dimanche 19 décembre 2010

Merci à Balthazar

Balthazar et les phonèmes... c'est le petit livre de chevet de Monsieur R qui est décidé depuis deux mois à apprendre à lire.

Donc tous les soirs, la lecture du soir est une lecture à deux voix. La progression est lente mais certaine, car à raison de 5 à 10 mots par soir pendant cinq minutes, il ne faut pas non plus demander la lune.

Quoi qu'il en soit, le Château résonne des tentatives de lecture de Monsieur R.

Le oi, ou, on, ch sont acquis. Le an, au en cours d'assimilation, et le reste est à venir. Il gagne une grande confiance en lui, et est très content. Il réclame tous les jours sa petite séance.

Cuisenaires toujours

Les cuisenaires, à deux, c'est plus marrant!!!

L'un fait des additions, l'autre, les encastrements :


Ce fut une vraie découverte pour la petiote. Monsieur R, quant à lui n'a manipulé que pour vérifier ses additions théoriques.

samedi 30 octobre 2010

O + I = "OUA"

O collé à I se prononce "oi"

Aujourd'hui, Monsieur R a réclamé une histoire, et la Châtelaine lui a donc lu, à sa demande l'histoire de Bertrand Duguesclin, vaillant chevalier breton.
Plusieurs fois auparavant, le son "oi" avait été vu, mais jamais mémorisé. Le sentant réceptif, la Châtelaine lui a fait lire chaque mot contenant le graphème. Le support étant passionnant pour lui, il a volontiers accepté la demande, malgré quelques ronchonnements au début. Roi, voir, recevoir, gloire... il les a tous lus et se dessinait sur son visage des sourires de satisfaction.
Par contre, lorsque la Châtelaine lui a fait remarquer, à la fin, du plaisir qu'il avait pu prendre à lire, il a répondu "C'est pas vrai!"

Bon, en tout cas, le son "oi" a été travaillé dans le plaisir, sur le thème des chevaliers. Si la Châtelaine arrivait à un peu de régularité, ce serait bien. Surfer sur la vague du plaisir est un art. Il faut saisir chaque occasion. Le plus difficile est de ne pas les dégoutter de l'effort. Car c'est un vrai effort que le déchiffrage sans devinette (spécialité de Monsieur R).

Bon week end de la Toussaint aux lecteurs et lectrices.

mercredi 27 octobre 2010

Hélicoptère

Maman, tu peux faire un hélicoptère?

Quoi???

Mademoiselle O montre sa poupée avec son bonnet mal mis.

Ahhhhhhh.... La Châtelaine finit par comprendre : il faut faire le noeud sur le bonnet de la poupée. Et c'est vrai qu'on pourrait confondre avec les pâles d'un hélico!!!

Les enfants ont toujours un petit mot qui illumine la journée!

dimanche 17 octobre 2010

souvenirs du beau temps : jardinage en famille

AHHHH, il fait froid ! C'est l'hiver.... La Châtelaine a ressorti son manteau de laine et son cache-nez. Elle tente chaque jour d'emprunter la jolie écharpe que la belle arrière-grand-mère a tricotée pour Mademoiselle O, mais non, cette dernière refuse obstinément. Mademoiselle O ne la met pas, mais ne veut pas que sa chère mère en profite... La voyelle!!! (au Château, le voyou se féminise en voyelle).

La Châtelaine a regardé quelques photos ce soir, et est tombée sur des photos des week ends de septembre où il faisait beau. Elle s'est dit, tiens, cela ferait bien un petit article pour sa Tatie qui lui en réclame sans cesse!!!

Alors, oui, que de bons souvenirs ces week ends de travail en famille. Juste une heure pour que personne ne se lasse, se blesse ou attrape un coup de soleil.
Et voilà les Châtelains sur leur terrain où pousse leur future demeure, en train de déssoucher des haies. Ce jour-là, les petites mains ont été fort utiles aux grandes, car elles dégageaient les branchages au fur et à mesure de leur coupe. Du coup, les grands Châtelains n'ont pas perdu de temps en fastidieux aller-retours, et les petits étaient fiers de se dépenser pour aider leurs parents.
Ce fut l'occasion d'une petite leçon de jardinage, avec équipement de protection et plaisir de l'effort physique vers un même but commun. Un beau moment de vie de famille. Oh, la Châtelaine verserait presque une petite larme d'émotion!!


Il faut noter au passage l'équipement de la demoiselle, qui avait enfilé des grands gants de laine, n'ayant pas encore de tenue adéquate pour le jardin. Mais cela ne l'a pas empêchée de travailler comme tout le monde.

Ahhhhh, à quand de nouveau un peu de douceur climatique?

dimanche 10 octobre 2010

Maman, on joue à la maîtresse?

Les activités finiraient-elles par manquer à Monsieur R?
Excellente question à laquelle la Châtelaine n'est pas tout à fait certaine de pouvoir répondre par l'affirmative.

En tout cas, hier après-midi, il voulait absolument aller couper des feuilles pour son herbier ("Je ne me souviens plus trop comment il est, mais je voudrais le continuer"), avec un ciseau pour que ce soit plus propre. Alors d'accord, va pour le ciseau. La Châtelaine coincée dans son canapé pour incapacité temporaire d'évoluer en station verticale (il faut imaginer une espèce de limace qui se traîne toute la journée) lui a donc donné comme instruction de ne prendre que des plantes du jardin.

Sitôt dit, sitôt fait, la moisson fut bonne. Mais lorsque la Châtelaine fut prête à ouvrir l'herbier (commencé en février dernier lors du stage 3 chez Yvette), un petit copain de Monsieur R a pointé le bout de son nez sur le côté du jardin. La tentation fut trop forte pour Monsieur R, en l'espace d'un éclair, l'herbier était rangé aux oubliettes, et il n'y avait plus qu'une seule urgence : aller jouer dehors-dehors (comprendre dehors, mais pas dans le jardin, le vrai dehors, le dehors-dehors).

La Châtelaine a donc disposé les plus beaux spécimens dans l'herbier, attendant une bonne occasion pour le ressortir.

Hier soir, Monsieur R a également réclamé de jouer à la maîtresse, sa maman devant jouer le rôle sacré. Ce matin, la grande idée fut mise en exécution, et après l'installation aux jeux, le rangement et les quelques questions habituelles, le premier travail a été réclamé. La Châtelaine en a donc un peu profité, évidemment, l'aubaine était trop bonne.
"Les enfants, vous allez prendre une feuille, y écrire votre prénom, et ensuite, trois noms d'animaux de votre choix".
Monsieur R est revenu avec une feuille où était inscrits les mots suivants, en couleur :
"RAPHAËL
OTRUS
LION
IPOPOTAM"
L'autruche a vite été corrigée avec un "CH" au bout, grâce à une jolie affichette de cheval placardée depuis belle lurette devant le petit bureau (affichette qui visiblement ne sert pas à grand chose), et lion a nécessité une aide de la Châtelaine, car le découpage des sons n'était pas évident, ainsi que le phonème "on" pas acquis.
Il était fier de lui. Séance de jeu et de travail terminé par l'invitation du Châtelain à aller faire quelques courses et ainsi laisser la Châtelaine tranquille à la maison. Occasion pour elle d'écrire cet article.

vendredi 8 octobre 2010

Souvenirs de vacances

Ah, la Châtelaine au repos a fait un peu le tri dans les photos, et a bien envie de partager quelques bons moments des vacances en vendée et dans le marais poitevin.

Tout d'abord les enfants et leurs chevaux mécaniques, prénommés respectivement Adibob et Vite-Eclair:

Les Châtelains ne savent toujours pas où Mademoiselle O a pêché ce nom de cheval, mais Adibob a été une grande star de ces vacances.

Les Châtelains et les baudets du Poitou :

Et enfin, la photo dont vous rêvez tous, les Châtelains chez eux :

Les Châtelains ne portent pas ce nom-là pour rien!

lundi 4 octobre 2010

Scoubouda

Mademoiselle O intriguée par des fils de plastique colorés:
-"Comment ça s'appelle?"
-- Un scoubidou.
- Un scoubouda?
Hilarité générale. 
Une demie-heure plus tard, Mademoiselle O revient vers la dame qui a terminé un scoubidou, et lui dit ------ "C'est un scoudoubi?"
-- "Non, un scoubouda" lui répond la maman prise au jeu.
Re hilarité générale.
Ahhh vive les douces journées automnales et les fins d'après-midi où l'on profite du bon voisinage et des joies bruyantes de la marmaille de chacun.

vendredi 24 septembre 2010

La punition ultime

En ce début d'année scolaire, les enfants du Château semblent bien turbulents et désobéissants aux yeux des Châtelains. Se pose alors plusieurs questions que tous les parents se sont sûrement un jour posées. Que faire, donner une punition, expliquer, les deux,... ?

Les Châtelains ont plusieurs techniques. Elles dépendent surtout de leur état physique et psychique du moment. En période de calme plat, de zénitude, la patience est à son top et généralement, les choses rentrent dans l'ordre par l'humour, la rigolade ou encore explications et surtout PATIENCE. Cette technique, vous devinez bien sûr, est la meilleure. Le problème est qu'elle nécessite un état parental qui est hélas fort rare ces derniers temps.

La seconde technique est la technique de répétition : "Monsieur R habille toi. Monsieur R met ton pantalon. Monsieur R met ton pantalon. Monsieur R, tu peux mettre ton pantalon immédiatement?" Elle peut durer longtemps, et ce, d'autant plus si les Châtelains sont occupés à faire autre chose en attendant. La plupart du temps, cette technique est complètement inefficace.

La troisième technique est celle du sablier : "Mademoiselle O, attention, je compte jusqu'à 3! 1... 2... et 3". Et oui, cette technique-ci est inefficace pour Mademoiselle O, alors qu'elle marche presque bien pour son frère... (la Châtelaine attend les commentaires de ceux qui n'ont jamais usé de cette astuce ridicule)

La quatrième technique (oui, oui, le Château est plein de ressources) est celle de la punition/chantage: "Tu arrêtes cela sinon tu vas dans ta chambre/ tu n'as qu'une page de lecture ce soir/ tu vas au coin". Cette technique est celle utilisée par les Châtelains fatigués de leur journée de travail, quand le remue-ménage enfantin les agace, surtout le bruit des couverts sur la table, ou le bruit des couverts qui tombent par terre (ce bruit-là est une quasi torture, les Châtelains rêvent d'un sol mou absorbeur de choc et rebondissants qui renverraient les couverts à leur place sur la table). Cette technique a un peu de résultat, l'énervement des parents est tel que les enfants réitèrent quelques minutes après. Et il faut se le dire, c'est une technique plutôt beaucoup employée ces derniers temps.

La cinquième technique est celle du rappel des règles. La Châtelaine doit la remettre au goût du jour, car si elle l'avait beaucoup utilisée pour Monsieur R, cette technique est quasiment passée aux oubliettes. C'est une erreur, car cela responsabilise l'enfant, lui fait comprendre que la vie en famille nécessite des efforts de chacun, et que tout le monde en retire des bénéfices et du bonheur (oui oui, on peut aller jusqu'au bonheur). Cette technique nécessite tout de même un peu de préparation. En effet, on ne peut rappeler les règles que si elles existent (au moins dans la tête de celui qui les énonce), et que si elles sont peu nombreuses. Enumérer à l'enfant une dizaine de règles serait fastidieux et sans aucun intérêt.

La semaine dernière, les Châtelains ont donné LA punition ultime: la privation totale d'histoire pour un soir. Ce fut un grand choc pour Monsieur R à qui cela n'était jamais arrivé. A la décharge des parents, il faut avouer qu'il avait été particulièrement pénible ce jour-là. Il a hurlé, pleuré et crié qu'il ne pourrait pas dormir. Il a supplié d'aller au coin à la place! Il est même allé jusqu'à dire à son père que les histoires l'empêchaient de rêver que son papa était mort (merci pour la culpabilisation parentale, il est très fort ce petit). Les Châtelains n'ont pas cédé. Monsieur R a tout de même fini par se calmer avec une chanson de la Châtelaine destinée à Mademoiselle O. Le lendemain, il s'est réveillé en disant avec le sourire :"J'ai quand même fini par m'endormir!!" Les Châtelains ont décidé d'un commun accord de ne plus jamais renouveler cette punition ultime.

Allez, un peu de courage pour les Châtelains, la patience est une des meilleures vertus parentales. La vie trépidante qu'ils mènent, avec des horaires de dingos comme beaucoup de parents, ne facilite pas la quiétude, mais un tel article permet à la Châtelaine de se poser un peu et de se dire "Oui, il va falloir faire des efforts, mais on va s'y mettre, et l'ambiance générale s'en ressentira".

Allez hop, la Châtelaine retourne à sa cuisine pour terminer le troisième gâteau de l'après-midi (bon, elle se calmera après, c'est promis! hihihi)

vendredi 17 septembre 2010

a la demande générale...

Bonjour à toutes et tous mes lectrices, lecteurs.
A la demande générale, La Châtelaine va s'atteler à refaire vivre un peu son blog en veilleuse depuis deux mois et demi.

Donc venez faire un petit tour par ici une fois par semaine et il est possible que vous ayez de nouveau un peu de lecture...

samedi 28 août 2010

Ca'amel Ca'amel ou la litanie de l'émerveillement face au caramel

Mademoiselle O aime le caramel. Mais elle ne l'aime pas d'une façon ordinaire... C'est pour elle à chaque fois un plaisir nouveau, assorti des mêmes phrases, quasi rituelles, qui finissent aujourd'hui par faire rire les Châtelains. Le comique de répétition, c'est comme cela que cela s'appelle dans les pièces comiques.

Un petit extrait tiré de la pièce un peu confidentielle, il est vrai, "Une petite fille et le dessert" :
personnage principal : Mademoiselle O
Le Châtelain : "Que veux-tu comme dessert?"
Melle O : "Danet'" (prononcé presque comme "danate")
-- Une Danette à quoi?
- Danet ca'amel
-- Chocolat-Caramel ?
- oui!
Après quelques tentatives, la demoiselle demande à ce qu'on lui ouvre le petit pot. Puis, immanquablement, après avoir plongé sa cuiller, elle demande
- I' est où le ca'amel?
Et les Châtelains répondent invariablement
--Tu vas voir, il est en-dessous

Après quelques cuillérées, elle finit TOUJOURS par s'exclamer (bien qu'elle ait déjà mangé des centaines de petits pots identiques) :
- oh, il est là le ca'amel! (ses yeux sont ouverts en grand, son sourire et son étonnement sont comme si elle découvrait ce dessert) Tu vois le ca'amel?
Et là, la plupart du temps, elle attend l'approbation de quelqu'un, tout en tenant sa cuiller de façon incertaine, cela finit donc souvent par une goutte de danette sur la table.

Le ca'amel est donc une quasi obsession pour elle. Ce soir encore, la Châtelaine lisait une histoire émaillée d'images, pour une lecture à deux voix. Elle désigne un pot avec une abeille dessus, pensant qu'après la visite de la miellerie d'il y a trois jours, et après les tartines de miel qu'elle engloutit le matin, elle trouverait le nom du pot de miel
-- il ouvrit le pot de ... ?
- de ca'amel !

oui, ok, si tu veux, après tout.

Juste une petite précision, la Châtelaine a souvent tendance à exagérer un peu, mais cette histoire de comique de répétition est véridique. Le plus drôle est sûrement la candeur avec laquelle cette petite Mademoiselle O exprime son contentement face à l'apparition du fameux ca'amel sur la cuiller.

Et une autre précision, au Château, tout le monde se lève pour Danette, excepté la Châtelaine, qui reste assise, elle préfère la compote. Remarque fort intéressante, et qui valait le coup d'être précisé.

jeudi 5 août 2010

Exigence et bienveillance ou les principes de base d'un éducateur rêvé

La Châtelaine vient de parcourir brièvement les nouveautés du site de son beau-père, et est tombée sur cette page qu'après avoir lue, elle ne peut s'empêcher de faire découvrir.

C'est beau, touchant, plein de bon sens et de générosité. La Châtelaine n'est pas institutrice, elle n'est que mère et apprentie éducatrice, mais elle se reconnaît tellement dans ces principes là... C'est assez incroyable de trouver par écrit ce dont on est intimement persuadé... Cela doit être l'avantage de l'expérience, l'âge et la réflexion !

