jeudi 19 novembre 2009

Comment présenter un nouveau matériel ?

C'est une bonne question, n'est-ce pas ?

Quel est le bon moment ? Comment aiguiser la curiosité des enfants? Voilà des questions difficiles qui ne trouvent pas de réponse unique.

Du haut de sa petite expérience de rien du tout, la Châtelaine a à présent un avis sur ces questions (certains la connaissant, pourraient rajouter que de toute façon, elle a un avis sur TOUT, alors pourquoi pas là-dessus!).

Montessori ou l'art de la concentration de l'enfant...

Commencer une séance en disant à l'enfant qu'on va lui présenter une nouvelle activité va sûrement engendrer de l'intérêt subit. Mais le désintérêt peut survenir aussi subitement dès que l'enfant a aperçu le nouveau matériel.
Peut-être s'attendait-il à quelque chose de beaucoup plus drôle, de plus intéressant. L'enfant faisait autre chose que des activités Montessori proprement dites, sa curiosité est éveillée vers cette promesse de nouveau matériel, mais il n'est pas encore dans un état de concentration propice à une excellente écoute et disponibilité de l'esprit et du corps. Du coup il se disperse rapidement, est impatient, s'en va tout bonnement faire autre chose ailleurs, ou au pire envoie à la figure du présentateur que son truc ne l'intéresse pas du tout !!!

et là, on criiiiiise et on se rend bien compte qu'on a loupé quelque chose.... mais quoi ??

Commencer une séance par une activité connue de l'enfant, choisie par lui-même, permet à l'enfant de se centrer. Arriver à l'état de concentration, ou tout du moins tendre vers un certain rythme déjà expérimenté par l'enfant permet de l'installer dans une bulle de confiance.
L'enfant est donc théoriquement beaucoup plus disposé à la nouveauté que l'on désire lui présenter, et aura aussi la patience requise au bon déroulement de la présentation.

L'adulte, le guide, l'éducateur, bref (choisissez le terme qui vous convient le mieux, la Châtelaine n'en prendra pas ombrage) doit aussi apprendre à se maîtriser face à la nouveauté. Car l'adulte aussi peut succomber à l'attrait de la nouveauté : excitation, nervosité, pas assez d'entraînement... Non, non, ne vous dites pas que cela ne vous ressemble pas, la Châtelaine ne vous croirait pas. Ou alors c'est ELLE qui n'est pas normale, car elle doit vraiment lutter contre ses envies de tout montrer tout de suite. Cela se soigne, heureusement !

Conclusion de cette petite analyse (une fois n'est pas coutume) : prendre son temps, réfléchir avant d'agir (dur dur), et veiller à mettre l'enfant dans les meilleures conditions pour maximiser (même si la Châtelaine n'aime pas vraiment ce mot) l'intérêt de la nouvelle présentation. L'enfant a tout à gagner dans une bonne gestion des présentations.

Il arrive à tous de "rater" ou bâcler une présentation.
Cela entraîne soit un désintérêt de l'activité pour l'enfant (au pire),
un usage incorrect,
une exploitation du matériel insuffisante (ok, insuffisante aux yeux de l'éducateur qui se permet là, de juger l'enfant qui n'aura pas pu déceler toutes les facettes de l'activité).
Souvent, on notera aussi paradoxalement que malgré une mauvaise présentation, l'enfant s'en sort très bien, avait noté dans son petit cerveau tous les moindres gestes et tire parti du matériel bien mieux que ce qu'on avait pu lui montrer ! Cela nuance ainsi les propos précédents, mais la vie n'est ni blanche ni noire, et la Châtelaine aime ces petits faits assez remarquables pour être mentionnés.

2 commentaires:

  1. Merci bien, c'est vraiment très intéressant cette analyse. Et c'est tout à fait cela.
    J'ajouterais même qu'il vaut mieux cacher le matériel qui n'a pas été présenté, dans la mesure du possible... ainsi la surprise est totale !
    Ce que malheureusement j'ai beaucoup de mal à faire, évidemment...

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  2. et il y a aussi un problème subsidiaire : comment gérer les effets de surprise dans un groupe ou une fratrie ?
    Comment faire la découverte des solides à une petite qui a déjà vu son ainé les manipuler pendant des heures ? Je ne sais pas si Maria Montessori a un avis sur le sujet...

