pas s'être garée vraiment à PROXIMITE de cette fichue entrée.

Il faut monter  50 marches, mais avant les marches, il y a un petit module en préfabriqué où est placardé "accueil patients - contentieux". Là, elle sait qu'elle ne se trouve pas au bon endroit, mais sait-on jamais, si elle monte les  50 marches et qu'après on lui dit qu'elle les a montées pour rien...
Elle rentre, prend un ticket. Il fait chaud, elle est assise, il n'y a pas la queue, tout est parfait. Au pire, ce sera une petite pause avant la montée des marches.

En effet, le type du guichet lui annonce qu'elle n'est pas au bon endroit pour s'inscrire à la maternité, et indique gentiment le labyrinthe à suivre pour y arriver. En effet, il faut monter ces 50 marches. La pause valait donc le coup.

La Châtelaine entreprend donc la montée, puis se pète le ventre en tirant deux énormes portes bien lourdes pour pénétrer enfin dans l'hôpital. Elles doivent être en verre blindé.

Elle va, comme indiqué par le gentil monsieur qu'elle n'était pas censée rencontrer car n'étant en contentieux avec personne (encore), au fond de l'allée principale et trouve les ascenseurs. Qu'elle est longue cette allée...

On attend les ascenseurs debout, car pas de siège, alors qu'il a beaucoup de place devant ces ascenseurs. Mais pourquoi donc ne peut-on pas s'asseoir???

Elle se demande si elle va pouvoir arriver entière au 5ème étage. Mais si, elle y arrive.

Ahhhhhhhhh la couleur rose des couloirs de maternité, dans tous les hôpitaux c'est pareil ou quoi? Ici, les gens ont l'air beaucoup moins triste. Il y a des gros ventres qui se promènent (bien plus gros que le sien d'ailleurs) sans avoir de difficultés semble-t'il. Alors que la Châtelaine se traîne plus qu'elle ne marche, un peu de jalousie pointe son nez...

Elle finit par trouver un mini guichet d'accueil de 60 cm de large, après avoir lu les inscriptions diverses et variées sur les 15 portes qui l'ont précédé. Pourquoi n'y a t'il pas une grande pancarte "Inscription / accueil" évitant toute cette lecture fastidieuse ?
Pas de queue, c'est une chance. Des affiches collées tout autour du mini comptoir conseillent aux gens d'avoir de la patience et d'être poli avec le personnel de l'hôpital... aie aie aie...
La Châtelaine prend son plus beau sourire (il en restait un dans son sac après toute cette fatigue physique) et demande si elle peut s'inscrire à la maternité.
"Ah non, vous n'êtes pas dans le secteur... "
En gardant le sourire, la Châtelaine persiste en argumentant,
"L'Hôpital de J..... a fermé, et maintenant vous êtes la maternité la plus proche de mon domicile. "

La dame se renseigne dans le bureau occulte caché derrière elle, encore un cagibi rose habité par des dames en blouse rayée rose et blanche, et revient avec une réponse POSITIVE.
 "Mais oui, c'est vrai, maintenant on accepte les personnes de votre commune"... Ah et bien grand soulagement, au moins, tous ces pénibles déplacements n'auront pas été faits pour rien.

Bon, après, évidemment, la Châtelaine n'avait pas tous les papiers requis, elle ne pouvait pas revenir le lendemain (pas question de recommencer la visite touristique des parkings ni la montée des marches sans tapis rouge), oui, elle va les scanner et les envoyer à leur adresse email de laquelle on obtient jamais de réponse mais sait-on jamais, faire confiance...

Un rendez-vous? Oui, bien sûr, mais pas avant le septième mois. OK, donc il va falloir se trouver en plus un autre gynéco plus accessible que celui qu'on avait trouvé fort pratique en face du bureau à juste 10 min de marche. Sauf qu'on n'avait pas pensé que la durée de marche augmente exponentiellement avec l'avancement de la grossesse, et que désormais, le temps de marche triple. Aller chez ce gynéco devient donc impossible.

Bref, la Châtelaine est tout de même satisfaite mais crevée. Elle reprend le couloir en sens inverse, attend un ascenseur qui s'arrête à tous les étages avant d'arriver au rez-de-chaussée. ET là, elle se dit, non, elle ne pourra JAMAIS atteindre la sortie.