Suivez ce lien pour découvrir les principes et convictions profondes de cet instituteur dévoué.

Petit aparté personnel et familial : Merci à vous d'avoir écrit ces lignes 

lundi 2 août 2010

Le Château de nouveau au complet

Ouf, la Châtelaine revis! Toute sa petite famille est à nouveau au complet sous les toits du Château. Après quelques jours de grande liberté, l'ennui avait pointé son nez...


Mademoiselle O est revenue avec une meilleure prononciation "boujour" (et oui, l'embryon du "r r r" se fait entendre). Monsieur R est revenu quant à lui... très chevelu... à régler en priorité ce mercredi pour débroussailler sa tête!


Les retrouvailles sur le quai étaient dignes d'un film... Le Châtelain et ses deux petits, les valises, les sacs, seuls tout au bout du quai, étant descendus de la voiture du train la plus éloignée, avançant très lentement, tous les autres voyageurs ayant déjà déserté le quai. De l'autre côté, la Châtelaine, avançant rapidement, puis courant pour rejoindre Monsieur R qui courait également les bras grand ouverts, son gros sac à dos bringuebalant...
"Maman, tu m'as manqué"
C'était réciproque.

Retour au Château, réappropriation des lieux par les enfants (d'autant que les pièces avaient été un tantinet désencombrées par la Châtelaine), sortie de jouets, d'un puzzle...

"Maman, tu vois, je l'ai fait en une seule fois ce puzzle, avant, il me fallait trois jours!" Et oui, trois semaines de vacances au contact de ses grands cousins, cela fait grandir.

Mademoiselle O a fait un bloc de cylindres, au grand étonnement de sa maman. Mais Montessori et autres activités organisées par la Châtelaine sont réservées pour septembre...

vendredi 23 juillet 2010

Fermeture d'un blog très aprécié

La Châtelaine tient à partager sa presque tristesse à la vue de la fermeture du blog d' Ecole et Cabrioles. Il était d'une grande richesse non seulement "montessorienne" mais aussi humaine. Elle ne connait pas la raison de cette fermeture (ou plutôt de cette privatisation). Il a été la source de bien des inspirations de la Châtelaine et sûrement l'un des meilleurs blogs sur le sujet.

La Châtelaine se permet donc de lui souhaiter bon vent avec sa tribu récemment étoffée d'une jolie poupée.

lundi 12 juillet 2010

Généalogie

Les archives départementales du 67 (Bas-Rhin) sont depuis aujourd'hui accessibles en ligne. C'est un vrai trésor... La Châtelaine va être bien occupée à fouiller dans ces vieux papiers numérisés. Si jamais trouvaille il y a, elle mettra à jour le site de ses ancêtres.

La semaine passée, elle était avec les petits Châtelains dans le fief de sa famille paternelle (le quart du village doit être apparenté). Elle a interrogé avec un succès moyen sa grand-mère à la mémoire à géométrie variable. Et est passée pour une folle au cimetière à photographier la moitié des tombes. La dame qui arrosait généreusement les fleurs n'a sans doute pas compris que cette jeune femme affublée de deux mômes un peu remuants repérait les noms faisant potentiellement partie de sa famille et d'un clic enregistrait tout dans son appareil. Le problème est que le village est constitué à 20% de Spitz, à 20% de Metz, allez savoir lesquels sont apparentés...

Les visites aux cousines, cousins et petits-cousins ont permis à Monsieur R de se faire une meilleure idée de ce qu'était une famille et les liens divers entre les personnes. Par contre, Mademoiselle O a trouvé qu'il y avait "beaucoup de cousins".

Et si Monsieur R a été très impressionné du physique de certaines vieilles personnes de la maison de retraite, ce ne fut pas le cas de Mademoiselle O (elle est sans doute encore à un âge où une personne est une personne, peu importe son physique, sa couleur...) qui a dessiné et rigolé sans gêne aucune au milieu de la salle commune. Le deuxième jour, elle a même poussé la chansonnette (Le Palais Royal...) pour le plus grand plaisir de la grand-mère de la Châtelaine ainsi que des autres résidents, pour qui la visite de jeunes enfants semble être une étincelle de vie et de joyeuseté dans leurs monotones journées.

Coucou

Hello aux lecteurs qui se protègent de la chaleur derrière leur ordi et qui viennent faire un tour au Château.

Il paraîtrait qu'on ne peut plus laisser de commentaires, la Châtelaine va essayer d'y remédier bientôt.

Pour un article, il faudra attendre encore un peu !

Bises et bonnes vacances à celles et ceux se sentant concernés !


Votre Châtelaine.

lundi 28 juin 2010

Relâche !

Trêve des propositions d'activité !

La relâche estivale est sonnée. Les événements ont dicté la date d'application, le Château ayant vécu une dure semaine ou chacun ou presque a connu trois jours très difficiles. C'est dans ces moments-là que le Château se sent aussi une famille soudée. Le plan ORSEC se déclenche et le moins mal s'occupe de tout, puis quand il flanche, l'autre prend la relève. L'intérieur est négligé, mais les enfants sont propres, nourris et ont droit à leurs histoires quotidiennes!! L'entourage est aussi d'un grand secours technique et moral.

Monsieur R ne s'en formalise pas tant que cela, mais est tout de même surpris de cette "relâche", il est souvent en attente, et du coup, dans son coin, il "joue" à écrire, à reproduire sur un dessin une histoire qu'il a dans la tête, à taper des chiffres de 10 à 19 ... Bref, il "travaille" de lui-même. La Châtelaine verra bien au mois d'août s'il réclame...

vendredi 25 juin 2010

saignement du nez et trottinette

Quel est donc le rapport entre saignement du nez et une trottinette? Une chute me direz-vous. Et bien pas du tout!!!

Mademoiselle O a saigné du nez toute la fin d'après-midi l'autre jour. Les Châtelains essuyaient patiemment sans savoir trop que faire. De temps en temps, elle se frottait le nez et se barbouillait le visage et les mains de sang.

Le soir, en rentrant, elle s'aperçoit de la couleur de ses doigts.
-Maman! Maman! Ai les doigts tout 'ouges!
-- Oui ma chérie, ce n'est pas grave, Maman va les nettoyer. Tu t'es frotté le nez, et tu t'ai mis du sang partout.
- C'est t'otinette Maman.
--??
- T'otinette 'ouge, doigts 'ouges!

Voilà donc son explication à elle, la trottinette rouge avait déteint sur ses doigts!!!

Cuisenaire pour les petits et moments de concentration

Le matériel Cuisenaire est extra pour les mathématiques.

On peut aussi utiliser ce joli matériel avant trois ans pour des tas de choses : manipulations libres, empilements et surtout pour des tris de couleur.
La Châtelaine proposait des tris de graines, mais dernièrement, elle a vu Mademoiselle O en train de ranger consciencieusement les barrettes Cuisenaire dans leur boîte, couleur par couleur. Impressionnant de concentration la petiote. Ainsi, la Châtelaine en a profité pour passer un bon moment d'observation. Les blogs des mamans montessoriennes et autres parlent souvent de ce qu'elles font avec leurs marmots, c'est également le cas de la Châtelaine. Mais elles oublient souvent de dire que ce qu'elles font le mieux, c'est observer leurs enfants pour adapter au mieux leurs propositions. Et ces moments (un peu volés) sont de vrais trésors.

Hier, Mademoiselle O était allongée dans le lit parental, elle est un peu malade alors cela donne quelques privilèges, et pendant dix bonnes minutes elle a joué avec un petit bout de fil à coudre et un petit triangle de papier. Le Châtelain s'est amusé de cette jolie scène en passant sa tête dans l'entrebaillement de la porte. Il s'est également demandé pourquoi l'on offrait des jouets aux enfants...
Les regarder manipuler des choses lorsqu'ils sont concentrés est un moment de joie intense pour la Châtelaine. Elle a l'impression d'assister à un grand moment (sans y être invitée, d'où la sensation de moments volés) de la vie de l'enfant, où celui-ci est en train de se construire, fait quelque chose de réfléchi, dans un certain but non formulé, qui lui est propre.

Il faut donc leur laisser le temps d'être seuls sans perturbation ni stimulation extérieure, sinon ils ne peuvent profiter de ces moments-là. En écrivant cette dernière phrase, la Châtelaine se rend compte que ces derniers temps, elle est sûrement trop présente. Bon, heureusement, trois matins par semaine, Mademoiselle O et Monsieur R disposent d'une bonne heure le matin (avant que la Châtelaine se sorte du lit) où ils jouent, dessinent, découpent, lisent en liberté quasi totale. Cette liberté est possible puisque les enfants sont calmes, détendus et non enclins à élaborer des bêtises qui viendraient entamer la confiance de la Châtelaine. Ce genre de moment serait quasi impossible en fin d'après-midi par exemple.

La confiance... encore un vaste sujet...

lundi 21 juin 2010

cueillette

 Dimanche matin, lever un peu tardif... projet décidé la veille annulé... que faire...

de la cueillette !!!

Un gentil voisin des Châtelains ayant recommandé une ferme-cueillette, voilà partie toute la famille sur les routes de la cambrousse parisienne (si si, cela existe contrairement à tout ce que les mauvaises langues peuvent dire).

Et malgré le temps et les températures plutôt fraîches pour une fin juin, tout le monde a passé du bon temps. Les enfants se sont fait transporter dans une petite charrette, ont couru dans l'herbe et ont bien goûté framboises et fraises...

Au bout de 20 minutes de cueillettes dans les rangées de framboisiers, la Châtelaine vient comparer son panier avec celui du Châtelain. Oh, quelle surprise, une quinzaine seulement de ces délicieuses baies se ballade dans ce panier.
--Tu sais, quand j'en cueille une, elle en mange une...
Et en effet, à deux pas du Châtelain, Mademoiselle O, les lèvres (et les joues) maquillées de rose, se promène, l'air de rien.
Plus tard, après une razzia dans les fraisiers, Mademoiselle O a les doigts tout collants et la frimousse barbouillée.
- Combien as-tu mangé de fraises ?
-- Deux.

Mais oui, tout le monde te croit poulette!!!

lundi 14 juin 2010

Soleil, anniversaires et Coupe du monde de foot

La Châtelaine est fort occupée en ce moment, les billets vont sans doute se faire un peu plus rares. En effet, la Coupe du Monde de Football, les anniversaires d'enfants, le soleil qui appelle vers des activités extérieures et surtout le JARDIN vont l'accaparer...

Bien sûr, elle va essayer de ne pas trop délaisser son blog, mais il ne faudra pas s'attendre à des miracles... même si elle a quelques bonnes idées d'articles fleuves à contenu intéressant en tête. Le tout est d'arriver à prendre du temps pour les concrétiser..

Bonne journée à tous les lecteurs fidèles, occasionnels et ceux venus par hasard!

mardi 8 juin 2010

Contemplations, études, observations

Au programme du moment : Zoologie

Mais attention, il s'agit de zoologie totalement improvisée. Ou plutôt suggérée directement par les animaux concernés. "Coucou, nous sommes-là, venez nous regarder" C'est un peu ce qu'on entendu les Châtelains de la part de fourmis, escargots et ... perruches (sans parler des chenilles que la Châtelaine et Monsieur R ont patiemment enlevées des feuilles du groseiller à l'aide de pinces à épiler. Une heure de travail sans pause ni rafraîchissement pour débarrasser le jeune arbuste. Mais il est à présent sauvé. Le Tonton de la Châtelaine pourra être fier d'elle, le jardinage, ce n'est pas facile, mais elle tient bon! Les chenilles abandonnées dans une assiette en plein soleil n'ont pas survécu longtemps et ont ensuite servi de repas à mesdames les fourmis dont la Châtelaine va maintenant parler...)

1) les fourmis
Le Château abrite une fourmilière mais celle-ci est un peu spéciale. Elle s'installe un jour, déménage le lendemain, réapparaît trois jours plus tard... Peut être les fourmis étaient elles intéressées par les activités Montessori, car elles avaient également élu résidence dans les spirales serrées des tapis destinés aux activités, roulés et posés verticalement sur le sol. (il semblerait que depuis une semaine un produit fort peu recommandé ait fait comprendre à ces petites travailleuses que le Château n'était pas une annexe de leur fourmilière ni un village vacances pour cocons en déprime)

Sur ces photos, on peut voir des fourmis en train de s'occuper de cocons et de larves. La seconde photo, impressionnante il est vrai, témoigne de l'incroyable capacité de ponte de la Reine fourmi. Mais ce qui est encore plus incroyable, c'est la rapidité de réaction de ces fourmis. Trois souffles d'air (du genre celui qui permet d'éteindre les bougies d'anniversaire) ont suffit à créer un vent de panique parmi la colonie. Elles ont déménagé ce tas de cocons en moins de dix minutes. La Châtelaine exagère souvent, mais là, c'est la stricte vérité. En dix minutes chrono, la place était nette, plus un seul cocon ni fourmi errante, seuls restaient les tas de déchets créés par la colonie. A croire que la Châtelaine avait eu une hallucination. Heureusement que les photos ont immortalisé leur présence.

Monsieur R et Mademoiselle O ont bien évidemment observé le petit manège des fourmis en étant allongés par terre pendant de bons moments. L'excellent livre "la vie des fourmis" a aussi été lu et relu pour l'occasion.

2) les escargots

Ahhh, qui n'a pas dans sa prime jeunesse observé les escargots? Joué avec? La Châtelaine a de grands souvenirs d'observation interminable de ces petites bêtes à cornes posées avec un peu de cruauté enfantine sur le béton brûlant de soleil, sur les marches de chez ses grands-parents, béton juste arrosé d'eau pour les appâter...
Et bien la roue tourne, et c'est au tour des enfants du Château d'assouvir leur curiosité mêlée également de cruauté ou en tout cas dépourvue de compassion...

Ramassage de tous les spécimens visibles ou bien planqués derrière les clôtures, du plus grand au plus petit (voire même au bébé escargot), du tout clair au foncé en passant par le bicolore. TOUS ils sont allés s'échouer sur une gamelle en plastique généreusement arrosée et pourvue de trois malheureuses petites feuilles de lierre. Monsieur R a également tenté de noyer la troupe de baveux, sans succès. Les escargots étants de bons nageurs (c'est incroyable ce que l'on peut apprendre comme choses au jardin!!!!) ils ont tous réussi à se retrouver à ramper sur les bords du seau, malgré les embûches sans cesse rajoutées par Monsieur R (terre, bouts de bois, cailloux).
Et comme non seulement les escargots sont bon nageurs mais aussi infatigables marathoniens, les enfants leur ont concocté un parcours digne de tri-athlètes : nage, équilibrisme, course d'orientation, et arrivée finale dans le stade vélodrome comblé de supporters en folie. Voyez plutôt :


Les escargots, en parfaits sportifs désireux de ne pas décevoir leur public, ont consciencieusement bavé et glissé sur le parcours, en respectant les règles établies (aucun n'a fait demi-tour).

Admirez le style, l'allongement maximum du corps et la grâce de l'animal en plein effort...



3) les perruches

Dans le parc du Château, de gentils voisins observateurs ont photographié un couple de perruches qui vient régulièrement goûter les graines des gousses d'un catalpa. Après une bonne séance d'observation collective rassemblant tous les enfants des manants du coin, leurs parents ainsi que les Châtelains au complet, chacun est reparti vaquer à ses occupations. Certains avec un bon torticolis...

Ces perruches ne semblent pas le moins du monde sauvage, elles sont restées totalement indifférentes au remue-ménage que devait constituer au pied de leur arbre cette grappe de têtes de toutes tailles.


Après recherche, voici ce que le Châtelain en personne a trouvé (cela a coupé court à toutes les supputations des uns et des autres (échappées de containers de l'aéroport, échappées d'une cage d'un particulier...))
" La perruche à collier (Psittacula krameri) est une espèce originaire d’Afrique et d’Asie tropicales. Suite à des introductions volontaires ou non, elle s’est peu à peu répandue en Europe depuis quelques décennies.