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jeudi 19 novembre 2009

Comment présenter un nouveau matériel ?

C'est une bonne question, n'est-ce pas ?

Quel est le bon moment ? Comment aiguiser la curiosité des enfants? Voilà des questions difficiles qui ne trouvent pas de réponse unique.

Du haut de sa petite expérience de rien du tout, la Châtelaine a à présent un avis sur ces questions (certains la connaissant, pourraient rajouter que de toute façon, elle a un avis sur TOUT, alors pourquoi pas là-dessus!).

Montessori ou l'art de la concentration de l'enfant...

Commencer une séance en disant à l'enfant qu'on va lui présenter une nouvelle activité va sûrement engendrer de l'intérêt subit. Mais le désintérêt peut survenir aussi subitement dès que l'enfant a aperçu le nouveau matériel.
Peut-être s'attendait-il à quelque chose de beaucoup plus drôle, de plus intéressant. L'enfant faisait autre chose que des activités Montessori proprement dites, sa curiosité est éveillée vers cette promesse de nouveau matériel, mais il n'est pas encore dans un état de concentration propice à une excellente écoute et disponibilité de l'esprit et du corps. Du coup il se disperse rapidement, est impatient, s'en va tout bonnement faire autre chose ailleurs, ou au pire envoie à la figure du présentateur que son truc ne l'intéresse pas du tout !!!

et là, on criiiiiise et on se rend bien compte qu'on a loupé quelque chose.... mais quoi ??

Commencer une séance par une activité connue de l'enfant, choisie par lui-même, permet à l'enfant de se centrer. Arriver à l'état de concentration, ou tout du moins tendre vers un certain rythme déjà expérimenté par l'enfant permet de l'installer dans une bulle de confiance.
L'enfant est donc théoriquement beaucoup plus disposé à la nouveauté que l'on désire lui présenter, et aura aussi la patience requise au bon déroulement de la présentation.

L'adulte, le guide, l'éducateur, bref (choisissez le terme qui vous convient le mieux, la Châtelaine n'en prendra pas ombrage) doit aussi apprendre à se maîtriser face à la nouveauté. Car l'adulte aussi peut succomber à l'attrait de la nouveauté : excitation, nervosité, pas assez d'entraînement... Non, non, ne vous dites pas que cela ne vous ressemble pas, la Châtelaine ne vous croirait pas. Ou alors c'est ELLE qui n'est pas normale, car elle doit vraiment lutter contre ses envies de tout montrer tout de suite. Cela se soigne, heureusement !

Conclusion de cette petite analyse (une fois n'est pas coutume) : prendre son temps, réfléchir avant d'agir (dur dur), et veiller à mettre l'enfant dans les meilleures conditions pour maximiser (même si la Châtelaine n'aime pas vraiment ce mot) l'intérêt de la nouvelle présentation. L'enfant a tout à gagner dans une bonne gestion des présentations.

Il arrive à tous de "rater" ou bâcler une présentation.
Cela entraîne soit un désintérêt de l'activité pour l'enfant (au pire),
un usage incorrect,
une exploitation du matériel insuffisante (ok, insuffisante aux yeux de l'éducateur qui se permet là, de juger l'enfant qui n'aura pas pu déceler toutes les facettes de l'activité).
Souvent, on notera aussi paradoxalement que malgré une mauvaise présentation, l'enfant s'en sort très bien, avait noté dans son petit cerveau tous les moindres gestes et tire parti du matériel bien mieux que ce qu'on avait pu lui montrer ! Cela nuance ainsi les propos précédents, mais la vie n'est ni blanche ni noire, et la Châtelaine aime ces petits faits assez remarquables pour être mentionnés.

2 commentaires:

  1. Merci bien, c'est vraiment très intéressant cette analyse. Et c'est tout à fait cela.
    J'ajouterais même qu'il vaut mieux cacher le matériel qui n'a pas été présenté, dans la mesure du possible... ainsi la surprise est totale !
    Ce que malheureusement j'ai beaucoup de mal à faire, évidemment...

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  2. et il y a aussi un problème subsidiaire : comment gérer les effets de surprise dans un groupe ou une fratrie ?
    Comment faire la découverte des solides à une petite qui a déjà vu son ainé les manipuler pendant des heures ? Je ne sais pas si Maria Montessori a un avis sur le sujet...

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