La tête lui tourne, elle se dit, bon, si elle tombe, au moins, elle sera déjà au bon endroit, y aura bien quelqu'un pour la ramasser. Alors elle décide d'y aller par étape. Tous les 10 mètres, la Châtelaine pose ses fesses (si si, même la divine Châtelaine dispose d'un arrière-train) sur un siège pendant trois minutes. Heureusement l'allée est pleine de sièges non occupés !!!!
Du coup elle patiente tour à tour devant les guichets de caisse, de chirurgie orthopédique, de chirurgie viscérale (là, elle se demande si toutes les bonnes femmes assises attendent pour se faire "remonter les organes"), de consultation diététique. elle teste aussi les sièges de la mini cafétéria qui se trouve juste avant les portes de sortie blindées.

Elle est en plein désespoir, comment va-t'elle atteindre la voiture??? Elle sort en se débrouillant pour profiter des portes déjà ouvertes par les personnes entrant dans l'édifice (et oui, on apprend grâce à ses expériences...). Et là, Ô miracle, encore des sièges, oui, juste avant les 50 marches à descendre cette fois-ci. Ils sont sans doute prévus pour les malades désirant s'aérer cinq minutes, observant les travaux  et la vue splendide... Elle s'assied, sort son téléphone, appelle le Châtelain, lui dit qu'elle se trouve à l'Hôpital. Grave erreur, il panique et pense qu'il est arrivé quelque chose à sa dulcinée. Elle le rassure de suite, mais fond en larmes en lui expliquant qu'elle est tellement fatiguée qu'elle est bloquée là, qu'elle ne peut pas descendre ces 50 p..... de marches puis remonter une côte de 17% puis aller jusqu'au bout du parking pour enfin trouver la voiture....
Elle pleure de fatigue et d'épuisement.
Il lui conseille de rentrer dans l'hôpital (il n'a pas essayé de pousser ces portes, lui) et de dire à la première personne de l'hôpital qu'elle voit qu'elle n'est pas bien du tout et qu'il faut l'aider à rentrer à la voiture. Ou alors qu'elle se repose à l'intérieur de l'hôpital, et que si ca continue d'aller mal, elle le dise... bref... le discours qu'elle avait envie d'entendre.

La Châtelaine reste dehors, finit par se calmer et se reposer un peu. De toute façon, il allait bien falloir y arriver à cette voiture, car perchée là en haut de cette colline, personne ne pourra jamais venir chercher la Châtelaine et les solutions proposées par le Châtelain ne sont pas applicables. Elle se voit mal retourner à la salle d'attente des consultations diététique, passer devant les 10 personnes qui attendent et dire "ouh la la , je me sens mal, pitié aidez moi".
Bref, elle prend son ventre à deux mains (et son courage à deux pieds, car plus de mains dispo), et elle commence la lente descente des marches, puis la très très lente montée de la côte. Au bout de 12 ou 15 minutes de marche où un escargot l'aurait klaxonnée, elle aperçoit enfin, Ô miracle (c'est le second de la journée si vous êtes attentifs), sa voiture. Mais qu'est-ce qu'elle est loin...
Elle finit par y arriver.
Elle se repose.
Elle allume le contact et rentre chez elle tout doucement, ayant bien conscience que c'est totalement inconscient de prendre la voiture dans cet état-là.

De retour saine et sauve chez elle, la Châtelaine s'allonge sur son lit et se dit, "mon dieu, en plus la journée n'est pas finie, il faut que pour 15h30 la maison soit rutilante pour accueillir une visite d'un potentiel acheteur..." L'appart sera nickel et à l'heure de la visite, elle apprendra que celle-ci est annulée!!!  Envie de meurtre, désespoir, et finalement, le positivisme reprends le dessus. Au moins l'appart est propre et rangé, c'est agréable, et toujours ça de gagné!


L'aventure du jour était un peu longue, mais la Châtelaine espère qu'elle vous aura au moins fait sourire un peu de ses déboires...