On trouve des colonies florissantes en Angleterre, Allemagne, Belgique, Espagne, France… Elle fait d’ailleurs officiellement partie de la faune ornithologique française puisque ces populations s’accroissent et se multiplient sans interventions particulières depuis près de 20 ans.
Grande perruche d’environ 30 centimètres, de couleur vert fluo au bec rouge avec presque toujours un collier noir, c’est un oiseau très bruyant que l’on entend bien souvent avant de le voir ( Kie Kie Kie). Elle affectionne les bords de rivières où elle niche dans les cavités des grands arbres : platanes, peupliers, frênes, aulnes …
On estime la population d’Ile-de-France à environ 400 oiseaux.
Le Club Nature du CAES CNRS qui suit la progression de l’espèce remercie toute personne qui pourrait lui signaler sa présence dans notre région.
Dans notre région, elle est connue depuis plusieurs années, à Bagneux, Bourg-la-Reine, Verrières-le-Buisson, Bièvres (plusieurs dizaines d’individus), Massy, Athis-Mons, Versailles, Dourdan, Villebon-sur-Yvette ( 5 individus).
Il y a trois ans, 3 oiseaux ont tenté ensemble une première installation à Gif-sur-Yvette, dans le triangle Mairie, Coupières, CNRS, mais ils ont été découragés par les harcèlements de pies. De nouvelles arrivées sont très probables ce printemps, sans doute issues de la colonie de Bièvres."

C'est ainsi que de découvertes en découvertes, les habitants du Château, petits comme grands deviennent des savants spécialisés en zoologie de ville...

lundi 7 juin 2010

Quand Monsieur R devient professeur

La semaine dernière Mademoiselle O chantonnait "Jeunes filles, jeunes filles".

Maintenant le Château peut entendre
"Pa ai oya  beau qua'tier   (le palais royal est un beau quartier)
jeunes filles... à ma'ier       (toutes les jeunes filles sont à marier)
Fofie ... a p'éfé'é              (Mademoiselle Sophie est la préférée)
Zu'ien... veut 'pouser"       (de Monsieur Julien qui veut l'épouser)

Et lorsque les Châtelains s'étonnent de cette progression étonnante, Monsieur R de déclarer, plein de fierté, que c'est lui qui lui a appris!

Ce matin, c'était "ouv'e moi" (Cerf, Cerf, ouvre-moi).Et, dansez maintenant !

mardi 1 juin 2010

après la magie... la chanson

Lors du dîner de ce soir, les Châtelains exposent les nouvelles règles à Mademoiselle O.
- Ce soir, tu n'embêtes pas ton frère. Il veut dormir. Tu ne lui demandes pas de te chanter une chanson.
-- Veux chanter moi !
- Et bien si tu veux chanter, tu chantes dans ta tête.
-- Non, dans mon lit!
- oui, bien sûr, dans ton lit.   (grosse marade des parents dans leur tête)

-- fin de la discussion --

Et ce soir, la demoiselle s'est couchée en chantonnant "jeunes filles, jeunes filles"  (adaptation libre de Mademoiselle O de la chanson "Le Palais Royal est un beau quartier, toutes les jeunes filles sont à marier..."). Cela promet...

Toujours est-il que son frère a été dispensé de pousser la chansonnette et a pu tomber dans les délices du sommeil un peu plus tôt.

lundi 31 mai 2010

magie

Monsieur R est magicien.

Il tombe et se fait des micro-égratignures sur le genou. Grands cris. L'appel du goûter effacera toute trace de douleur.
Il boit un grand verre de jus de fruits rouges et s'interrompt brusquement et dit "Je ne dois pas trop boire, sinon je vais couler du genou"
Eclats de rire général au Château, Monsieur R est prestidigitateur : il transforme le jus de fruits en sang en moins d'une seconde: il boit et le genou saigne. C'est magique

mercredi 26 mai 2010

Séance avec Mademoiselle O

Elle a eu récemment le droit tant convoité de faire des activités avec son frère lors d'un vrai atelier matinal. La mistinguette s'est donc régalée, même si évidemment, à 2 pois chiches et demi, elle veut tout faire, sans trop ranger et surtout en passant juste 30 secondes à chaque activité.


Mais les boutons lui ont plu, elle a même tenu patiemment le long de la présentation. La Châtelaine a simplement dû lui rappeler que c'était chacun son tour, et que pour le moment, c'était au tour de maman. Mademoiselle O étant assez débrouillarde question habillement, elle s'en est bien sortie. La concentration intense n'a duré que le temps de l'écrire, mais c'est un début...

Le verser de grosses graines s'est bien déroulé, même le rangement après un renversement involontaire.

Vous avez vu son petit air de "Madame"?

A recommencer, donc... Et en plus, cela permet à Monsieur R d'être obligé de travailler seul, sans le regard de sa mère qu'il réclame mais qui n'est pas bénéfique, puisqu'avant chaque action de sa part, il demande une approbation du regard. Approbation que lui donne la Châtelaine malgré sa volonté de cesser ce petit manège.

jeudi 20 mai 2010

Contrastes de géographie au soleil

Il y a quelques jours, profitant d'une déambulation imprévue dans une grande surface de jardinage (décoration, animalerie, loisirs créatifs, bibliothèque, restauration et sûrement bientôt repassage ou boucherie), la Châtelaine a acheté 5kg d'argile couleur terre de sienne, avec l'objectif de proposer à Monsieur R les contrastes de géographie.
Restait à trouver les contenants. Ne pas dépenser une fortune était le but de la Châtelaine, qui bien qu'elle porte un noble titre, sa bourse n'est pas noble et les activités Montessori ne constituent pas un poste budgétaire en tant que tel. Sur le marché, des boites en plastique auraient fait l'affaire, mais impossible de négocier, 1 euro la boîte, 12 euros les 12 boîtes. La Châtelaine est partie. Le plaisir de la négociation fait partie de l'acte d'achat. Et pour elle, comparer les prix, retarder les achats (pour souvent ne jamais les faire) est presque une philosophie de vie (et souvent une perte de temps incroyable).
Ce matin, grande décision : il allait y avoir une expédition dans un magasin de type "Bazar". Et voilà, 10 barquettes en aluminium (pour la congélation) pour 6 euros 80. Encore un peu cher à son goût, mais enfin, la fameuse activité allait pouvoir se faire.

Alors hop, c'est parti, Mademoiselle O couchée, la Châtelaine a commencé la préparation de l'activité. Monsieur R sentant toujours les choses, a réclamé un petit DVD le temps que tout soit installé (Petit pied le petit dinosaure).
Dehors, la Châtelaine a donc installé les deux petites tables, l'argile, les plats en alu, un couteau pour pâte à modeler, le globe terre/mer, des étiquettes autocollantes, un stylo, des noix et un casse-noix, des cure-dents, du papier de couleur, des figurines, et sa bonne humeur du jour, le soleil et les températures enfin agréables aidant.

Petite introduction à l'activité en faisant toucher le globe, en insistant sur les formes des côtes, positionnement des deux grands océans.

Monsieur R a découpé l'argile et la Châtelaine l'a aidé à en garnir un plat. Il a voulu faire une falaise (un rappel à l'histoire du Roi Lion sans doute). Une forme arrondie y a été découpée et posée dans une autre barquette en alu.


"Tu vois, là tu as fait un trou dans la terre, si on y met de l'eau, cela devient un lac. Un lac est une étendue d'eau fermée. Fais le tour du lac avec ton doigt. C'est fermé?"
"oui"
"C'est donc un lac. On ne va pas mettre de l'eau tout de suite, on attendra que cela sèche. Par contre, pour mieux se rendre compte que cela représente une étendue d'eau, on va y mettre un bateau... tu vas fabriquer des bateaux avec ces noix..."

Emerveillé, Monsieur R a regardé sa maman transformer une noix en un joli petit bateau (merci à Eve et ses magnifiques photos qui ont largement inspiré la Châtelaine). Il a ensuite créé ses propres navires.

- Regardons maintenant l'autre barquette. Un bout de terre, tout seul, entouré d'eau, tu sais ce que c'est?
-- une île
- oui, une île. Tu peux y mettre un arbre si tu veux.
Création de nouveaux bâteaux, contemplation des oeuvres réalisées.

- Alors, on a dit que çà, c'était un...
-- Lac
- oui, un lac. Et çà?
-- Une île.
- oui, une île. Une îleuu (préparation de l'étape suivante)
La Châtelaine sort l'alphabet mobile et propose alors à Monsieur R d'écrire ces deux mots tout simples et faciles. Il s'est exécuté de bonne grâce. (quel plaisir de faire travailler l'écriture tout en faisant de la géographie)

 Contrôle :
- Je lis "lac", c'est bien ce que tu as voulu écrire ?
-- oui
- Je lis "île", c'est bien ce que tu as voulu écrire?
-- oui
- Très bien, alors je peux les recopier en petit.
Confection d'un petit drapeau. En recopiant le mot île, la Châtelaine a demandé :
- Qu'ai-je oublié de recopier ?
Monsieur R a désigné un point fictif au-dessus de sa tête (moment assez marrant, la Châtelaine se demande ce que penserait un psy en voyant son fils se prendre pour la lettre i de façon si naturelle)
-- et oui, c'est parce pour ce mot, on ne met pas un point, mais un petit chapeau. Tu verras, il y a quelques mots comme ça.


Puis, elle a recopié le mot lac (elle a dit qu'elle recopiait à son fils, mais évidemment, on peut penser qu'elle aurait su l'écrire sans modèle) sur une voile de bateau.


Ils ont ensuite repris le globe terre/mer pour trouver des îles et des lacs (pour le lac, il a repéré la Mer Caspienne). Ce retour vers le globe a été très important, cela lui a permis de remettre ce qu'il venait d'apprendre dans un contexte déjà bien connu et intégré. Cela le remet dans une réalité qu'il avait peut être perdue de vue devant l'aspect ludique de l'argile et de la mise en scène des barquettes.

Monsieur R était véritablement enchanté de cette présentation/activité si belle, si "tactile" et propice à rêveries. Il a donc opiné du chef pour la création de deux nouvelles formes.

Le cap et la baie ont donc été modelées. Monsieur R voulant à nouveau un peu de fantaisie, a demandé un volcan. Ce qui allait très bien avec les dinosaures qu'il a disposés à côté. Il a aussi fait des empreintes de pattes de dinosaures dans l'argile.
Le mot baie présentant trop de difficultés a été écrit par la Châtelaine.

Après cette bonne séance ("Maman, j'adore les activités comme çà!"), il y a eu autorisation de rajouter de l'eau à un morceau d'argile. Ce fut un long moment de patouille délicieuse, à laquelle s'est vite jointe la Châtelaine. Une expérience dont elle ne se souvient pas avoir goûté précédemment. Ahhhh les délices sensoriels de la poterie. L'argile lisse et douce... La patouille dans le gadouillis ou bouillasse à quatre mains c'est nettement plus rigolo. La séance de nettoyage aussi!

dimanche 16 mai 2010

Su' te'ain

On va su' te'ain? (on va sur le terrain?)
C'est la même question de la part de Mademoiselle O dès que les Châtelains prennent la voiture en famille. C'est dire si la construction doit marquer son petit cerveau.

Hier dans la voiture, à l'aller, comme au retour (la destination n'était pas le terrain), et à son Papy, elle a expliqué qu'il y avait un gros trou sur le terrain, qu'ils avaient cassés des cailloux
"Su te'ain, g'o t'ou, c'eusé la terre, cassé ca'ou, bôcoup. Allé dans t'ou moi."

Et aussi, elle raconte que (dans un autre registre) :
"Papa Simba tombé du t'ottoi'. G'osses pattes Papa Simba. Akuna Matata, C'est Simba dit çà. Akuna Matata. Bébé Simba. Après, il g'andit. Papa Simba est tombé du t'ottoi'. Est 'oi 'ion (il est le roi lion)"
intervention de la Châtelaine et aussi de Monsieur R :
Mais le papa de Simba n'est pas tombé d'un trottoir, c'est d'une falaise qu'il tombe.

"Connais pas "falaise" moi, dis t'ottoi' moi. Papa Simba est tombé du t'ottoi'."

Ok, alors va pour le trottoir haut de 50 mètres. Dangereuse ta ville petite poulette!!!

vendredi 14 mai 2010

le plaisir de la cuisine retrouvé

Depuis quelques années, la Châtelaine cuisinait beaucoup moins : les enfants lui prenaient du temps.

Mais depuis quelques mois, c'est la révolution, la Châtelaine cuisine presque autant qu'elle aimerait le faire. Il est pourtant encore loin le temps où la Châtelaine pourra rester dans sa cuisine 6 heures par jour. Pour cela, il faut attendre l'âge de la retraite certainement.

Elle a toujours cuisiné et aimé cuisiner du plus loin qu'elle se souvienne. Toutes les femmes de sa famille (et il faut aussi rendre grâce à son grand-père maternel ainsi qu'à son père, deux très bons cuisiniers, et il ne faut pas oublier non plus son oncle, çà, y est, le compte est bon dans les sources d'inspiration) cuisinent fort bien. La Châtelaine a donc souvent traîné ses basques et léché les casseroles tout en notant dans sa petite tête les différents tours de main, trucs et principes essentiels.

Au Château, il y avait donc régulièrement cakes, plats mijotés en sauce et poêlées miracles.

Mais....

Un livre de pâtisserie alsacienne (sur les fameux Bredele, petits gâteaux traditionnels offerts à Noël) acheté il y a belle lurette s'est fâché en décembre dernier, et a réclamé être ouvert de temps en temps. La fâcherie a bien fonctionné, et depuis, c'est presque tous les 15 jours que la Châtelaine non seulement l'ouvre, mais s'en inspire! Et cela donne des centaines de petits gâteaux secs nature, aux amandes, aux noisettes, au chocolat, aux fruits confits... La Châtelaine utilise les moules de pâte à modeler des enfants, et les gâteaux ont ainsi des formes rigolotes de lapin, hippopotame, cheval, canard, nounours, éléphant, chien... ou géométriques rond carrés, triangles, étoiles...

Elle s'est aperçue que la forme des gâteaux est très importante et rend les biscuits plus appétissants et aussi "identifiables". En effet, faire toujours ses gâteaux à l'aide de tous les moules rend ses gâteaux toujours semblables (dans leur diversité). Cela peut paraître paradoxal, mais c'est vrai. Par exemple, les gâteaux au chocolat sont épais en forme d'anneau (un rond avec un trou au milieu pour ceux qui n'arrivent pas à visualiser). Ceux aux noisettes sont en forme de losange. Et bien on éprouve un plaisir certain de retrouver ces mêmes formes à chaque fois. C'est assez difficile à exprimer, mais la Châtelaine le ressent comme tel. Peut-être est-elle happée par des milliers d'années de pratique culinaire enfouie dans ses gènes? Les formes élaborées par ses aïeules devaient avoir leur raison d'être... Ne pas lutter...

Les petits gâteaux, c'est bien bon, mais le reste, le salé, n'est pas en reste. La Châtelaine a essayé pour la première fois il y a trois mois de faire une purée maison. Si si, c'est vrai, elle n'en avait jamais fait auparavant... Cette fois-ci, elle a décidé d'utiliser un accessoire de son robot Marie âgé de 10 ans qu'elle n'avait encore jamais sorti : le PRESSE PURÉE ! ! ! (quel billet fort intéressant, en même temps, on ne peut pas se triturer tous les jours les méninges pour pondre un article de fond sur l'utilisation des Cuisenaire...)
Et ce fut une réussite magistrale avec un hâchis parmentier digne de Belle-Maman (attesté par le Châtelain en personne, c'est dire...). Depuis, le Château mange régulièrement purée de pomme de terre, purée bi-légumes et hâchis.
La mousse au chocolat n'a pas été une grande réussite même si elle a eu un grand succès. On fera mieux la prochaine fois.
Par contre les cannellonis, là ce fut du grand art culinaire. Et un tel plaisir gustatif...

Voilà pour les nouveautés du moment. Ce soir, les enfants se sont occupé des escalopes de poulet qu'il fallait paner. Monsieur R a cassé l'oeuf et l'a battu. Evidemment, Mademoiselle O a battu aussi ("à mon tou'") à son tour. Puis ce fut le travail à la chaîne : Mademoiselle O au trempage dans l'oeuf et Monsieur R à l'enrobage de chapelure (faite maison avec du vieux pain, car les pudding n'ont aucun succès). Beau résultat et bon dîner.

Voilà, il fallait bien que la Châtelaine parle un petit peu de ses passions, car Montessori, Montessori, Montessori,... (il y a aussi le bricolage Montessori, la pédagogie Montessori, les stages Montessori...) :o)

charmant petit garçon

Quel joli moment Monsieur R a-t-il offert hier soir à ses parents.

22H, affalés sur leur inconfortable canapé, les Châtelains visionnent un bon film gentiment téléchargé (moyennant finance). L'ambiance est sombre, chaleureuse grâce à quelques belles bougies allumées *.
La porte des appartements de Monsieur R s'ouvre et se referme doucement. Apparaît alors un petit monsieur aux jambes flageolantes, la tête embrumée de sommeil et de rêves...
S'engage alors une discussion irréelle entre la Châtelaine et son fils:
"- Que fais-tu là mon cœur?
-- Le gant est derrière mon lit...
- Écoute, on verra cela demain matin. Retourne te coucher, c'est l'heure de dormir.
-- C'était pour te dire que le gant est sous la lumière
- Mais de quoi parles-tu ?
-- Le gant, on cherchait un gant. Je l'ai trouvé, c'est vrai, il est sous mon lit à côté de la lumière.
- D'accord, tu me montreras demain matin. Allez-viens, je te recouche"

Et effectivement, derrière le lit de Monsieur R, à côté de la veilleuse se trouvait le fichu gant de jardinier taille enfant que la Châtelaine cherchait partout il y a trois semaines lorsqu'elle avait proposé à son fils de l'aider à arracher les mauvaises herbes...

Il est vrai que cette information nécessitait une information immédiate des hautes autorités du Château.

Le charmant petit bonhomme s'est rendormi dans la seconde, l'esprit tranquillisé.

Et les Châtelains ont alors pu exprimer leur grosse envie de rire. L'innocence et la sincérité des enfants est vraiment plus que touchante.


* si par hasard certains d'entre vous sont intéressés par des bougies et objets déco PartyLite, contactez la Châtelaine. Des réunions sont régulièrement organisées au Château et des commandes sans rendez-vous sont aussi possibles. (c'était la petite minute consommation (entorse à la ligne de conduite du Château, mais nul n'est parfait) et plaisirs de ce billet)

mercredi 12 mai 2010

Une Mademoiselle O antillaise

Le Château a une fille antillaise.., c'est sûrement l'influence de sa chère et tendre Tina Tata...

Voilà un petit florilège de ce que peuvent entendre les Châtelains de la bouche de Mademoiselle O :

coupé en deux moi
Des verbes très précis : coincé pied moi. C'est b'oqué (bloqué). C'est déboité.

t'aider maman s'i pait? (vient m'aider Maman s'il te plait, en fait, elle conjugue le verbe taider!!!)
Papa, aime bien bisou O'ivia, bisou su nez, gentil papa!
tiens moi es pieds. A'ête, aime pas gui'i moi. (Tiens moi les pieds, arrête, je n'aime pas les guilis. Le rituel de massage des pieds pendant les repas commence à être légèrement pénible pour les Châtelains...)

Versé pipi aux t'alettes moi. Mademoiselle O, en fillette très autonome va sur le pot et verse elle-même dans la cuvette. Elle tient à fermer la porte, ce qui fait que les Châtelains ne font qu'entendre de gros bruits de déménagement lorsqu'elle est aux toilettes. Une fois fini, une petite de moins d'un mètre sort, toute bien rhabillée, l'air content d'elle : une bonne chose est faite. (rires intérieurs garantis)
La nuit :
Fafael? Fafael? Dors ? (en tout cas, s'il voulait dormir, c'est fichu...)
La journée :
Fafael, ti es où?
Fafael, t'aider moi?
Fafael au coin!
Fafael, suis moi...

aider papa moi
ti ous bun, où bainoire? Hey touvé moi! ai 'etouvé moi (Petit Ours Brun, elle est où sa baignoire? Je l'ai trouvée moi, je l'ai retrouvée!!!)
Bot puie moi et manteau puie(je mets mes bottes de pluies et mon manteau de pluie) a'ec capusse (avec la capuche)
veut Da-nette moi. Pas pa'tager a'ec Fafael. Cette dernière, aucun besoin de traduire, c'est l'estomac qui parle...

mardi 11 mai 2010

Cuisenaire et Montessori ou le serpent de bois

Alors, l'article de fond se faisait attendre, et la Châtelaine croit bien que c'est pour aujourd'hui. Il faut se concentrer, élaborer le plan du message, préparer les photos, rédiger et ensuite appliquer la "Châtelaine's touch", c'est-à-dire la petite touche de la Châtelaine : la déco du texte.

Trève de plaisanterie. Sujet du jour : comment adapter le matériel Cuisenaire à une utilisation version Montessori. Le matériel Cuisenaire est très attractif, mais les fichiers que l'on peut trouver ici où là qui compilent des séries de recouvrements et d'exercices divers ne sont pas accompagnés (au moins en ce qui concerne ceux dont elle dispose) de "livre du maître", et s'il y en a ils sont très très succints.

La Châtelaine a besoin d'un contenu pédagogique pour éducateur, expliquant les notions en jeu dans telle ou telle manipulation, ainsi que d'un guide pour une progression des apprentissages. Bref, une FORMATION est nécessaire, mais elle ne l'a pas!

Par contre, ce qu'elle a dans sa valise, ce sont les 3 premiers niveaux de formation à la pédagogie Montessori. Et c'est après beaucoup de tâtonnements, de réflexion et d'essai que la Châtelaine s'est convaincue elle-même. Oui, l'adaptation est possible. (et oui, la Châtelaine a aussi un cerveau dont elle sait se servir, plutôt chouette, non?)

Le matériel des perles est fabuleux, mais trop cher ou trop long à fabriquer et surtout trop encombrant.

Le système décimal : Il n'y a aucun problème à l'adapter avec le matériel de Lubienska, ce sont les perles version cubes unitaires, barrettes, cubes striés, il y a peu de différences, même si c'est déjà un cran plus conceptuel et théorique que le cube de 1000 perles identifiables.


matériel de Lubienska

L'enfant peu donc s'exercer au 1, 10, 100 et 1000 avec, puis faire le travail de décomposition.

Monsieur R a même été de sa petite touche d'originalité (on peut se demander d'où tient-il cette propension...) lors de la décomposition d'une barrette de 10 en unités:


Instinctivement, sans remarque de la Châtelaine il a utilisé le cube blanc Cuisenaire comme un cube Lubienska en bois, en disant "un". Lorsqu'il a recompté le nombre d'unités nécessaires, il a bien dit "un, deux, trois..." ce qui prouve qu'il avait intégré que ce même volume de un cm cube était une unité, peu importe qu'elle soit en bois ou peinte en blanc.
Et de même pour la plaque de 100:


symboles/quantités : pas de pbm, la banque est faite avec le matériel de Lubienska que la Châtelaine va essayer d'enrichir en faisant fabriquer le nombre de cubes, plaques et barrettes nécessaire à la constitution de la banque : 9 cubes de 1000, 45 plaques de 100 et 45 barrettes de 10. Le Tonton de la Châtelaine lui a été de grand secours, il paraît qu'un gentil monsieur de leur voisinage serait d'accord pour fabriquer tout cela...

En fait le truc, c'est çà : le matériel couleur bois de Lubienska joue le rôle du matériel des perles dorées ; les réglettes cuisenaires jouent celui des perles de couleur de la pédagogie Montessori. Au départ, la Châtelaine pensait utiliser les réglettes Cuisenaire de 10 qui sont oranges. Cela rappelait tout à fait la couleur dorée des perles, mais après quelques essais de serpents, elle a vite vu qu'il y avait un problème net de confusion.

Et c'est de cette constation que découle naturellement l'adaptation des serpents. Le serpent coloré va se transformer en serpent de bois (et non pas en serpent doré, c'est peut être un peu moins bling bling, mais c'est plus, euh... éco-attitude?) (pas mal non, d'être arrivée à caser ces deux termes dans un billet sur la pédagogie Montessori?)

La difficulté principale réside dans le fait que les réglettes Cuisenaire sont lisses, il n'y a pas de marque de séparation des unités dans une même barre (la réglette orange de 10 ne comporte pas neuf stries réparties sur sa surface permettant de compter). L'enfant ne peut donc pas compter sur les réglettes comme il le fait sur un serpent de perles. On pourrait strier à la main les réglettes Cuisenaire, ou alors acheter un matériel spécifique qui semble exister. Mais la Châtelaine, têtue comme une mule a décidé de faire autrement.

De par les mesures des différentes réglettes, il est possible d'avoir une vérification visuelle et tactile, renforcée par la parole.

Déroulement de la présentation :

L'éducateur prépare un serpent pour l'enfant en combinant dans un premier temps les réglettes pour que deux réglettes qui se suivent fassent 10. Il demande ensuite à l'enfant de choisir la couleur de la tête. Monsieur R qui veut toujours personnaliser les activités a évidemment réclamé une tête bicolore, ce que sa maman lui a gentiment refusé.


L'éducateur commence, il prend une barre de 10 en bois la pose contre la queue du serpent,

constate que rouge plus marron égale 10, alors on peut échanger. Bon, çà, ce n'est pas au point au Château, car la Châtelaine s'est aperçue de ce détail le jour de la présentation... Monsieur R n'avait encore jamais eu de présentation des Cuisenaire autrement que par leur code couleur. Leur code numérique n'est donc pas encore totalement maîtrisé, même s'il a constaté que le petit c'est 1, le rouge, c'est 2 ....

Dépose des réglettes de couleur sur le côté et remplacement par la barrette de bois.
Il continue, prend une autre barrette de 10... jusqu'à la fin (la tête du serpent) tout en faisant remarquer au fur et à mesure de la transformation que le serpent devient de bois.

Oh, c'est moins que 10, il faut donc des unités. L'éducateur prend alors autant d'unités que nécessaire pour échanger avec la réglette de couleur qui reste.


Il fait alors remarquer que çà y est, la mission est accomplie, le serpent coloré s'est métamorphosé en serpent de bois!

Le contrôle se déroule de la même façon qu'avec les perles : il faut verticaliser les barrettes de bois
et y accoler les réglettes de couleur que l'on avait pris soin de mettre de côté (et pas dans la boîte des cuisenaire, sinon, c'est fichu, tout est mélangé, on ne peut plus vérifier).

On vérifie ainsi l'équivalence des barrettes de bois et des réglettes de couleur.

Si un problème de taille de réglette arrive, il faut de façon identique au serpent en perles, faire de la monnaie à la banque, qui n'est autre que la boîte de Cuisenaire, pour échanger un vert foncé contre un blanc et un jaune par exemple.

ET VOILA ! OUF, quel effort... ;o) à vos réglettes maintenant !

jeudi 6 mai 2010

Le cadeau de Noël de la Châtelaine

Le cadeau de Noël de la Châtelaine, après avoir été déballé le jour J, était resté sagement dans son carton, prenant une place folle dans le cellier, attendant désespérément le bon moment pour être sorti.
Et voilà! (faites signe à la Châtelaine si vous trouvez qu'elle fait un usage désagréablement fréquent des points d'exclamations et des parenthèses) Ce moment a fini par se présenter...

Le 2 mai 2010 fut le grand jour du PUZZLE.

ouais bof, la Châtelaine entend déjà les pensées des lecteurs... "elle est vraiment à la ramasse celle-ci, elle croit qu'elle nous fait saliver pour un puzzle ???"

Et bien oui oui OUI! Car les puzzles signés "Montessori" sont vraiment des bijoux.

Avant de sortir son trésor, la Châtelaine a voulu introduire un peu le contexte. Elle a donc mis dans les mains de Monsieur R le globe des continents, et lui a demandé
-Dis moi un peu ce que tu connais à propos de ce globe
(moue de l'intéressé)
-- Bon, je dis que ce que je sais, hein ?
-D'accord, tu n'es pas obligé de tout connaître de toute façon. Alors vas-y, montre-moi...
Monsieur R se met donc à tourner le globe et de pointer du doigt au fur et à mesure
- Là, c'est l'Europe, Australie, Amérique du Nord et Amérique du Sud (dit sur le ton négligent de celui qui énonce des évidences, fou rire intérieur des Châtelains). Voilà
-- Ah, et ici, c'est quoi ?
- C'est là où vit le panda. C'est l'Asie.
-- Et là?
- C'est la tête de rhinocéros, là où vivent les lions. Afrique
-- Et tout en bas ?
-Bah, c'est l'Antarctique
-- Tu vois, tu connais les noms de toutes les parties terrestres. Tu connais aussi des noms pour les mers ?
- Je connais des noms, mais je ne sais pas où ils se trouvent. Il y a l'océan Pacifique et l'océan Atlantique.
-- Et bien, l'océan Pacifique, c'est le plus grand océan de la planète. Tu le vois ? Oui, et l'océan Atlantique touche la France, l'Amérique du Nord, et il descend jusqu'en bas.
- Il traverse l'équateur ?
-- Oui oui, tout à fait. (et hop, au passage, on note que la notion de l'équateur est en place)

Les Châtelains ont donc noté que leur fiston avait déjà de solides bases en géographie. Vraiment, ces globes simples d'accès car débarrassés de toute fioriture sont un excellent support pour la conversation et par là-même pour l'apprentissage.

"Maintenant, tu peux me remontrer l'Europe? On va s'approcher un peu plus de ce continent, regarde..." La Châtelaine a sorti son puzzle du carton. Beaucoup de pièces étaient sorties.
Elle a fait remarquer à Monsieur R que chaque pièce correspondait à un pays. Ils ont commencé par étaler tous les pays. Puis elle lui a présenté la carte vide, en montrant les mers et océans qui bordaient le continent pour bien ancrer en lui la correspondance avec le globe qu'il tenait entre ses mains.
Ensuite, ils ont observé les pays : des petits, des grands, des biscornus, des côtes douces ou pointues.
"Oh Maman, regarde, on dirait une chaussure!"
"Oui, c'est un pays qu'on surnomme la botte. C'est l'Italie. Italie (toujours répéter le mot sans article pour ne pas créer une confusion dans l'esprit de l'enfant)".
Monsieur R a de suite vu où se situait cette pièce dans le puzzle. La Châtelaine a aussi précisé que c'était de ce pays d'où venaient les Romains (il a quelques livres sur le temps des Romains).


Lorsqu'il s'est agit de poser la France, la Châtelaine a demandé à Monsieur R de regarder un peu la jolie forme de notre pays.

Le puzzle s'est rempli progressivement, assez rapidement compte tenu du temps qu'avait mis la Châtelaine et sa famille (adulte) le soir de Noël... Les enfants ont un bon sens de l'observation.
De temps en temps, la Châtelaine a glissé quelques noms de pays, ou d'habitants de ces pays, sans insister.

Quel contentement quand le puzzle fut terminé! Une petite pose pour la photo:

Ensuite, une petite blague à faire absolument étant donné l'effet que cela a procuré. Par contre, c'est une blague possible uniquement pour les petits Franciliens (tant pis pour les bretons, les nantais, les alsaciens, les québecois et tous les autres qui viennent rendre visite virtuelle au Château).
"Tu vois, les petites poignées des pièces de puzzle?"
-Oui...
-- Elles sont posées là où se situe la capitale de chaque pays. Tu te souviens où est la France?
-Là.
-- C'est quoi la capitale de la France?
-Je ne sais pas.
-- La Tour Eiffel est dans cette capitale. Elle est où la Tour Eiffel?
- A Paris.
-- Et nous, nous habitons tout près de Paris, sur la carte, on peut dire qu'on habite au même endroit que la poignée.

Tu peux me montrer cette poignée? (Attention, la blague arrive)

Et au moment même où Monsieur R a touché le bouton de préhension, la Châtelaine a appuyé sur sa tête en disant "Mais arrête! Arrête d'appuyer sur nous!!!"
Cela lui a beaucoup plu, il a recommencé et de nouveau il devait baisser la tête...
Cela lui a tellement plu, qu'il a demandé au Châtelain de venir "Papa, tu peux me montrer où on habite ?" Et Monsieur R a appuyé sur la tête de son père en riant !