10 commentaires:

  1. Oh oh félicitations ! J'avais loupé un épisode sûrement. J'ai bien souri et surtout, je suis vraiment soulagée de voir que je ne suis pas la seule à ne plus pouvoir me mouvoir et à qui les montées posent problème. Et que quand j'ai du appeler 80 fois avant de réussir à joindre le standard pour pouvoir m'inscrire à la maternité et obtenir mes rdv j'aurais du me réjouir de ne pas avoir à me déplacer !

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  2. Je compatis, ma pauvre !!! Et en passant, félicitations : je ne savais pas pour la grossesse !!!
    Tu en es à quel stade ? Moi, j'entame le 7ème mois et ça tire dur aussi avec les deux aînés (qui en plus ne vont pas à l'école et sont surexcités toute la journée en ce moment...).
    BON COURAGE !!!

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  3. Merci de ce texte qui m'a fait rire et pleurer (juste un peu). Parce que je me souviens que marcher doucement jusqu'au fond du jardin pour cueillir trois framboises avec les enfants, c'était trop dur, sans parler de soulever le panier de linge mouillé qui sort de la machine.
    Bon courage, car jusqu'à la naissance, ça ne va ps s'arranger... Un peu de compréhension, ça aide cependant.
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  4. gagné , moi j'ai bien souri ! surtout en imaginant les prochaines visites ... et le jour J !!! c'est pour quand ?ils ont prévu un télésiège dans les travaux ?

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  5. Ton histoire me fend le coeur...mais c'est tellement bien raconté!
    Comme tu as de la patience, je pense qu'à ta place j'aurais un peu gueulé...
    C'est pas un monde pour femmes enceintes, bonne fin de grossesse!
    T'as toujours envie d'accoucher là-bas!!!!!????

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  6. Oh, que je compatis... allez, maintenant, du repos !

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  7. Merci à toutes pour vos témoignages et votre sympathie!
    Mamancouleur : je n'ai pas râlé, car tous ceux que j'ai rencontrés étaient gentils, c'est moi qui n'en pouvais plus... Oui, je veux accoucher là-bas, car ils accouchent sur le côté, ou à 4 pattes, ou comme on veut!

    JulieJulien : si la prochaine visite est épique, je raconterai aussi. Le jour J est prévu pour mi-juin ... encore loin, hein? Et le télésiège... pourquoi pas :) la prochaine fois, je prendrai deux minutes pour chercher l'ascenseur.

    Ségolène : je ne suis pas allée jusqu'à les appeler 80 fois, peut être aurai-je dû???
    Charlie : Tu es sur la fin, bon courage, il me reste quelques mois de plus...

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  8. euh , y a encore des mater où on peut pas accoucher sur le côté ? (c'est une vraie question , parce que encore je peux comprendre que accroupie au sol ça puisse gêner l'équipe mais allongée sur la table ??? enfin moi ça n'a pas posé de problème les 2 fois )
    à bientôt pour la suite des aventures !!!

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  9. Ah ca oui, en tout cas, il y a 3 ans, je suis passée ici pour une fofolle en demandant comment on accouchait. A la clinique du coin, on m'a dit "vous savez, ca dépendra surtout de la sage-femme", avec une logique commerciale qui m'a refroidie.
    Donc choix reporté sur l'hôpital le plus proche (10 min de chez nous), où le personnel était attachant et l'accouchement, ma foi, se ferait allongée, mais je serai libre de mes mouvements et qui sait, si ca me fait plaisir, accoucher sur le côté.
    La question ne s'est finalement pas posée, car je n'ai passé que 45 minutes à l'hôpital avant la naissance, tout s'est tellement emballé, qu'on n'a pas eu le temps de se dire "et si sur le côté s'était mieux?". Non, elle est arrivée, les sages femmes n'étaient pas prêtes (pas de gants), et moi je leur ai crié pas grave, elle arrive (fallait pas la laisser tomber non plus!!!).
    Super accouchement flippant pour moi, mais suites de couches sans problèmes. et... superbe petite fille en cadeau...

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  10. ça c'est du rapide , je te conseille d'appeler les pompiers cette fois histoire de pas accoucher sur les marches ou le parking (et de voir s'ils klaxonnent eux aussi les femmes enceintes qui trainent sur les passages piétons)
    moi les sages femmes avaient les gants tout le temps (et j'étais reliée à une perf , un monito et un tensiomètre donc pas tout à fait libre de mes mouvements ...)

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