La Châtelaine pense que ce petit cinéma aura marqué l'esprit de Monsieur R suffisamment pour qu'il s'en souvienne longtemps!

dimanche 19 décembre 2010

Merci à Balthazar

Balthazar et les phonèmes... c'est le petit livre de chevet de Monsieur R qui est décidé depuis deux mois à apprendre à lire.

Donc tous les soirs, la lecture du soir est une lecture à deux voix. La progression est lente mais certaine, car à raison de 5 à 10 mots par soir pendant cinq minutes, il ne faut pas non plus demander la lune.

Quoi qu'il en soit, le Château résonne des tentatives de lecture de Monsieur R.

Le oi, ou, on, ch sont acquis. Le an, au en cours d'assimilation, et le reste est à venir. Il gagne une grande confiance en lui, et est très content. Il réclame tous les jours sa petite séance.

Cuisenaires toujours

Les cuisenaires, à deux, c'est plus marrant!!!

L'un fait des additions, l'autre, les encastrements :


Ce fut une vraie découverte pour la petiote. Monsieur R, quant à lui n'a manipulé que pour vérifier ses additions théoriques.

samedi 30 octobre 2010

O + I = "OUA"

O collé à I se prononce "oi"

Aujourd'hui, Monsieur R a réclamé une histoire, et la Châtelaine lui a donc lu, à sa demande l'histoire de Bertrand Duguesclin, vaillant chevalier breton.
Plusieurs fois auparavant, le son "oi" avait été vu, mais jamais mémorisé. Le sentant réceptif, la Châtelaine lui a fait lire chaque mot contenant le graphème. Le support étant passionnant pour lui, il a volontiers accepté la demande, malgré quelques ronchonnements au début. Roi, voir, recevoir, gloire... il les a tous lus et se dessinait sur son visage des sourires de satisfaction.
Par contre, lorsque la Châtelaine lui a fait remarquer, à la fin, du plaisir qu'il avait pu prendre à lire, il a répondu "C'est pas vrai!"

Bon, en tout cas, le son "oi" a été travaillé dans le plaisir, sur le thème des chevaliers. Si la Châtelaine arrivait à un peu de régularité, ce serait bien. Surfer sur la vague du plaisir est un art. Il faut saisir chaque occasion. Le plus difficile est de ne pas les dégoutter de l'effort. Car c'est un vrai effort que le déchiffrage sans devinette (spécialité de Monsieur R).

Bon week end de la Toussaint aux lecteurs et lectrices.

mercredi 27 octobre 2010

Hélicoptère

Maman, tu peux faire un hélicoptère?

Quoi???

Mademoiselle O montre sa poupée avec son bonnet mal mis.

Ahhhhhhh.... La Châtelaine finit par comprendre : il faut faire le noeud sur le bonnet de la poupée. Et c'est vrai qu'on pourrait confondre avec les pâles d'un hélico!!!

Les enfants ont toujours un petit mot qui illumine la journée!

dimanche 17 octobre 2010

souvenirs du beau temps : jardinage en famille

AHHHH, il fait froid ! C'est l'hiver.... La Châtelaine a ressorti son manteau de laine et son cache-nez. Elle tente chaque jour d'emprunter la jolie écharpe que la belle arrière-grand-mère a tricotée pour Mademoiselle O, mais non, cette dernière refuse obstinément. Mademoiselle O ne la met pas, mais ne veut pas que sa chère mère en profite... La voyelle!!! (au Château, le voyou se féminise en voyelle).

La Châtelaine a regardé quelques photos ce soir, et est tombée sur des photos des week ends de septembre où il faisait beau. Elle s'est dit, tiens, cela ferait bien un petit article pour sa Tatie qui lui en réclame sans cesse!!!

Alors, oui, que de bons souvenirs ces week ends de travail en famille. Juste une heure pour que personne ne se lasse, se blesse ou attrape un coup de soleil.
Et voilà les Châtelains sur leur terrain où pousse leur future demeure, en train de déssoucher des haies. Ce jour-là, les petites mains ont été fort utiles aux grandes, car elles dégageaient les branchages au fur et à mesure de leur coupe. Du coup, les grands Châtelains n'ont pas perdu de temps en fastidieux aller-retours, et les petits étaient fiers de se dépenser pour aider leurs parents.
Ce fut l'occasion d'une petite leçon de jardinage, avec équipement de protection et plaisir de l'effort physique vers un même but commun. Un beau moment de vie de famille. Oh, la Châtelaine verserait presque une petite larme d'émotion!!


Il faut noter au passage l'équipement de la demoiselle, qui avait enfilé des grands gants de laine, n'ayant pas encore de tenue adéquate pour le jardin. Mais cela ne l'a pas empêchée de travailler comme tout le monde.

Ahhhhh, à quand de nouveau un peu de douceur climatique?

dimanche 10 octobre 2010

Maman, on joue à la maîtresse?

Les activités finiraient-elles par manquer à Monsieur R?
Excellente question à laquelle la Châtelaine n'est pas tout à fait certaine de pouvoir répondre par l'affirmative.

En tout cas, hier après-midi, il voulait absolument aller couper des feuilles pour son herbier ("Je ne me souviens plus trop comment il est, mais je voudrais le continuer"), avec un ciseau pour que ce soit plus propre. Alors d'accord, va pour le ciseau. La Châtelaine coincée dans son canapé pour incapacité temporaire d'évoluer en station verticale (il faut imaginer une espèce de limace qui se traîne toute la journée) lui a donc donné comme instruction de ne prendre que des plantes du jardin.

Sitôt dit, sitôt fait, la moisson fut bonne. Mais lorsque la Châtelaine fut prête à ouvrir l'herbier (commencé en février dernier lors du stage 3 chez Yvette), un petit copain de Monsieur R a pointé le bout de son nez sur le côté du jardin. La tentation fut trop forte pour Monsieur R, en l'espace d'un éclair, l'herbier était rangé aux oubliettes, et il n'y avait plus qu'une seule urgence : aller jouer dehors-dehors (comprendre dehors, mais pas dans le jardin, le vrai dehors, le dehors-dehors).

La Châtelaine a donc disposé les plus beaux spécimens dans l'herbier, attendant une bonne occasion pour le ressortir.

Hier soir, Monsieur R a également réclamé de jouer à la maîtresse, sa maman devant jouer le rôle sacré. Ce matin, la grande idée fut mise en exécution, et après l'installation aux jeux, le rangement et les quelques questions habituelles, le premier travail a été réclamé. La Châtelaine en a donc un peu profité, évidemment, l'aubaine était trop bonne.
"Les enfants, vous allez prendre une feuille, y écrire votre prénom, et ensuite, trois noms d'animaux de votre choix".
Monsieur R est revenu avec une feuille où était inscrits les mots suivants, en couleur :
"RAPHAËL
OTRUS
LION
IPOPOTAM"
L'autruche a vite été corrigée avec un "CH" au bout, grâce à une jolie affichette de cheval placardée depuis belle lurette devant le petit bureau (affichette qui visiblement ne sert pas à grand chose), et lion a nécessité une aide de la Châtelaine, car le découpage des sons n'était pas évident, ainsi que le phonème "on" pas acquis.
Il était fier de lui. Séance de jeu et de travail terminé par l'invitation du Châtelain à aller faire quelques courses et ainsi laisser la Châtelaine tranquille à la maison. Occasion pour elle d'écrire cet article.

vendredi 8 octobre 2010

Souvenirs de vacances

Ah, la Châtelaine au repos a fait un peu le tri dans les photos, et a bien envie de partager quelques bons moments des vacances en vendée et dans le marais poitevin.

Tout d'abord les enfants et leurs chevaux mécaniques, prénommés respectivement Adibob et Vite-Eclair:

Les Châtelains ne savent toujours pas où Mademoiselle O a pêché ce nom de cheval, mais Adibob a été une grande star de ces vacances.

Les Châtelains et les baudets du Poitou :

Et enfin, la photo dont vous rêvez tous, les Châtelains chez eux :

Les Châtelains ne portent pas ce nom-là pour rien!

lundi 4 octobre 2010

Scoubouda

Mademoiselle O intriguée par des fils de plastique colorés:
-"Comment ça s'appelle?"
-- Un scoubidou.
- Un scoubouda?
Hilarité générale. 
Une demie-heure plus tard, Mademoiselle O revient vers la dame qui a terminé un scoubidou, et lui dit ------ "C'est un scoudoubi?"
-- "Non, un scoubouda" lui répond la maman prise au jeu.
Re hilarité générale.
Ahhh vive les douces journées automnales et les fins d'après-midi où l'on profite du bon voisinage et des joies bruyantes de la marmaille de chacun.

vendredi 24 septembre 2010

La punition ultime

En ce début d'année scolaire, les enfants du Château semblent bien turbulents et désobéissants aux yeux des Châtelains. Se pose alors plusieurs questions que tous les parents se sont sûrement un jour posées. Que faire, donner une punition, expliquer, les deux,... ?

Les Châtelains ont plusieurs techniques. Elles dépendent surtout de leur état physique et psychique du moment. En période de calme plat, de zénitude, la patience est à son top et généralement, les choses rentrent dans l'ordre par l'humour, la rigolade ou encore explications et surtout PATIENCE. Cette technique, vous devinez bien sûr, est la meilleure. Le problème est qu'elle nécessite un état parental qui est hélas fort rare ces derniers temps.

La seconde technique est la technique de répétition : "Monsieur R habille toi. Monsieur R met ton pantalon. Monsieur R met ton pantalon. Monsieur R, tu peux mettre ton pantalon immédiatement?" Elle peut durer longtemps, et ce, d'autant plus si les Châtelains sont occupés à faire autre chose en attendant. La plupart du temps, cette technique est complètement inefficace.

La troisième technique est celle du sablier : "Mademoiselle O, attention, je compte jusqu'à 3! 1... 2... et 3". Et oui, cette technique-ci est inefficace pour Mademoiselle O, alors qu'elle marche presque bien pour son frère... (la Châtelaine attend les commentaires de ceux qui n'ont jamais usé de cette astuce ridicule)

La quatrième technique (oui, oui, le Château est plein de ressources) est celle de la punition/chantage: "Tu arrêtes cela sinon tu vas dans ta chambre/ tu n'as qu'une page de lecture ce soir/ tu vas au coin". Cette technique est celle utilisée par les Châtelains fatigués de leur journée de travail, quand le remue-ménage enfantin les agace, surtout le bruit des couverts sur la table, ou le bruit des couverts qui tombent par terre (ce bruit-là est une quasi torture, les Châtelains rêvent d'un sol mou absorbeur de choc et rebondissants qui renverraient les couverts à leur place sur la table). Cette technique a un peu de résultat, l'énervement des parents est tel que les enfants réitèrent quelques minutes après. Et il faut se le dire, c'est une technique plutôt beaucoup employée ces derniers temps.

La cinquième technique est celle du rappel des règles. La Châtelaine doit la remettre au goût du jour, car si elle l'avait beaucoup utilisée pour Monsieur R, cette technique est quasiment passée aux oubliettes. C'est une erreur, car cela responsabilise l'enfant, lui fait comprendre que la vie en famille nécessite des efforts de chacun, et que tout le monde en retire des bénéfices et du bonheur (oui oui, on peut aller jusqu'au bonheur). Cette technique nécessite tout de même un peu de préparation. En effet, on ne peut rappeler les règles que si elles existent (au moins dans la tête de celui qui les énonce), et que si elles sont peu nombreuses. Enumérer à l'enfant une dizaine de règles serait fastidieux et sans aucun intérêt.

La semaine dernière, les Châtelains ont donné LA punition ultime: la privation totale d'histoire pour un soir. Ce fut un grand choc pour Monsieur R à qui cela n'était jamais arrivé. A la décharge des parents, il faut avouer qu'il avait été particulièrement pénible ce jour-là. Il a hurlé, pleuré et crié qu'il ne pourrait pas dormir. Il a supplié d'aller au coin à la place! Il est même allé jusqu'à dire à son père que les histoires l'empêchaient de rêver que son papa était mort (merci pour la culpabilisation parentale, il est très fort ce petit). Les Châtelains n'ont pas cédé. Monsieur R a tout de même fini par se calmer avec une chanson de la Châtelaine destinée à Mademoiselle O. Le lendemain, il s'est réveillé en disant avec le sourire :"J'ai quand même fini par m'endormir!!" Les Châtelains ont décidé d'un commun accord de ne plus jamais renouveler cette punition ultime.

Allez, un peu de courage pour les Châtelains, la patience est une des meilleures vertus parentales. La vie trépidante qu'ils mènent, avec des horaires de dingos comme beaucoup de parents, ne facilite pas la quiétude, mais un tel article permet à la Châtelaine de se poser un peu et de se dire "Oui, il va falloir faire des efforts, mais on va s'y mettre, et l'ambiance générale s'en ressentira".

Allez hop, la Châtelaine retourne à sa cuisine pour terminer le troisième gâteau de l'après-midi (bon, elle se calmera après, c'est promis! hihihi)

vendredi 17 septembre 2010

a la demande générale...

Bonjour à toutes et tous mes lectrices, lecteurs.
A la demande générale, La Châtelaine va s'atteler à refaire vivre un peu son blog en veilleuse depuis deux mois et demi.

Donc venez faire un petit tour par ici une fois par semaine et il est possible que vous ayez de nouveau un peu de lecture...

samedi 28 août 2010

Ca'amel Ca'amel ou la litanie de l'émerveillement face au caramel

Mademoiselle O aime le caramel. Mais elle ne l'aime pas d'une façon ordinaire... C'est pour elle à chaque fois un plaisir nouveau, assorti des mêmes phrases, quasi rituelles, qui finissent aujourd'hui par faire rire les Châtelains. Le comique de répétition, c'est comme cela que cela s'appelle dans les pièces comiques.

Un petit extrait tiré de la pièce un peu confidentielle, il est vrai, "Une petite fille et le dessert" :
personnage principal : Mademoiselle O
Le Châtelain : "Que veux-tu comme dessert?"
Melle O : "Danet'" (prononcé presque comme "danate")
-- Une Danette à quoi?
- Danet ca'amel
-- Chocolat-Caramel ?
- oui!
Après quelques tentatives, la demoiselle demande à ce qu'on lui ouvre le petit pot. Puis, immanquablement, après avoir plongé sa cuiller, elle demande
- I' est où le ca'amel?
Et les Châtelains répondent invariablement
--Tu vas voir, il est en-dessous

Après quelques cuillérées, elle finit TOUJOURS par s'exclamer (bien qu'elle ait déjà mangé des centaines de petits pots identiques) :
- oh, il est là le ca'amel! (ses yeux sont ouverts en grand, son sourire et son étonnement sont comme si elle découvrait ce dessert) Tu vois le ca'amel?
Et là, la plupart du temps, elle attend l'approbation de quelqu'un, tout en tenant sa cuiller de façon incertaine, cela finit donc souvent par une goutte de danette sur la table.

Le ca'amel est donc une quasi obsession pour elle. Ce soir encore, la Châtelaine lisait une histoire émaillée d'images, pour une lecture à deux voix. Elle désigne un pot avec une abeille dessus, pensant qu'après la visite de la miellerie d'il y a trois jours, et après les tartines de miel qu'elle engloutit le matin, elle trouverait le nom du pot de miel
-- il ouvrit le pot de ... ?
- de ca'amel !

oui, ok, si tu veux, après tout.

Juste une petite précision, la Châtelaine a souvent tendance à exagérer un peu, mais cette histoire de comique de répétition est véridique. Le plus drôle est sûrement la candeur avec laquelle cette petite Mademoiselle O exprime son contentement face à l'apparition du fameux ca'amel sur la cuiller.

Et une autre précision, au Château, tout le monde se lève pour Danette, excepté la Châtelaine, qui reste assise, elle préfère la compote. Remarque fort intéressante, et qui valait le coup d'être précisé.

jeudi 5 août 2010

Exigence et bienveillance ou les principes de base d'un éducateur rêvé

La Châtelaine vient de parcourir brièvement les nouveautés du site de son beau-père, et est tombée sur cette page qu'après avoir lue, elle ne peut s'empêcher de faire découvrir.

C'est beau, touchant, plein de bon sens et de générosité. La Châtelaine n'est pas institutrice, elle n'est que mère et apprentie éducatrice, mais elle se reconnaît tellement dans ces principes là... C'est assez incroyable de trouver par écrit ce dont on est intimement persuadé... Cela doit être l'avantage de l'expérience, l'âge et la réflexion !

Suivez ce lien pour découvrir les principes et convictions profondes de cet instituteur dévoué.

Petit aparté personnel et familial : Merci à vous d'avoir écrit ces lignes 

lundi 2 août 2010

Le Château de nouveau au complet

Ouf, la Châtelaine revis! Toute sa petite famille est à nouveau au complet sous les toits du Château. Après quelques jours de grande liberté, l'ennui avait pointé son nez...


Mademoiselle O est revenue avec une meilleure prononciation "boujour" (et oui, l'embryon du "r r r" se fait entendre). Monsieur R est revenu quant à lui... très chevelu... à régler en priorité ce mercredi pour débroussailler sa tête!


Les retrouvailles sur le quai étaient dignes d'un film... Le Châtelain et ses deux petits, les valises, les sacs, seuls tout au bout du quai, étant descendus de la voiture du train la plus éloignée, avançant très lentement, tous les autres voyageurs ayant déjà déserté le quai. De l'autre côté, la Châtelaine, avançant rapidement, puis courant pour rejoindre Monsieur R qui courait également les bras grand ouverts, son gros sac à dos bringuebalant...
"Maman, tu m'as manqué"
C'était réciproque.

Retour au Château, réappropriation des lieux par les enfants (d'autant que les pièces avaient été un tantinet désencombrées par la Châtelaine), sortie de jouets, d'un puzzle...

"Maman, tu vois, je l'ai fait en une seule fois ce puzzle, avant, il me fallait trois jours!" Et oui, trois semaines de vacances au contact de ses grands cousins, cela fait grandir.

Mademoiselle O a fait un bloc de cylindres, au grand étonnement de sa maman. Mais Montessori et autres activités organisées par la Châtelaine sont réservées pour septembre...

vendredi 23 juillet 2010

Fermeture d'un blog très aprécié

La Châtelaine tient à partager sa presque tristesse à la vue de la fermeture du blog d' Ecole et Cabrioles. Il était d'une grande richesse non seulement "montessorienne" mais aussi humaine. Elle ne connait pas la raison de cette fermeture (ou plutôt de cette privatisation). Il a été la source de bien des inspirations de la Châtelaine et sûrement l'un des meilleurs blogs sur le sujet.

La Châtelaine se permet donc de lui souhaiter bon vent avec sa tribu récemment étoffée d'une jolie poupée.

lundi 12 juillet 2010

Généalogie

Les archives départementales du 67 (Bas-Rhin) sont depuis aujourd'hui accessibles en ligne. C'est un vrai trésor... La Châtelaine va être bien occupée à fouiller dans ces vieux papiers numérisés. Si jamais trouvaille il y a, elle mettra à jour le site de ses ancêtres.

La semaine passée, elle était avec les petits Châtelains dans le fief de sa famille paternelle (le quart du village doit être apparenté). Elle a interrogé avec un succès moyen sa grand-mère à la mémoire à géométrie variable. Et est passée pour une folle au cimetière à photographier la moitié des tombes. La dame qui arrosait généreusement les fleurs n'a sans doute pas compris que cette jeune femme affublée de deux mômes un peu remuants repérait les noms faisant potentiellement partie de sa famille et d'un clic enregistrait tout dans son appareil. Le problème est que le village est constitué à 20% de Spitz, à 20% de Metz, allez savoir lesquels sont apparentés...

Les visites aux cousines, cousins et petits-cousins ont permis à Monsieur R de se faire une meilleure idée de ce qu'était une famille et les liens divers entre les personnes. Par contre, Mademoiselle O a trouvé qu'il y avait "beaucoup de cousins".

Et si Monsieur R a été très impressionné du physique de certaines vieilles personnes de la maison de retraite, ce ne fut pas le cas de Mademoiselle O (elle est sans doute encore à un âge où une personne est une personne, peu importe son physique, sa couleur...) qui a dessiné et rigolé sans gêne aucune au milieu de la salle commune. Le deuxième jour, elle a même poussé la chansonnette (Le Palais Royal...) pour le plus grand plaisir de la grand-mère de la Châtelaine ainsi que des autres résidents, pour qui la visite de jeunes enfants semble être une étincelle de vie et de joyeuseté dans leurs monotones journées.

Coucou

Hello aux lecteurs qui se protègent de la chaleur derrière leur ordi et qui viennent faire un tour au Château.

Il paraîtrait qu'on ne peut plus laisser de commentaires, la Châtelaine va essayer d'y remédier bientôt.

Pour un article, il faudra attendre encore un peu !

Bises et bonnes vacances à celles et ceux se sentant concernés !


Votre Châtelaine.

lundi 28 juin 2010

Relâche !

Trêve des propositions d'activité !

La relâche estivale est sonnée. Les événements ont dicté la date d'application, le Château ayant vécu une dure semaine ou chacun ou presque a connu trois jours très difficiles. C'est dans ces moments-là que le Château se sent aussi une famille soudée. Le plan ORSEC se déclenche et le moins mal s'occupe de tout, puis quand il flanche, l'autre prend la relève. L'intérieur est négligé, mais les enfants sont propres, nourris et ont droit à leurs histoires quotidiennes!! L'entourage est aussi d'un grand secours technique et moral.

Monsieur R ne s'en formalise pas tant que cela, mais est tout de même surpris de cette "relâche", il est souvent en attente, et du coup, dans son coin, il "joue" à écrire, à reproduire sur un dessin une histoire qu'il a dans la tête, à taper des chiffres de 10 à 19 ... Bref, il "travaille" de lui-même. La Châtelaine verra bien au mois d'août s'il réclame...

vendredi 25 juin 2010

saignement du nez et trottinette

Quel est donc le rapport entre saignement du nez et une trottinette? Une chute me direz-vous. Et bien pas du tout!!!

Mademoiselle O a saigné du nez toute la fin d'après-midi l'autre jour. Les Châtelains essuyaient patiemment sans savoir trop que faire. De temps en temps, elle se frottait le nez et se barbouillait le visage et les mains de sang.

Le soir, en rentrant, elle s'aperçoit de la couleur de ses doigts.
-Maman! Maman! Ai les doigts tout 'ouges!
-- Oui ma chérie, ce n'est pas grave, Maman va les nettoyer. Tu t'es frotté le nez, et tu t'ai mis du sang partout.
- C'est t'otinette Maman.
--??
- T'otinette 'ouge, doigts 'ouges!

Voilà donc son explication à elle, la trottinette rouge avait déteint sur ses doigts!!!

Cuisenaire pour les petits et moments de concentration

Le matériel Cuisenaire est extra pour les mathématiques.

On peut aussi utiliser ce joli matériel avant trois ans pour des tas de choses : manipulations libres, empilements et surtout pour des tris de couleur.
La Châtelaine proposait des tris de graines, mais dernièrement, elle a vu Mademoiselle O en train de ranger consciencieusement les barrettes Cuisenaire dans leur boîte, couleur par couleur. Impressionnant de concentration la petiote. Ainsi, la Châtelaine en a profité pour passer un bon moment d'observation. Les blogs des mamans montessoriennes et autres parlent souvent de ce qu'elles font avec leurs marmots, c'est également le cas de la Châtelaine. Mais elles oublient souvent de dire que ce qu'elles font le mieux, c'est observer leurs enfants pour adapter au mieux leurs propositions. Et ces moments (un peu volés) sont de vrais trésors.

Hier, Mademoiselle O était allongée dans le lit parental, elle est un peu malade alors cela donne quelques privilèges, et pendant dix bonnes minutes elle a joué avec un petit bout de fil à coudre et un petit triangle de papier. Le Châtelain s'est amusé de cette jolie scène en passant sa tête dans l'entrebaillement de la porte. Il s'est également demandé pourquoi l'on offrait des jouets aux enfants...
Les regarder manipuler des choses lorsqu'ils sont concentrés est un moment de joie intense pour la Châtelaine. Elle a l'impression d'assister à un grand moment (sans y être invitée, d'où la sensation de moments volés) de la vie de l'enfant, où celui-ci est en train de se construire, fait quelque chose de réfléchi, dans un certain but non formulé, qui lui est propre.

Il faut donc leur laisser le temps d'être seuls sans perturbation ni stimulation extérieure, sinon ils ne peuvent profiter de ces moments-là. En écrivant cette dernière phrase, la Châtelaine se rend compte que ces derniers temps, elle est sûrement trop présente. Bon, heureusement, trois matins par semaine, Mademoiselle O et Monsieur R disposent d'une bonne heure le matin (avant que la Châtelaine se sorte du lit) où ils jouent, dessinent, découpent, lisent en liberté quasi totale. Cette liberté est possible puisque les enfants sont calmes, détendus et non enclins à élaborer des bêtises qui viendraient entamer la confiance de la Châtelaine. Ce genre de moment serait quasi impossible en fin d'après-midi par exemple.

La confiance... encore un vaste sujet...

lundi 21 juin 2010

cueillette

 Dimanche matin, lever un peu tardif... projet décidé la veille annulé... que faire...

de la cueillette !!!

Un gentil voisin des Châtelains ayant recommandé une ferme-cueillette, voilà partie toute la famille sur les routes de la cambrousse parisienne (si si, cela existe contrairement à tout ce que les mauvaises langues peuvent dire).

Et malgré le temps et les températures plutôt fraîches pour une fin juin, tout le monde a passé du bon temps. Les enfants se sont fait transporter dans une petite charrette, ont couru dans l'herbe et ont bien goûté framboises et fraises...

Au bout de 20 minutes de cueillettes dans les rangées de framboisiers, la Châtelaine vient comparer son panier avec celui du Châtelain. Oh, quelle surprise, une quinzaine seulement de ces délicieuses baies se ballade dans ce panier.
--Tu sais, quand j'en cueille une, elle en mange une...
Et en effet, à deux pas du Châtelain, Mademoiselle O, les lèvres (et les joues) maquillées de rose, se promène, l'air de rien.
Plus tard, après une razzia dans les fraisiers, Mademoiselle O a les doigts tout collants et la frimousse barbouillée.
- Combien as-tu mangé de fraises ?
-- Deux.

Mais oui, tout le monde te croit poulette!!!

lundi 14 juin 2010

Soleil, anniversaires et Coupe du monde de foot

La Châtelaine est fort occupée en ce moment, les billets vont sans doute se faire un peu plus rares. En effet, la Coupe du Monde de Football, les anniversaires d'enfants, le soleil qui appelle vers des activités extérieures et surtout le JARDIN vont l'accaparer...

Bien sûr, elle va essayer de ne pas trop délaisser son blog, mais il ne faudra pas s'attendre à des miracles... même si elle a quelques bonnes idées d'articles fleuves à contenu intéressant en tête. Le tout est d'arriver à prendre du temps pour les concrétiser..

Bonne journée à tous les lecteurs fidèles, occasionnels et ceux venus par hasard!

mardi 8 juin 2010

Contemplations, études, observations

Au programme du moment : Zoologie

Mais attention, il s'agit de zoologie totalement improvisée. Ou plutôt suggérée directement par les animaux concernés. "Coucou, nous sommes-là, venez nous regarder" C'est un peu ce qu'on entendu les Châtelains de la part de fourmis, escargots et ... perruches (sans parler des chenilles que la Châtelaine et Monsieur R ont patiemment enlevées des feuilles du groseiller à l'aide de pinces à épiler. Une heure de travail sans pause ni rafraîchissement pour débarrasser le jeune arbuste. Mais il est à présent sauvé. Le Tonton de la Châtelaine pourra être fier d'elle, le jardinage, ce n'est pas facile, mais elle tient bon! Les chenilles abandonnées dans une assiette en plein soleil n'ont pas survécu longtemps et ont ensuite servi de repas à mesdames les fourmis dont la Châtelaine va maintenant parler...)

1) les fourmis
Le Château abrite une fourmilière mais celle-ci est un peu spéciale. Elle s'installe un jour, déménage le lendemain, réapparaît trois jours plus tard... Peut être les fourmis étaient elles intéressées par les activités Montessori, car elles avaient également élu résidence dans les spirales serrées des tapis destinés aux activités, roulés et posés verticalement sur le sol. (il semblerait que depuis une semaine un produit fort peu recommandé ait fait comprendre à ces petites travailleuses que le Château n'était pas une annexe de leur fourmilière ni un village vacances pour cocons en déprime)

Sur ces photos, on peut voir des fourmis en train de s'occuper de cocons et de larves. La seconde photo, impressionnante il est vrai, témoigne de l'incroyable capacité de ponte de la Reine fourmi. Mais ce qui est encore plus incroyable, c'est la rapidité de réaction de ces fourmis. Trois souffles d'air (du genre celui qui permet d'éteindre les bougies d'anniversaire) ont suffit à créer un vent de panique parmi la colonie. Elles ont déménagé ce tas de cocons en moins de dix minutes. La Châtelaine exagère souvent, mais là, c'est la stricte vérité. En dix minutes chrono, la place était nette, plus un seul cocon ni fourmi errante, seuls restaient les tas de déchets créés par la colonie. A croire que la Châtelaine avait eu une hallucination. Heureusement que les photos ont immortalisé leur présence.

Monsieur R et Mademoiselle O ont bien évidemment observé le petit manège des fourmis en étant allongés par terre pendant de bons moments. L'excellent livre "la vie des fourmis" a aussi été lu et relu pour l'occasion.

2) les escargots

Ahhh, qui n'a pas dans sa prime jeunesse observé les escargots? Joué avec? La Châtelaine a de grands souvenirs d'observation interminable de ces petites bêtes à cornes posées avec un peu de cruauté enfantine sur le béton brûlant de soleil, sur les marches de chez ses grands-parents, béton juste arrosé d'eau pour les appâter...
Et bien la roue tourne, et c'est au tour des enfants du Château d'assouvir leur curiosité mêlée également de cruauté ou en tout cas dépourvue de compassion...

Ramassage de tous les spécimens visibles ou bien planqués derrière les clôtures, du plus grand au plus petit (voire même au bébé escargot), du tout clair au foncé en passant par le bicolore. TOUS ils sont allés s'échouer sur une gamelle en plastique généreusement arrosée et pourvue de trois malheureuses petites feuilles de lierre. Monsieur R a également tenté de noyer la troupe de baveux, sans succès. Les escargots étants de bons nageurs (c'est incroyable ce que l'on peut apprendre comme choses au jardin!!!!) ils ont tous réussi à se retrouver à ramper sur les bords du seau, malgré les embûches sans cesse rajoutées par Monsieur R (terre, bouts de bois, cailloux).
Et comme non seulement les escargots sont bon nageurs mais aussi infatigables marathoniens, les enfants leur ont concocté un parcours digne de tri-athlètes : nage, équilibrisme, course d'orientation, et arrivée finale dans le stade vélodrome comblé de supporters en folie. Voyez plutôt :


Les escargots, en parfaits sportifs désireux de ne pas décevoir leur public, ont consciencieusement bavé et glissé sur le parcours, en respectant les règles établies (aucun n'a fait demi-tour).

Admirez le style, l'allongement maximum du corps et la grâce de l'animal en plein effort...



3) les perruches

Dans le parc du Château, de gentils voisins observateurs ont photographié un couple de perruches qui vient régulièrement goûter les graines des gousses d'un catalpa. Après une bonne séance d'observation collective rassemblant tous les enfants des manants du coin, leurs parents ainsi que les Châtelains au complet, chacun est reparti vaquer à ses occupations. Certains avec un bon torticolis...

Ces perruches ne semblent pas le moins du monde sauvage, elles sont restées totalement indifférentes au remue-ménage que devait constituer au pied de leur arbre cette grappe de têtes de toutes tailles.


Après recherche, voici ce que le Châtelain en personne a trouvé (cela a coupé court à toutes les supputations des uns et des autres (échappées de containers de l'aéroport, échappées d'une cage d'un particulier...))
" La perruche à collier (Psittacula krameri) est une espèce originaire d’Afrique et d’Asie tropicales. Suite à des introductions volontaires ou non, elle s’est peu à peu répandue en Europe depuis quelques décennies.


On trouve des colonies florissantes en Angleterre, Allemagne, Belgique, Espagne, France… Elle fait d’ailleurs officiellement partie de la faune ornithologique française puisque ces populations s’accroissent et se multiplient sans interventions particulières depuis près de 20 ans.
Grande perruche d’environ 30 centimètres, de couleur vert fluo au bec rouge avec presque toujours un collier noir, c’est un oiseau très bruyant que l’on entend bien souvent avant de le voir ( Kie Kie Kie). Elle affectionne les bords de rivières où elle niche dans les cavités des grands arbres : platanes, peupliers, frênes, aulnes …
On estime la population d’Ile-de-France à environ 400 oiseaux.
Le Club Nature du CAES CNRS qui suit la progression de l’espèce remercie toute personne qui pourrait lui signaler sa présence dans notre région.
Dans notre région, elle est connue depuis plusieurs années, à Bagneux, Bourg-la-Reine, Verrières-le-Buisson, Bièvres (plusieurs dizaines d’individus), Massy, Athis-Mons, Versailles, Dourdan, Villebon-sur-Yvette ( 5 individus).
Il y a trois ans, 3 oiseaux ont tenté ensemble une première installation à Gif-sur-Yvette, dans le triangle Mairie, Coupières, CNRS, mais ils ont été découragés par les harcèlements de pies. De nouvelles arrivées sont très probables ce printemps, sans doute issues de la colonie de Bièvres."

C'est ainsi que de découvertes en découvertes, les habitants du Château, petits comme grands deviennent des savants spécialisés en zoologie de ville...

lundi 7 juin 2010

Quand Monsieur R devient professeur

La semaine dernière Mademoiselle O chantonnait "Jeunes filles, jeunes filles".

Maintenant le Château peut entendre
"Pa ai oya  beau qua'tier   (le palais royal est un beau quartier)
jeunes filles... à ma'ier       (toutes les jeunes filles sont à marier)
Fofie ... a p'éfé'é              (Mademoiselle Sophie est la préférée)
Zu'ien... veut 'pouser"       (de Monsieur Julien qui veut l'épouser)

Et lorsque les Châtelains s'étonnent de cette progression étonnante, Monsieur R de déclarer, plein de fierté, que c'est lui qui lui a appris!

Ce matin, c'était "ouv'e moi" (Cerf, Cerf, ouvre-moi).Et, dansez maintenant !

mardi 1 juin 2010

après la magie... la chanson

Lors du dîner de ce soir, les Châtelains exposent les nouvelles règles à Mademoiselle O.
- Ce soir, tu n'embêtes pas ton frère. Il veut dormir. Tu ne lui demandes pas de te chanter une chanson.
-- Veux chanter moi !
- Et bien si tu veux chanter, tu chantes dans ta tête.
-- Non, dans mon lit!
- oui, bien sûr, dans ton lit.   (grosse marade des parents dans leur tête)

-- fin de la discussion --

Et ce soir, la demoiselle s'est couchée en chantonnant "jeunes filles, jeunes filles"  (adaptation libre de Mademoiselle O de la chanson "Le Palais Royal est un beau quartier, toutes les jeunes filles sont à marier..."). Cela promet...

Toujours est-il que son frère a été dispensé de pousser la chansonnette et a pu tomber dans les délices du sommeil un peu plus tôt.

lundi 31 mai 2010

magie

Monsieur R est magicien.

Il tombe et se fait des micro-égratignures sur le genou. Grands cris. L'appel du goûter effacera toute trace de douleur.
Il boit un grand verre de jus de fruits rouges et s'interrompt brusquement et dit "Je ne dois pas trop boire, sinon je vais couler du genou"
Eclats de rire général au Château, Monsieur R est prestidigitateur : il transforme le jus de fruits en sang en moins d'une seconde: il boit et le genou saigne. C'est magique

mercredi 26 mai 2010

Séance avec Mademoiselle O

Elle a eu récemment le droit tant convoité de faire des activités avec son frère lors d'un vrai atelier matinal. La mistinguette s'est donc régalée, même si évidemment, à 2 pois chiches et demi, elle veut tout faire, sans trop ranger et surtout en passant juste 30 secondes à chaque activité.


Mais les boutons lui ont plu, elle a même tenu patiemment le long de la présentation. La Châtelaine a simplement dû lui rappeler que c'était chacun son tour, et que pour le moment, c'était au tour de maman. Mademoiselle O étant assez débrouillarde question habillement, elle s'en est bien sortie. La concentration intense n'a duré que le temps de l'écrire, mais c'est un début...

Le verser de grosses graines s'est bien déroulé, même le rangement après un renversement involontaire.

Vous avez vu son petit air de "Madame"?

A recommencer, donc... Et en plus, cela permet à Monsieur R d'être obligé de travailler seul, sans le regard de sa mère qu'il réclame mais qui n'est pas bénéfique, puisqu'avant chaque action de sa part, il demande une approbation du regard. Approbation que lui donne la Châtelaine malgré sa volonté de cesser ce petit manège.

jeudi 20 mai 2010

Contrastes de géographie au soleil

Il y a quelques jours, profitant d'une déambulation imprévue dans une grande surface de jardinage (décoration, animalerie, loisirs créatifs, bibliothèque, restauration et sûrement bientôt repassage ou boucherie), la Châtelaine a acheté 5kg d'argile couleur terre de sienne, avec l'objectif de proposer à Monsieur R les contrastes de géographie.
Restait à trouver les contenants. Ne pas dépenser une fortune était le but de la Châtelaine, qui bien qu'elle porte un noble titre, sa bourse n'est pas noble et les activités Montessori ne constituent pas un poste budgétaire en tant que tel. Sur le marché, des boites en plastique auraient fait l'affaire, mais impossible de négocier, 1 euro la boîte, 12 euros les 12 boîtes. La Châtelaine est partie. Le plaisir de la négociation fait partie de l'acte d'achat. Et pour elle, comparer les prix, retarder les achats (pour souvent ne jamais les faire) est presque une philosophie de vie (et souvent une perte de temps incroyable).
Ce matin, grande décision : il allait y avoir une expédition dans un magasin de type "Bazar". Et voilà, 10 barquettes en aluminium (pour la congélation) pour 6 euros 80. Encore un peu cher à son goût, mais enfin, la fameuse activité allait pouvoir se faire.

Alors hop, c'est parti, Mademoiselle O couchée, la Châtelaine a commencé la préparation de l'activité. Monsieur R sentant toujours les choses, a réclamé un petit DVD le temps que tout soit installé (Petit pied le petit dinosaure).
Dehors, la Châtelaine a donc installé les deux petites tables, l'argile, les plats en alu, un couteau pour pâte à modeler, le globe terre/mer, des étiquettes autocollantes, un stylo, des noix et un casse-noix, des cure-dents, du papier de couleur, des figurines, et sa bonne humeur du jour, le soleil et les températures enfin agréables aidant.

Petite introduction à l'activité en faisant toucher le globe, en insistant sur les formes des côtes, positionnement des deux grands océans.

Monsieur R a découpé l'argile et la Châtelaine l'a aidé à en garnir un plat. Il a voulu faire une falaise (un rappel à l'histoire du Roi Lion sans doute). Une forme arrondie y a été découpée et posée dans une autre barquette en alu.


"Tu vois, là tu as fait un trou dans la terre, si on y met de l'eau, cela devient un lac. Un lac est une étendue d'eau fermée. Fais le tour du lac avec ton doigt. C'est fermé?"
"oui"
"C'est donc un lac. On ne va pas mettre de l'eau tout de suite, on attendra que cela sèche. Par contre, pour mieux se rendre compte que cela représente une étendue d'eau, on va y mettre un bateau... tu vas fabriquer des bateaux avec ces noix..."

Emerveillé, Monsieur R a regardé sa maman transformer une noix en un joli petit bateau (merci à Eve et ses magnifiques photos qui ont largement inspiré la Châtelaine). Il a ensuite créé ses propres navires.

- Regardons maintenant l'autre barquette. Un bout de terre, tout seul, entouré d'eau, tu sais ce que c'est?
-- une île
- oui, une île. Tu peux y mettre un arbre si tu veux.
Création de nouveaux bâteaux, contemplation des oeuvres réalisées.

- Alors, on a dit que çà, c'était un...
-- Lac
- oui, un lac. Et çà?
-- Une île.
- oui, une île. Une îleuu (préparation de l'étape suivante)
La Châtelaine sort l'alphabet mobile et propose alors à Monsieur R d'écrire ces deux mots tout simples et faciles. Il s'est exécuté de bonne grâce. (quel plaisir de faire travailler l'écriture tout en faisant de la géographie)

 Contrôle :
- Je lis "lac", c'est bien ce que tu as voulu écrire ?
-- oui
- Je lis "île", c'est bien ce que tu as voulu écrire?
-- oui
- Très bien, alors je peux les recopier en petit.
Confection d'un petit drapeau. En recopiant le mot île, la Châtelaine a demandé :
- Qu'ai-je oublié de recopier ?
Monsieur R a désigné un point fictif au-dessus de sa tête (moment assez marrant, la Châtelaine se demande ce que penserait un psy en voyant son fils se prendre pour la lettre i de façon si naturelle)
-- et oui, c'est parce pour ce mot, on ne met pas un point, mais un petit chapeau. Tu verras, il y a quelques mots comme ça.


Puis, elle a recopié le mot lac (elle a dit qu'elle recopiait à son fils, mais évidemment, on peut penser qu'elle aurait su l'écrire sans modèle) sur une voile de bateau.


Ils ont ensuite repris le globe terre/mer pour trouver des îles et des lacs (pour le lac, il a repéré la Mer Caspienne). Ce retour vers le globe a été très important, cela lui a permis de remettre ce qu'il venait d'apprendre dans un contexte déjà bien connu et intégré. Cela le remet dans une réalité qu'il avait peut être perdue de vue devant l'aspect ludique de l'argile et de la mise en scène des barquettes.

Monsieur R était véritablement enchanté de cette présentation/activité si belle, si "tactile" et propice à rêveries. Il a donc opiné du chef pour la création de deux nouvelles formes.

Le cap et la baie ont donc été modelées. Monsieur R voulant à nouveau un peu de fantaisie, a demandé un volcan. Ce qui allait très bien avec les dinosaures qu'il a disposés à côté. Il a aussi fait des empreintes de pattes de dinosaures dans l'argile.
Le mot baie présentant trop de difficultés a été écrit par la Châtelaine.

Après cette bonne séance ("Maman, j'adore les activités comme çà!"), il y a eu autorisation de rajouter de l'eau à un morceau d'argile. Ce fut un long moment de patouille délicieuse, à laquelle s'est vite jointe la Châtelaine. Une expérience dont elle ne se souvient pas avoir goûté précédemment. Ahhhh les délices sensoriels de la poterie. L'argile lisse et douce... La patouille dans le gadouillis ou bouillasse à quatre mains c'est nettement plus rigolo. La séance de nettoyage aussi!

dimanche 16 mai 2010

Su' te'ain

On va su' te'ain? (on va sur le terrain?)
C'est la même question de la part de Mademoiselle O dès que les Châtelains prennent la voiture en famille. C'est dire si la construction doit marquer son petit cerveau.

Hier dans la voiture, à l'aller, comme au retour (la destination n'était pas le terrain), et à son Papy, elle a expliqué qu'il y avait un gros trou sur le terrain, qu'ils avaient cassés des cailloux
"Su te'ain, g'o t'ou, c'eusé la terre, cassé ca'ou, bôcoup. Allé dans t'ou moi."

Et aussi, elle raconte que (dans un autre registre) :
"Papa Simba tombé du t'ottoi'. G'osses pattes Papa Simba. Akuna Matata, C'est Simba dit çà. Akuna Matata. Bébé Simba. Après, il g'andit. Papa Simba est tombé du t'ottoi'. Est 'oi 'ion (il est le roi lion)"
intervention de la Châtelaine et aussi de Monsieur R :
Mais le papa de Simba n'est pas tombé d'un trottoir, c'est d'une falaise qu'il tombe.

"Connais pas "falaise" moi, dis t'ottoi' moi. Papa Simba est tombé du t'ottoi'."

Ok, alors va pour le trottoir haut de 50 mètres. Dangereuse ta ville petite poulette!!!

vendredi 14 mai 2010

le plaisir de la cuisine retrouvé

Depuis quelques années, la Châtelaine cuisinait beaucoup moins : les enfants lui prenaient du temps.

Mais depuis quelques mois, c'est la révolution, la Châtelaine cuisine presque autant qu'elle aimerait le faire. Il est pourtant encore loin le temps où la Châtelaine pourra rester dans sa cuisine 6 heures par jour. Pour cela, il faut attendre l'âge de la retraite certainement.

Elle a toujours cuisiné et aimé cuisiner du plus loin qu'elle se souvienne. Toutes les femmes de sa famille (et il faut aussi rendre grâce à son grand-père maternel ainsi qu'à son père, deux très bons cuisiniers, et il ne faut pas oublier non plus son oncle, çà, y est, le compte est bon dans les sources d'inspiration) cuisinent fort bien. La Châtelaine a donc souvent traîné ses basques et léché les casseroles tout en notant dans sa petite tête les différents tours de main, trucs et principes essentiels.

Au Château, il y avait donc régulièrement cakes, plats mijotés en sauce et poêlées miracles.

Mais....

Un livre de pâtisserie alsacienne (sur les fameux Bredele, petits gâteaux traditionnels offerts à Noël) acheté il y a belle lurette s'est fâché en décembre dernier, et a réclamé être ouvert de temps en temps. La fâcherie a bien fonctionné, et depuis, c'est presque tous les 15 jours que la Châtelaine non seulement l'ouvre, mais s'en inspire! Et cela donne des centaines de petits gâteaux secs nature, aux amandes, aux noisettes, au chocolat, aux fruits confits... La Châtelaine utilise les moules de pâte à modeler des enfants, et les gâteaux ont ainsi des formes rigolotes de lapin, hippopotame, cheval, canard, nounours, éléphant, chien... ou géométriques rond carrés, triangles, étoiles...

Elle s'est aperçue que la forme des gâteaux est très importante et rend les biscuits plus appétissants et aussi "identifiables". En effet, faire toujours ses gâteaux à l'aide de tous les moules rend ses gâteaux toujours semblables (dans leur diversité). Cela peut paraître paradoxal, mais c'est vrai. Par exemple, les gâteaux au chocolat sont épais en forme d'anneau (un rond avec un trou au milieu pour ceux qui n'arrivent pas à visualiser). Ceux aux noisettes sont en forme de losange. Et bien on éprouve un plaisir certain de retrouver ces mêmes formes à chaque fois. C'est assez difficile à exprimer, mais la Châtelaine le ressent comme tel. Peut-être est-elle happée par des milliers d'années de pratique culinaire enfouie dans ses gènes? Les formes élaborées par ses aïeules devaient avoir leur raison d'être... Ne pas lutter...

Les petits gâteaux, c'est bien bon, mais le reste, le salé, n'est pas en reste. La Châtelaine a essayé pour la première fois il y a trois mois de faire une purée maison. Si si, c'est vrai, elle n'en avait jamais fait auparavant... Cette fois-ci, elle a décidé d'utiliser un accessoire de son robot Marie âgé de 10 ans qu'elle n'avait encore jamais sorti : le PRESSE PURÉE ! ! ! (quel billet fort intéressant, en même temps, on ne peut pas se triturer tous les jours les méninges pour pondre un article de fond sur l'utilisation des Cuisenaire...)
Et ce fut une réussite magistrale avec un hâchis parmentier digne de Belle-Maman (attesté par le Châtelain en personne, c'est dire...). Depuis, le Château mange régulièrement purée de pomme de terre, purée bi-légumes et hâchis.
La mousse au chocolat n'a pas été une grande réussite même si elle a eu un grand succès. On fera mieux la prochaine fois.
Par contre les cannellonis, là ce fut du grand art culinaire. Et un tel plaisir gustatif...

Voilà pour les nouveautés du moment. Ce soir, les enfants se sont occupé des escalopes de poulet qu'il fallait paner. Monsieur R a cassé l'oeuf et l'a battu. Evidemment, Mademoiselle O a battu aussi ("à mon tou'") à son tour. Puis ce fut le travail à la chaîne : Mademoiselle O au trempage dans l'oeuf et Monsieur R à l'enrobage de chapelure (faite maison avec du vieux pain, car les pudding n'ont aucun succès). Beau résultat et bon dîner.

Voilà, il fallait bien que la Châtelaine parle un petit peu de ses passions, car Montessori, Montessori, Montessori,... (il y a aussi le bricolage Montessori, la pédagogie Montessori, les stages Montessori...) :o)

charmant petit garçon

Quel joli moment Monsieur R a-t-il offert hier soir à ses parents.

22H, affalés sur leur inconfortable canapé, les Châtelains visionnent un bon film gentiment téléchargé (moyennant finance). L'ambiance est sombre, chaleureuse grâce à quelques belles bougies allumées *.
La porte des appartements de Monsieur R s'ouvre et se referme doucement. Apparaît alors un petit monsieur aux jambes flageolantes, la tête embrumée de sommeil et de rêves...
S'engage alors une discussion irréelle entre la Châtelaine et son fils:
"- Que fais-tu là mon cœur?
-- Le gant est derrière mon lit...
- Écoute, on verra cela demain matin. Retourne te coucher, c'est l'heure de dormir.
-- C'était pour te dire que le gant est sous la lumière
- Mais de quoi parles-tu ?
-- Le gant, on cherchait un gant. Je l'ai trouvé, c'est vrai, il est sous mon lit à côté de la lumière.
- D'accord, tu me montreras demain matin. Allez-viens, je te recouche"

Et effectivement, derrière le lit de Monsieur R, à côté de la veilleuse se trouvait le fichu gant de jardinier taille enfant que la Châtelaine cherchait partout il y a trois semaines lorsqu'elle avait proposé à son fils de l'aider à arracher les mauvaises herbes...

Il est vrai que cette information nécessitait une information immédiate des hautes autorités du Château.

Le charmant petit bonhomme s'est rendormi dans la seconde, l'esprit tranquillisé.

Et les Châtelains ont alors pu exprimer leur grosse envie de rire. L'innocence et la sincérité des enfants est vraiment plus que touchante.


* si par hasard certains d'entre vous sont intéressés par des bougies et objets déco PartyLite, contactez la Châtelaine. Des réunions sont régulièrement organisées au Château et des commandes sans rendez-vous sont aussi possibles. (c'était la petite minute consommation (entorse à la ligne de conduite du Château, mais nul n'est parfait) et plaisirs de ce billet)

mercredi 12 mai 2010

Une Mademoiselle O antillaise

Le Château a une fille antillaise.., c'est sûrement l'influence de sa chère et tendre Tina Tata...

Voilà un petit florilège de ce que peuvent entendre les Châtelains de la bouche de Mademoiselle O :

coupé en deux moi
Des verbes très précis : coincé pied moi. C'est b'oqué (bloqué). C'est déboité.

t'aider maman s'i pait? (vient m'aider Maman s'il te plait, en fait, elle conjugue le verbe taider!!!)
Papa, aime bien bisou O'ivia, bisou su nez, gentil papa!
tiens moi es pieds. A'ête, aime pas gui'i moi. (Tiens moi les pieds, arrête, je n'aime pas les guilis. Le rituel de massage des pieds pendant les repas commence à être légèrement pénible pour les Châtelains...)

Versé pipi aux t'alettes moi. Mademoiselle O, en fillette très autonome va sur le pot et verse elle-même dans la cuvette. Elle tient à fermer la porte, ce qui fait que les Châtelains ne font qu'entendre de gros bruits de déménagement lorsqu'elle est aux toilettes. Une fois fini, une petite de moins d'un mètre sort, toute bien rhabillée, l'air content d'elle : une bonne chose est faite. (rires intérieurs garantis)
La nuit :
Fafael? Fafael? Dors ? (en tout cas, s'il voulait dormir, c'est fichu...)
La journée :
Fafael, ti es où?
Fafael, t'aider moi?
Fafael au coin!
Fafael, suis moi...

aider papa moi
ti ous bun, où bainoire? Hey touvé moi! ai 'etouvé moi (Petit Ours Brun, elle est où sa baignoire? Je l'ai trouvée moi, je l'ai retrouvée!!!)
Bot puie moi et manteau puie(je mets mes bottes de pluies et mon manteau de pluie) a'ec capusse (avec la capuche)
veut Da-nette moi. Pas pa'tager a'ec Fafael. Cette dernière, aucun besoin de traduire, c'est l'estomac qui parle...

mardi 11 mai 2010

Cuisenaire et Montessori ou le serpent de bois

Alors, l'article de fond se faisait attendre, et la Châtelaine croit bien que c'est pour aujourd'hui. Il faut se concentrer, élaborer le plan du message, préparer les photos, rédiger et ensuite appliquer la "Châtelaine's touch", c'est-à-dire la petite touche de la Châtelaine : la déco du texte.

Trève de plaisanterie. Sujet du jour : comment adapter le matériel Cuisenaire à une utilisation version Montessori. Le matériel Cuisenaire est très attractif, mais les fichiers que l'on peut trouver ici où là qui compilent des séries de recouvrements et d'exercices divers ne sont pas accompagnés (au moins en ce qui concerne ceux dont elle dispose) de "livre du maître", et s'il y en a ils sont très très succints.

La Châtelaine a besoin d'un contenu pédagogique pour éducateur, expliquant les notions en jeu dans telle ou telle manipulation, ainsi que d'un guide pour une progression des apprentissages. Bref, une FORMATION est nécessaire, mais elle ne l'a pas!

Par contre, ce qu'elle a dans sa valise, ce sont les 3 premiers niveaux de formation à la pédagogie Montessori. Et c'est après beaucoup de tâtonnements, de réflexion et d'essai que la Châtelaine s'est convaincue elle-même. Oui, l'adaptation est possible. (et oui, la Châtelaine a aussi un cerveau dont elle sait se servir, plutôt chouette, non?)

Le matériel des perles est fabuleux, mais trop cher ou trop long à fabriquer et surtout trop encombrant.

Le système décimal : Il n'y a aucun problème à l'adapter avec le matériel de Lubienska, ce sont les perles version cubes unitaires, barrettes, cubes striés, il y a peu de différences, même si c'est déjà un cran plus conceptuel et théorique que le cube de 1000 perles identifiables.


matériel de Lubienska

L'enfant peu donc s'exercer au 1, 10, 100 et 1000 avec, puis faire le travail de décomposition.

Monsieur R a même été de sa petite touche d'originalité (on peut se demander d'où tient-il cette propension...) lors de la décomposition d'une barrette de 10 en unités:


Instinctivement, sans remarque de la Châtelaine il a utilisé le cube blanc Cuisenaire comme un cube Lubienska en bois, en disant "un". Lorsqu'il a recompté le nombre d'unités nécessaires, il a bien dit "un, deux, trois..." ce qui prouve qu'il avait intégré que ce même volume de un cm cube était une unité, peu importe qu'elle soit en bois ou peinte en blanc.
Et de même pour la plaque de 100:


symboles/quantités : pas de pbm, la banque est faite avec le matériel de Lubienska que la Châtelaine va essayer d'enrichir en faisant fabriquer le nombre de cubes, plaques et barrettes nécessaire à la constitution de la banque : 9 cubes de 1000, 45 plaques de 100 et 45 barrettes de 10. Le Tonton de la Châtelaine lui a été de grand secours, il paraît qu'un gentil monsieur de leur voisinage serait d'accord pour fabriquer tout cela...

En fait le truc, c'est çà : le matériel couleur bois de Lubienska joue le rôle du matériel des perles dorées ; les réglettes cuisenaires jouent celui des perles de couleur de la pédagogie Montessori. Au départ, la Châtelaine pensait utiliser les réglettes Cuisenaire de 10 qui sont oranges. Cela rappelait tout à fait la couleur dorée des perles, mais après quelques essais de serpents, elle a vite vu qu'il y avait un problème net de confusion.

Et c'est de cette constation que découle naturellement l'adaptation des serpents. Le serpent coloré va se transformer en serpent de bois (et non pas en serpent doré, c'est peut être un peu moins bling bling, mais c'est plus, euh... éco-attitude?) (pas mal non, d'être arrivée à caser ces deux termes dans un billet sur la pédagogie Montessori?)

La difficulté principale réside dans le fait que les réglettes Cuisenaire sont lisses, il n'y a pas de marque de séparation des unités dans une même barre (la réglette orange de 10 ne comporte pas neuf stries réparties sur sa surface permettant de compter). L'enfant ne peut donc pas compter sur les réglettes comme il le fait sur un serpent de perles. On pourrait strier à la main les réglettes Cuisenaire, ou alors acheter un matériel spécifique qui semble exister. Mais la Châtelaine, têtue comme une mule a décidé de faire autrement.

De par les mesures des différentes réglettes, il est possible d'avoir une vérification visuelle et tactile, renforcée par la parole.

Déroulement de la présentation :

L'éducateur prépare un serpent pour l'enfant en combinant dans un premier temps les réglettes pour que deux réglettes qui se suivent fassent 10. Il demande ensuite à l'enfant de choisir la couleur de la tête. Monsieur R qui veut toujours personnaliser les activités a évidemment réclamé une tête bicolore, ce que sa maman lui a gentiment refusé.


L'éducateur commence, il prend une barre de 10 en bois la pose contre la queue du serpent,

constate que rouge plus marron égale 10, alors on peut échanger. Bon, çà, ce n'est pas au point au Château, car la Châtelaine s'est aperçue de ce détail le jour de la présentation... Monsieur R n'avait encore jamais eu de présentation des Cuisenaire autrement que par leur code couleur. Leur code numérique n'est donc pas encore totalement maîtrisé, même s'il a constaté que le petit c'est 1, le rouge, c'est 2 ....

Dépose des réglettes de couleur sur le côté et remplacement par la barrette de bois.
Il continue, prend une autre barrette de 10... jusqu'à la fin (la tête du serpent) tout en faisant remarquer au fur et à mesure de la transformation que le serpent devient de bois.

Oh, c'est moins que 10, il faut donc des unités. L'éducateur prend alors autant d'unités que nécessaire pour échanger avec la réglette de couleur qui reste.


Il fait alors remarquer que çà y est, la mission est accomplie, le serpent coloré s'est métamorphosé en serpent de bois!

Le contrôle se déroule de la même façon qu'avec les perles : il faut verticaliser les barrettes de bois
et y accoler les réglettes de couleur que l'on avait pris soin de mettre de côté (et pas dans la boîte des cuisenaire, sinon, c'est fichu, tout est mélangé, on ne peut plus vérifier).

On vérifie ainsi l'équivalence des barrettes de bois et des réglettes de couleur.

Si un problème de taille de réglette arrive, il faut de façon identique au serpent en perles, faire de la monnaie à la banque, qui n'est autre que la boîte de Cuisenaire, pour échanger un vert foncé contre un blanc et un jaune par exemple.

ET VOILA ! OUF, quel effort... ;o) à vos réglettes maintenant !

jeudi 6 mai 2010

Le cadeau de Noël de la Châtelaine

Le cadeau de Noël de la Châtelaine, après avoir été déballé le jour J, était resté sagement dans son carton, prenant une place folle dans le cellier, attendant désespérément le bon moment pour être sorti.
Et voilà! (faites signe à la Châtelaine si vous trouvez qu'elle fait un usage désagréablement fréquent des points d'exclamations et des parenthèses) Ce moment a fini par se présenter...

Le 2 mai 2010 fut le grand jour du PUZZLE.

ouais bof, la Châtelaine entend déjà les pensées des lecteurs... "elle est vraiment à la ramasse celle-ci, elle croit qu'elle nous fait saliver pour un puzzle ???"

Et bien oui oui OUI! Car les puzzles signés "Montessori" sont vraiment des bijoux.

Avant de sortir son trésor, la Châtelaine a voulu introduire un peu le contexte. Elle a donc mis dans les mains de Monsieur R le globe des continents, et lui a demandé
-Dis moi un peu ce que tu connais à propos de ce globe
(moue de l'intéressé)
-- Bon, je dis que ce que je sais, hein ?
-D'accord, tu n'es pas obligé de tout connaître de toute façon. Alors vas-y, montre-moi...
Monsieur R se met donc à tourner le globe et de pointer du doigt au fur et à mesure
- Là, c'est l'Europe, Australie, Amérique du Nord et Amérique du Sud (dit sur le ton négligent de celui qui énonce des évidences, fou rire intérieur des Châtelains). Voilà
-- Ah, et ici, c'est quoi ?
- C'est là où vit le panda. C'est l'Asie.
-- Et là?
- C'est la tête de rhinocéros, là où vivent les lions. Afrique
-- Et tout en bas ?
-Bah, c'est l'Antarctique
-- Tu vois, tu connais les noms de toutes les parties terrestres. Tu connais aussi des noms pour les mers ?
- Je connais des noms, mais je ne sais pas où ils se trouvent. Il y a l'océan Pacifique et l'océan Atlantique.
-- Et bien, l'océan Pacifique, c'est le plus grand océan de la planète. Tu le vois ? Oui, et l'océan Atlantique touche la France, l'Amérique du Nord, et il descend jusqu'en bas.
- Il traverse l'équateur ?
-- Oui oui, tout à fait. (et hop, au passage, on note que la notion de l'équateur est en place)

Les Châtelains ont donc noté que leur fiston avait déjà de solides bases en géographie. Vraiment, ces globes simples d'accès car débarrassés de toute fioriture sont un excellent support pour la conversation et par là-même pour l'apprentissage.

"Maintenant, tu peux me remontrer l'Europe? On va s'approcher un peu plus de ce continent, regarde..." La Châtelaine a sorti son puzzle du carton. Beaucoup de pièces étaient sorties.
Elle a fait remarquer à Monsieur R que chaque pièce correspondait à un pays. Ils ont commencé par étaler tous les pays. Puis elle lui a présenté la carte vide, en montrant les mers et océans qui bordaient le continent pour bien ancrer en lui la correspondance avec le globe qu'il tenait entre ses mains.
Ensuite, ils ont observé les pays : des petits, des grands, des biscornus, des côtes douces ou pointues.
"Oh Maman, regarde, on dirait une chaussure!"
"Oui, c'est un pays qu'on surnomme la botte. C'est l'Italie. Italie (toujours répéter le mot sans article pour ne pas créer une confusion dans l'esprit de l'enfant)".
Monsieur R a de suite vu où se situait cette pièce dans le puzzle. La Châtelaine a aussi précisé que c'était de ce pays d'où venaient les Romains (il a quelques livres sur le temps des Romains).


Lorsqu'il s'est agit de poser la France, la Châtelaine a demandé à Monsieur R de regarder un peu la jolie forme de notre pays.

Le puzzle s'est rempli progressivement, assez rapidement compte tenu du temps qu'avait mis la Châtelaine et sa famille (adulte) le soir de Noël... Les enfants ont un bon sens de l'observation.
De temps en temps, la Châtelaine a glissé quelques noms de pays, ou d'habitants de ces pays, sans insister.

Quel contentement quand le puzzle fut terminé! Une petite pose pour la photo:

Ensuite, une petite blague à faire absolument étant donné l'effet que cela a procuré. Par contre, c'est une blague possible uniquement pour les petits Franciliens (tant pis pour les bretons, les nantais, les alsaciens, les québecois et tous les autres qui viennent rendre visite virtuelle au Château).
"Tu vois, les petites poignées des pièces de puzzle?"
-Oui...
-- Elles sont posées là où se situe la capitale de chaque pays. Tu te souviens où est la France?
-Là.
-- C'est quoi la capitale de la France?
-Je ne sais pas.
-- La Tour Eiffel est dans cette capitale. Elle est où la Tour Eiffel?
- A Paris.
-- Et nous, nous habitons tout près de Paris, sur la carte, on peut dire qu'on habite au même endroit que la poignée.

Tu peux me montrer cette poignée? (Attention, la blague arrive)

Et au moment même où Monsieur R a touché le bouton de préhension, la Châtelaine a appuyé sur sa tête en disant "Mais arrête! Arrête d'appuyer sur nous!!!"
Cela lui a beaucoup plu, il a recommencé et de nouveau il devait baisser la tête...
Cela lui a tellement plu, qu'il a demandé au Châtelain de venir "Papa, tu peux me montrer où on habite ?" Et Monsieur R a appuyé sur la tête de son père en riant !

La Châtelaine pense que ce petit cinéma aura marqué l'esprit de Monsieur R suffisamment pour qu'il s'en souvienne longtemps!

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